Encore un mot de réplique à une réponse de M.L. Langlois, sur cette question: Les médecins doivent-ils être soumis au service de la garde nationale / [Paul Jolly].
- Jolly, Paul, 1790-1879.
- Date:
- [1835]
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Credit: Encore un mot de réplique à une réponse de M.L. Langlois, sur cette question: Les médecins doivent-ils être soumis au service de la garde nationale / [Paul Jolly]. Source: Wellcome Collection.
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![où le mal est aussi prompt que la foudre, où le moindre retard du médecin peut être funeste. Nous avions aussi parlé de l’inconvénient d’arriver chez un malade sous un accoutrement militaire et avec une armure de guerre ; mais il n’a pas été dil- licile à M. Langlois de faire justice de l’objection. Il faut lire dans sa brochure avec quelle puissance de raisonnement et avec quelle délicatesse, de sentiment il a su lever tous nos scrupules sur ce point. M. Langlois trouve charmant que le médecin se présente chez son malade, quel qu’il soit, dans cet état que nous avons eu le malheur d’appeler un travestissement et un déguisement. Loin d'en tire effrayé, dit-il , le malade , si c’est un garde national, reconnaîtra de suite son médecin.et lui dira bien tranquillement : vous êtes donc de garde au¬ jourd'hui P les petits enfans, les jeunes demoiselles aussi, voire même les femmes en couche , n en recevront aucune impression fâcheuse; bien au con¬ traire , parce qu’ils savent que leurs pères ou leurs maris ont V habitude de s'en revêtir. Il était difficile de nous opposer un langage plus persuasif et plus con¬ vaincant; aussi, pour cette fois, je consentirai volontiers à passer condam¬ nation sur le fait. Mais M. Langlois me permettra sans doute de rectifier quelques petites erreurs de chiffres qui ne peuvent être que le fruit de renseignemens faux ou inexacts. Et, d’abord , M. Langlois a été assez mal informé quand il est venu nous dire, sur la foi d’autrui, que i5 ou 20 médecins, tout au plus, s’étaient réunis pour entendre la lecture du rapport de la commission d’organisation médicale de Paris; je ne sache pas que personne se soit chargé d’en compter le nombre, car l’immense amphithéâtre de la faculté de médecine était rempli d’auditeurs le jour de cette lecture. Si M. Langlois veut bien prendre la peine de consulter î’aîmanach médical pour l’année i834 , il verra aussi qu’il peut, réduire de près de moitié le chiffre total des médecins de Paris , qu’il porte à 2,000. M. Langlois s’est également trompé quand il nous a dit que les médecins du conseil de recensement n’étaient de service qu’une seule fois par an; je puis du moins affirmer pour mon compte y avoir été appelé cinq fois dans la meme année. Je laisse aux plus tristes souvenirs de nos dissensions civiles , de juger, s’il est vrai, comme l’affirme encore M. Langlois, que dans ces malheureuses journées où les rues et les carrefours de la capitale étaient jonchés de cadavres et de blessés, les chirurgiens de légion aient, seuls, suffi à tous les besoins du moment. » Mais je ne veux pas laisser croire à ]\4. Langlois que l’excès de zèle et de patriotisme qui a pu l’entraîner à une fausse interprétation de la loi, dans la question qui a fait le sujet de son réquisitoire, soit méritoire à mes yeux, par cela seul qu’il est gratuit. Non , jamais je ne ferai un mérite à qui que ce soit, d’abuser du pouvoir dont il est saisi pour frapper cm prévenu d’une condamnation injuste. Des excès, gratuits ou non, sont toujours des excès que la justice réprouve, et que l’administration ne peut autoriser sous aucun pré¬ texte. M. l’avocat du ministère publie, qui ne nous fait grâce de rien, qui nous poursuit dans les hôpitaux, les dispensaires, les bureaux de secours et](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b30361990_0009.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)