Dissertation sur les fonctions de la peau / Présentée et soutenue à la Faculté de Médecine de Paris, le 8 juin 1809, par N.P. Adelon.
- Nicolas-Philibert Adelon
- Date:
- 1809
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Credit: Dissertation sur les fonctions de la peau / Présentée et soutenue à la Faculté de Médecine de Paris, le 8 juin 1809, par N.P. Adelon. Source: Wellcome Collection.
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![fluide exci émentuiel qui en est le produit est porté à son entière éla- boration, qu’il y a ccction , souvent alors la nature dirige ce fluide vers celui de ces couloirs qui lui est le j)lus accoutumé , vers la peau ; et c’est alors que surviennent des sueurs essentiellement soulageantes et de n;ture diverse, ou grasses et épaisses, ou ténues ou visqueuses; Fades ou salées, ou amères ; douces au toucher , ou mordicantes ; de cou- leurs variées; quelquefois tellement âcres, qu’elles corrodent l’épi- derme du malade, dont la peau eiîsuite se désquame comme je l’ai vu dernièrement dans une pleurésie jugée ainsi par une sueur. La connaissance complète des divers mouvemens dont se compose une action morbide, celle de leur succession, de leur durée, l’épo- que à la quelle survient la sueur . les phénomènes qui Font précédée et la suivent, enfin le tact, sont ce qui fait juger au médecin que la sueur est véritablement critique. Oti conçoit que la nature de la sueur est ici aussi variable que l’essence du mouvement morbide dont elle est la ci ise. On conçoit encore qu’entrant essentiellement dans la série des actions qui constituent une maladie, elle ne peut et ne doit , j^our remplir son véritable but, survenir qu’en son lieu et par les seules forces de la nature. Que penser dès-lors de cet usage pu’esque général , de donner aux malades beaucoup de boissons tiedes pendant tout le cours de la maladie, afin de provoquer les sueurs? Sans doute alors la peau du malade rui|P?ile; mais ce n’est ])as du fluide critique , produit des mouvemens vitaux ; seulement l’économie chargée ainsi de troj) de liquide s^en débarrasse par celui des couloirs excrémentitiels, qui d’autre part est le plus provoqué ; c’est le superflu des boissons , et non le produit critique de l’action morbide qui est rejeté : peut-être cependant que , par cette pra- tique, on prépare l’économie à choisir cette voie d’excrétion; mais, on le répète, la véritable sueur critiqtap est le résultat de tous les mouvemens qui constituent la maladie, et ne doit survenir que lors- que ceux-ci en ont achevé l’entière élaboration. D’ailleurs, en cher- chant à la provoquer dans les maladies, avant que la nature n’ait manifesté par quelques signes qu’elle a choisi cette dii ection, n’est- cepas s’exposer à contrarier, retarder et même interrompre un mou-](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b28738561_0052.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)