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Credit: Névroses et idées fixes / par Pierre Janet. Source: Wellcome Collection.
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![.',78 1NF],UF,\(;R S()MN.\MliLIJ(}UE en apparence contradictoires qu'il faut cependant poursuivre si- multanément : 1 il faut prendre la direction complète de l'esprit du malade, l'habituer à subir une autorité, à vivre constamment sous une influence étrangère ; il (aul réduire cette domination au minimum et apprendre peu à peu au malade à s'en passer. Si on néglige le premier point on n'obtient que des guérisons passa- gères, tout au plus bonnes pour surprendre les assistants, et on verra rapidement les accidents de Tautoniatisme cérébral réappa- raître sous une forme ou sous une autre. Si on néglige le second point on développcia ii un point dangereux les phénomènes de la passion somuambulique (|ui bientôt rendront le traitement impraticable. Pour parvenir à concilier ces deux nécessités de la thérapeu- tique mentale, on peut se servir d'un certain nombre de pratiques plus ou moins ellicaces. 11 ne faut pas exagérer l'emploi de la suggestion, il faut régler l'écartement des séances et leur durée, etc., il faut sans cesse exciter les sujets à se rendre compte de leurs sensations et de leurs pensées. En même temps je crois très important de chercher par tous les moyens possibles, par l'hygiène, certaines médications physiques, la restauration et la direction du sommeil et surtout la gymnastique graduelle de l'attention, à déve- lopper les fonctions de synthèse mentale. Enfin il faut chercher à diminuer la fatigue de la pensée en simplifiant la vie des malades. « Le véi'itable traitement de l'hystérie, disait Briquet, c'est le bonheur. » J'ai essayé de comprendre (juel était ce bonheur qui convenait aux hystériques; c'est, à mon avis, la simjilicité, presque la monotonie d'une existence facile qui diminue les efï'orts d'adap- tation. Beaucoup de malades bien dirig('<s arriveront ainsi à se passer de leur médecin, quelques-uns auront longtemps et même toujours besoin d'une direction morale, de même qu'il y a des infirmes qui ne marcheront jamais sans béquilles. Ces études sur l'influence somuambulique me paraissent avoir encore quelcjuc importance à un second point de vue : elles ])eu- vent éclaircir certaines observations souvent faites sur des indi- vidus considérés comme normaux et préciser certaines notions de psychologie normale et de morale. L'amour, l'amitié, le besoin de société, tous les sentiments sociaux sont évidemment très complexes et sont composés par une foule d'éléments divers. C'est une grande exagération, à mon avis, que de les rattacher toujours d'une façon simple aux instincts sexuels, au plaisir du contact. Au](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21942201_0001_0500.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)