Les vaccinations anticholériques aux Indes / par W.M. Haffkine.

  • Waldemar Haffkine
Date:
1906
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Credit: Les vaccinations anticholériques aux Indes / par W.M. Haffkine. Source: Wellcome Collection.

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    — 3 — d’un « virus » que l’on veut employer comme « vaccin », s'appli- que évidemment aux vaccins exaltés, inaugurés dans le traite- ment antirabique. De nouvelles élucidations en cette matière ont été apportées dans ces dernières années par les travaux de Pfeiffer et Friedberger, et par ceux de Strong, qui démontrèrent de diverses façons que le pouvoir vaccinal d’une culture variait en relation directe avec le degré de sa virulence, — une vérité qui, il y a vingt ans, servit de base à Pasteur pour son traite- ment intensif contre la rage. Je jugeai donc qu’il fallait tout d’abord obtenir avec le microbe cholérique ce que Pasteur avait désigné sous le nom de virus fixe, comme on en possédait un pour la variole et pour la rage. Or, les vibrions qu’on isole de l’intestin des cholériques sont des microbes essentiellement variables ; car on trouve parmi eux des « bacilles virgules » dont la forme varie de celle d’un coccus à celle d’un filament droit; le nombre et la disposition des cils, la sécrétion des acides, la manière de pousser dans des milieux liquides sont variables ; au point de vue de la liquéfaction de la gélatine, la variation s’étend entre une perte complète de cette propriété, et un pouvoir de dissoudre le volume entier de ce milieu. Certaines variétés poussent abondamment sur des subs- trata végétaux, d’autres les laissent stériles. Certaines sont phos- phorescentes. La réaction de l’indol peut être positive ou néga- tive ; et ainsi de suite. Après avoir choisi un spécimen qui paraît « typique », si l’on essaie son pouvoir pathogène, on trouvera des différences non moins frappantes. Quelques vibrions sont entièrement privés de virulence sur des animaux, d’autres tuent même les espèces les plus résistantes, quelquefois à la dose de i/ioo d’une culture sur gélose. Généralement le microbe est inoffensif, inoculé sous la peau des animaux; plusieurs espèces cependant ont été isolées qui tuaient facilement par inoculation hypodermique ou intramusculaire. Le procédé de Pfeiffer, la méthode d’agglutination, ou celle d’immunisation réciproque, permettent de faire un triage (i) (1) Sans pouvoir entrer ici dans les détails, je dois mentionner qu’il y a quel- ques années, en me trouvant, pour des opérations contre la peste, à Baroda, près Bombay, je trouvai que le vibrion dit de Nasik, isolé par M. Simond des intestins d’un cholérique, ne vaccinait pas contre le choléra ; en même temps, il n’agglutinait pas avec du sérum d’animaux traités avec le vaccin anticholérique employé aux Indes, ni avec celui d’animaux traités avec le vibrion que j’isolai des malades à