Dissertation sur l'expression de la face humaine, considérée dans les maladies : présentée et soutenue à la Faculté de Médecine de Paris, le 2 mai 1815 ... / par Ch. M. Lavenaz, de la Rochette.

  • Lavenaz, Ch. M.
Date:
1815
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Credit: Dissertation sur l'expression de la face humaine, considérée dans les maladies : présentée et soutenue à la Faculté de Médecine de Paris, le 2 mai 1815 ... / par Ch. M. Lavenaz, de la Rochette. Source: Wellcome Collection.

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    ( *9 ) Fièvre maligne ou ataxique. L’état du visage , dans les fièvres malignes comme dans toutes les altérations profondes du cerveau , offre un mélange et des passages très-irréguliers de faiblesse et de spasme partiel. Le caractère dominant de ces maladies consiste toute- fois dans un état de stupeur, un air d’étonnement ou d’indiffé- rence, et un resserrement des traits presque tétanique, que l’on désigne assez exactement par l’expression de face crispée ou grippée. Tantôt rouge, tantôt pâle, la face, dans la fièvre ataxique , est tour à tour chaude, froide, sèche, baignée de sueurs. Plus expri- mée duranç les paroxysmes, la coloration peut n’occuper qu’une joue , et la pâleur se répandre sur l’autre. Dès le début, on observe un frémissement ou de légères contractions dans les muscles ; la parole est brusque, mal articulée. Les convulsions générales ou partielles vont en augmentant. Le front est tiré fortement en haut; on observe dans la région orale une multiplicité de mouvemens, de configurations infinies, qui donnent à la bouche une expres- sion aussi bizarre que variée; les lèvres s’allongent en devant, comme pour faire ce qu’on appelle la moue } ou exercer la succion ; l’une est pendante , l’autre est contractée ; l’inférieure fréquem- ment agitée, tremblante. D’autres fois le malade semble marmoter tombas ou mâcher quelque chose ; il est des cas où , la respiration s’opérant difficilement, l’air s’accumule dans la bouche, distend les joues et les lèvres, et s’échappe avec bruit, en faisant éprouver à celles-ci un léger trémoussement : c’est par allusion que l’on dit, en parlant de cet état dans le langage vulgaire, le malade fume sa pipe. Si dans ce moment on donne à boire au malade, le même phénomène est produit. Le liquide, après avoir été retenu pendant quelque temps dans la bouche , et les lèvres cessant d’être con- tractées , il tombe ou s’écoule au-dehors en bavant vers les com- missures. Le délire est-il féroce, toute la face prend l’air de la menace et 1 expression de la fureur. Les lèvres sont fortement contractées