Volume 1

Névroses et idées fixes / par Pierre Janet.

Date:
1898
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Credit: Névroses et idées fixes / par Pierre Janet. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by the Royal College of Physicians of Edinburgh. The original may be consulted at the Royal College of Physicians of Edinburgh.

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    qui a été fait pendant la séance précéclentiv 11 n'y a de difTérence que dans la force de l'émotion nécessaire pour amener ce résultat. Chez les sujets très malades, comme M., ainsi (|ue je l'ai décrit dans un chapitre précédent, il suffît de presque rien, une ren- contre, un mot désagréable, une modification dans le travail, le plus léger ennui, la plus légère crainte pour faire réapparaître des délires, des fugues, des amnésies étendues, des contractures des muscles du tronc et des viscères, une anesthésie généralisée. Chez les malades bien traités, surveillés avec beaucoup de soin, qui ont déjà été « i'(>montés » souvent, dont les idées fixes sont bien détruites, chez ceux surtout, comme je l'ai observé quelque- fois, dont l'activité cérébi-ale a été reposée et fortifiée par des sommeils prolongés, les petites émotions n'ont pas autant d'efTct. Mais il n'en reste pas moins un fait frap[)ant, c'est (jue l'émotion est chez tous ces malades, la grande raison, l'occasion constante des rechutes perj)étuelles. Comment comprendre ce fait ? Faut-il dire que l'émotion détermine une nouvelle idée fixe, celle de l'accident ? Ce n'est pas toujoui's vrai; bi(ui souvent c(^ sont simplement les idées fixes anciennes (|ui réapparaissent; dans beaucoup de cas il n'y a iiucune idée fixe, mais simplement chute profonde de l'activité cérébrale. Faut-il dire (|ue l'émotion détermine une amnésie ? cela est en partie vrai puis(|ue nous constatons pres([iK; toujours il la suite do l'accident un certain degré d'amnésie rétrograde et d'amnésie continue, mais l'amnésie ne porte pas sur les souvenirs (\c la séance précédente, sur le souvenir du directeur de con- science, pour(|uoi donc a-t-il perdu son influence? Pour([U()i le sujet même avec une certaine amnésie portant sur deux heures, par exemple, ne reste-t-il pas raisonnable, capable d'attention et fie volonté, comme il était deux heures auparavant. Pourquoi y a-t-il une destruction si profonde de toutes les autres fonctions? Faut-il dire (|ue l'émotion produit une anesthésie, cela n'est vrai (jue dans certains cas, ([uand il s'agit d'hystériques prédisposés ii ce phénomène^ et cela n'est |)as vrai chez les douteurs qui pré- sentent cependant ce même effet général de l'émotion. Cela n'(^x- ])lique pas que 1(^ malade se serve si mal des sensations et des images qui lui rest(Mit. Enfin ce n'est (pie la conslation jjurt* du fait: l'émotion amène souvent des anesthésies, ce n'est aucunement rex[)lication de cet eflet de l'émotion. Expli([uerait-()n mieux en disant([ue l'émotion paralyse, engourdit les centres correspondant