Rapport sur les progrès et la marche de la physiologie générale en France / par M. Claude Bernard ... publication faite sous les auspices du Ministère de l'instruction publique.

  • Bernard, Claude, 1813-1878.
Date:
1867
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Rapport sur les progrès et la marche de la physiologie générale en France / par M. Claude Bernard ... publication faite sous les auspices du Ministère de l'instruction publique. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by the Francis A. Countway Library of Medicine, through the Medical Heritage Library. The original may be consulted at the Francis A. Countway Library of Medicine, Harvard Medical School.

    173/254 (page 165)
    eitifs et moteurs, il faut faire l'expe'rionce suivante : sur un omIiikiI .'inf^uiic on pra- tique la ligature d'un nerf sciatique par exenqile, puis on excite le nerf au-dessus et au-dessous du point lid, et l'on observe d'abord que les deux parties du nerf sont exci- tables. Par l'excitation au-dessous de la ligature on a clés mouvements directs, qui pro- viennent de l'excitation de l'élément moteur. Par l'excitation au-dessus de la ligature, on a des mouvements réflexes qui proviennent de l'excitation du nerf sensitif. Le nerf moteur survit au nerf sensitif, mais on voit parfois le nerf sensitif mourir si rapi- dement qu'il perd, pour ainsi dire, ses propriétés en bloc et dans toute son étendue à la fois. Il se comporte peut-être ainsi parce qu'il cesse subitement d'agir siu* les nerfs moteurs qui sont décrochés de la moelle. N 31. Anémie périphérique. Interprétation de la paralysie qui survient et des phénomènes de la mort dans les deux ordres de nerfs. Quand, sur un animai élevé (mammifère), on fait la ligature de l'aorte, l'animal est paralysé et perd presque instantanément tout mouvement volontaire des membres pos- térieiu-s. Cette paralysie tient à ce que, par l'absence du contact du sang à sa périphérie, le nerf moteur meurt et cesse de pouvoir obéir à la volonté de l'animal. L'animal est paralysé et tombe, non parce que le nerf moteur est incapable par son extrémité péri- phérique de déterminer la contraction des muscles, mais parce que ce même nerf moteur ne peut plus recevoir, par son extrémité centrale, l'influence motrice volontaire de la moelle épinière. En effet, j'ai vu que, dès que le sang, par ses qualités physico- chimiques, cesse d'exciter et de vivifier le bout périphérique de l'élément nerveux moteur qui pénètre dans le muscle, le nerf commence à perdre successivement ses propriétés conductrices de la motricité, mais en débutant toujours par la mort de son extrémité médullaii^e ou centrale. Cela est d'autant plus remarquable que cette extrémité centrale continue à être en contact avec le sang et que l'anémie n'atteint que l'extrémité nerveuse périphérique. Une fois que l'élément nerveux s'est ainsi décroché de la moelle épinière par son extrémité centrale, il meurt ensuite du centre à la périphérie, c'est-à-dire de son extrémité j;flss«t;e vers son extrémité active, qui persiste la dernière. Cette mort suc- cessive du nerf n'est toutefois pas réguUère. J'ai vu qu'elle se fait en quelque sorte en deux temps : d'abord dans la moelle et dans la racine antérieure jusqu'au niveau du ganglion intervertébral ; puis, une fois que la mort de l'élément moteur arrive dans le nerf mixte, elle marche avec une très-grande rapidité et est souvent presque instantanée d'un bout à l'autre du nerf. Quand le nerf mixte est préalablement divisé, les choses semblent se passer autrement, et il est plus facile de suivre la mort du nerf motem du centre à la périphérie. Les faits qui précèdent se démontrent expérimentalement de la manière la plus claire. Au moment où, après l'interruption de la circulation dans les membres postérieurs, l'animal mammifère (chien) tombe paralysé du mouvement volontaii^e, on peut très- facilement constater, en découvrant le nerf sciatique, qu'il fait parfaitement encore con- tracter les muscles ; mais, si préalablement on a ouvert le canal vertébral, on trouvera