Tableaux synoptiques de chimie, pour servir de résumé aux leçons données sur cette science dans les écoles de Paris / Par A.F. Fourcroy.
- Antoine François, comte de Fourcroy
- Date:
- An 8 [1800]
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Credit: Tableaux synoptiques de chimie, pour servir de résumé aux leçons données sur cette science dans les écoles de Paris / Par A.F. Fourcroy. Source: Wellcome Collection.
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![- Chimie végétale. (Publié en Van 8 , par A. F. Fou rc ro y , pour sertir de résumé aux leçons de V Ecole de Médecine de Paris. ) ' r * Ief. OttDUE DE PAIT Leurs caractères et propriétés physi ques. jy comprends dans quacre articles . ~ La structure externe ou apparente ; la forme des racines , tiges , feuilles, fleurs, fruits et semences. !2,““La structure interne : l’anatomie des végétaux ; leurs vaisseaux communs et propres, leur tissu utriculaire , leurs trachées. ■L Les phénomènes de leur vie : ce qu’ils présentent de phases depuis leur germination jusqu’à leur mort et leur dessèchement. 4* Le rôle qu’ils jouent dans l’économie de la nature : ils cachent et ornent la surface du globe, ils forment la nourriture des animaux , etc. Ile. ORDRE DE FAITS. Leur nature ou com¬ position générale. Pour la faire con¬ naître , j’y con¬ sidère successi- qua'tre artic Les suivans .... — La série historique des découvertes faites depuis deux siècles sur cette composition. 2.—Les diverses méthodes d’analyse végétale qui ont été pratiquées et peu à peu perfectionnées. —'Les résultats généraux auxquels ces diverses analyses ont conduit : ou la composition ternaire ou quater- 1 naire végétale. 4'leür”* RuTrtCa 11<>n dG C6S résuItats au3t phénomènes de la vie des plantes et aux altérations qu’elles éprouvent après 1 ^ Ille. ORDRE DE FAITS. Les propriétés chi¬ miques des subs¬ tances végétales en général. / Pour les opposer à celles des fossi¬ les , je montre de suite dans huit articles .... . Ce que sont ces propriétés dans leur ensemble, comparé à celui des propriétés chimiques des minéraux; elles consistent dans une altérabilité plus grande due à leur composition plus compliquée. • Comment se comportent les matières végétales au feu ; elles donnent de l’eau, des acides, des huiles légères, du gaz acide carbonique hidrogèné , carboné, et laissent un charbon léger facile à incinérer. • Le qu’elles éprouvent par le contact de l’air ; blanchissent, s’épaisissent, se desséchent, ou s’altèrent et fermentent. • L’action que l’eau exerce sur elles ; elle les ramollit , les dissout , les délaie , les fait formenter , les décompose. ■ —Les altérations que les acides leur font subir ; les brûlent , les détruisent, les convertissent en eau, en acides Carbonique , oxalique et acéteux. . —Celles qu’elles reçoivent des bases terreuses et alcalines ; très-faibles, très-légères , et peu marquées. • — L’influence que les sels ont sur leur nature; ils les conservent et les durcissent. . —Enfin les changemens qui leur arrivent par l’effet des oxides et des dissolutions métalliques; elles sont brûlées, décomposées, analysées par ces agens. Les v i a £ tau i offrent à l’exa¬ men chimique V I ordres de ] faits divers que( je dispose et que j’étudie de la manière sui¬ vante . . . 2. — l'i manière diverse de les extraire ; par l’expression j les incisions , l’eau , d’un feu doux , etc. la filtration , le dépôt , l’action de ! sacre; troisième des matériaux immédiats; d’une saveu r douce , cristallisable , très-soluble, analogue au muqueux 1 nature, plus oxigéné que lui ; donnant naissance à la fermentation alcoolique; plus près de l’acidification iVe. ORDRE DE FAITS L’examen des di¬ verses substances qui composent le corps des plantes, ou de ce qu’on nomme les maté¬ riaux immédiats DES VÉCÉTAUX. Cet ordre, qui cons¬ titue la véritable chimie végétale est le plus éten du ; it est divisé en vingt-quatre articles, qui ex¬ posent successi¬ vement • • * l 1 • —La définition des matériaux immédiats des végétaux : ce sont les matières que l’on obtient par une extraction, facile, simple , souvent mécanique, qui ne les altère pas , qui les donne telles qu’elles existaient dans les plantes. 3. — Le dénombrement et la classification de ces matériaux : j’en distingue vingt espèces, qu’on peut classer soit par leurs propriétés physiques , soit par l’ordre de leur extraction , soit par le lieu qu’elles occupent dans les plantes, soit par le temps de leur formation, soit d’après leur nature et le principe qui y domine. 4. — La sève ; premier des matériaux immédiats, fluide abondant au printemps , gonflant les vaisseaux communs; contenant dans beaucoup d’eau, de la gomme, du sucre , de l’extractif, du tannin, de l’acide carbonique, de l’acide acéteux , des sels à base de potasse ; se colorant, s’aigrissant à l’air. Le suc exprimé des plantes est en grande partie formé de sève. 3. — Le muqueux ; deuxième des matériaux immédiats , presque toujours visqueux , gluant, en mucilage ; se séchant en gomme transparente , solide , friable , fade , soluble dans l’eau ; donnant à la distillation de l’eau , et de l’acide pyromuqueux , laissant beaucoup de charbon 5 inaltérable dans sa dissolution ; se changeant en trois acides par l’action de l’acide nitrique. 6. — Le ^ par sa : que le muqueux; conservant une foule de matières organiques qu’il enveloppe ou qu’on en imprègne ; varié dans sa forme de sucre , de miel , de manne , etc. 7. — Les acides ; quatrième des matériaux immédiats; saveur aigre, rougissant les couleurs bleues; divisé en six genres. Premier genre, Acides natifs; contenant cinq espèces; l’acide gallique, âpre, soluble, noircissant les sels de fer; l’acide bejizoique volatil , aromatique, cristallisable , combustible; l’acide succinique, volatil, cristalli- sable , teint en jaune , inflammable ; l’acide malique , visqueux, douceâtre, spontanément altérable , donnant une odeur de caramel au feu ; l’acide citrique , cristallisable , très-aigre, donnant une vapeur piquante au feu , se changeant en acide acéteux par le nitrique. Deuxième genre, Acidulés ; acides en partie saturés de potasse; contenant deux espèces, l’acide oxalique, ou sel d’oseille , très-aigre , agréable , difficile à décomposer par le feu, non décomposable spontanément dans l’eau ; 20. l’acide tartareux, tartre , aigre , désagréable , donnant au feu un acide particulier , y laissant plus d*un tiers de potaçse cbafbonée , décomposable comme ses sels dans sa dissolution gardée. Troisième genre, acides Emptreumatiques , contenant trois espèces; i°. le pyromuqueux fourni par le muqueux et le sucre chauffés ; agréable odeur de caramel , rouge et colorant ainsi les tissus végétaux , laisant du charbon libre dans toutes ses décompositions ; 2°. le pyrotartareux donné par le tartre décomposé au feu; d’une odeur, d’une savepr très-distinctes, et bien caractérisé par les sels qu’il donne; 3°. le pyroligneux , extrait des bois chauffés; reconnaissable aussi par son odeur fuligineuse, sa propriété teignante et ses sels. Quatrième genre, acides factices inconnus dans la nature ; produits par les matières végétales traitées par les acides nitrique ou muriatique oxigéné ; j’en connais quatre espèces , i°. le muqueux , c’est le sachlac- tique ; pulvérulent, peu sapide , peu soluble ; 20. Yoxaleux , précédant la formation de l’oxalique , non cristallisable , non solide , épais , piquant, encore peu connu ; 3°. le camphorique , formé uniquement par le camphre; 4°* h subérique extrait seulement du liège par l’acide nitrique; —- ces deux acides factices appartiennent à l’histoire du camphre et du suber ou liège. Cinquième genre , acides factices semblables aux naturels ; on acidifie les matières végétales par l’action de l’acide nitrique et on les change en acides malique , tartareux , oxalique et acéteux. Sixième genre , acides fermentés; — acides acéteux et acétique: on en parlera plus bas. g,_La fécule, cinquième des matériaux immédiats; corps sec, pulvérulent, blanc, existant dans les racines tubéreuses , les tiges moelleuses , les fruits fades et sur-tout les semences farineuses ; faisant la base des farines , se séparant par le lavage et se précipitant de l’eau en poussière, qu’on nomme amidon, sans saveur , donnant de l’eau , de l’acide pyromuqueux , de l’acide carbonique et un charbon non salin par le feu ; dissoluble dans l’eau bouillante qu’il rend collante et gélatineuse , susceptible de s’aigrir , de nourrir les animaux , de prendre la forme panaire ; soluble dans les acides faibles , se changeant en acide oxalique seulement par l’acide nitrique ; — mélé dans les végétaux avec le glutineux , l’extractif, le muqueux , le sucre , l’huile fixe , etc. ç. —Le glutineux, sixième des matériaux immédiats; mélé avec la fécule; ductile, collant, visqueux, fade; donnant de l’huile , de l’ammoniaque et des produits fétides par le feu , du gaz azote par l’acide nitrique et se pourrissant comme les substances animales; nommé à cause de Ctla substance végêto-animale- — Donnant à la pâte panifiable la propriété de se lever ; — insoluble dans l’eau froide , soluble dans les acides même faibles , formant un savon et donnant de l’ammoniaque avec les alcalis caustiques. 10.—L'extractif, septième des matériaux immédiats; dissous dans la sève ou le suc des plantes, solide dans les racines , les bois, les écorces, les feuilles, séparé par l'eau de ces dernières parties ligneuses et sèches; —solide, sec, brun, rouge, lamelleux, écailleux, âcre, amer; donnant au feu de l’huile, de l’ammoniaque , se colorant en brun à l’air , se séparant de l’eau en flocons insolubles , précipitable en fécule colorée par l’alun et les sels métalliques; contenant des acétites , des sulfates, des rauriates à base de potasse, de cliaux, d’ammoniaque ; — mêlé à plusieurs autres matériaux dans des extraits pharmaceutiques. llt, L’huile fixe , huitième dos matériaux immédiats; —existant rarement ailleurs que dans les graines émulsives; douce , visqueuse , fade , grasse , quelquefois épaisse et presque solide ; inodore ou peu odorante ; ne s’enflammant que très-chaude et réduite en vapeur; —exigeant plus de deux fois son poids d’oxigène pour brûler et se réduire en acide carbonique et en eau ; —s’épaississant et se concrétant à l’air dont elle absorbe lentement l’oxigène ; dissolvant le phosphore et le soufre à chaud, blanchissant et se purifiant par la filtration à travers le charbon ; _insoluble dans l’eau ; — inflammable par les acides sulfurique et nitreux mêlés ; concrescible par le nitrique fiable et le muriatique oxigéné; — formant des savons avec les alcalis fixes et les oxides métalliques; — on distingue parmi les huiles fixes les huiles grasses et les huiles siccatives. ,2._Le suif et la cire des végétaux, neuvième des matériaux immédiats; formés par l’huile fixe suintant en gouttelettes à la surface des fruits ou des semences , et au-dehors des anthères ; —retirés par l’eau bouillante qui les fond et les détache : on les regarde comme de l’huile oxigénée. matières végétales sèches contiennent de dissoluble dans l’eau et l’alcool;—il est insipide, insoluble dans l’eau froide et chaude, infusible, combustible , facile à charbonner sans perdre sa forme, donnant de l’acide pyroli¬ gneux à la distillation , un peu d’ammoniaque et de l’huile épaisse ; il donne du gaz azote , en se changeant en quatre ou cinq acides par l’acide nitrique ; — c’est la matière végétale qui contient le plus de carbone. 22. — Le tannin , dix-neuvième des matériaux immédiats ; accompagne le ligneux des bois , des écorces , des excrois¬ sances nommées galles dans toutes les matières végétales astringentes ; — est extrait par l’eau froide où ces matières séjournent , la colore en rouge brun, s’en sépare à l’aide de l’évaporation , prend avec une forme solide une odeur forte comme aromatique ; précipite les liqueurs animales , pénètre le tissu gélatineux des mem¬ branes , les rend inaltérables en les tannant ; se trouve souvent avec l'acide gallique dont on le sépare au moyen du muriate très-oxigéne d’étain qui se précipite avec le tannin en laissant l’acide gallique isolé. Suite du quatrième J Ordre de f aits \23. ■—Le suber, vingtième et dernier des matériaux immédiats des végétaux. Je nomme ainsi le liège en le consi¬ dérant comme formant en général l’épiderme des végétaux : corps léger , poreux , voisin du ligneux , insoluble , plus hidrogéné , se ramollissant au feu , brûlant à la manière d’une huile, donnant par l’acide nitrique un acide particulier nommé acide subérique; et se changeant en même temps en graisse jaune qui surnage l’acide^ jxhalant aussi du gaz azote à mesure que l’acide nitrique agit sur lui. 24. — Outre ces vingt matières spéciales et formant les produits directs de l’analyse immédiate des végétaux , toutes représentant des composés organiques ternaires ou quaternaires » on trouve encore dans les. v^eétaux comme matières accessoires, variables, non essentielles à leur composition, des corps combustibles, simples, du phos¬ phore , du soufre , du fer et du manganèse en oxides, de l’acide carbonique , des sulfates, nitrates , muriates , phosphates et carbonates alcalins ou calcaires; — la plupart de ces substances fossiles, disséminées ou entraînées ^ parmi les matériaux immédiats des végétaux , sont puisées dans la terre par les racines. Ve. ORDRE DE FAITS. Lesaltérationsspon tanées dont les matières végéta¬ les sont suscepti- ) blés. Pour en faire une histoire méthodi¬ que , j’examine successivement en huit articles. i®. La nature et la cause générale de ces altérations ; — les matières végétales ne les éprouvent qu’après avoir été privées de la vie ; elles les doivent à la composition compliquée qui les constitue et à la réaction intime autant qu’aux attractions des composans multiples qui les forment. 2°. Les fermentations en général et leur distinction en espèces ; — je nomme fermentation toute altération spon¬ tanée qu’éprouvent les matières végétales ; j’en distingue cinq espèces , la fermentation saccharine , la vineuse , la fermentation acide , la colorante et la putride. 3°. La fermentation saccharine. J’ai le premier désigné sous ce 110m la formation spontanée du sucre dans les matières végétales abandonnées à elles-mêmes ; comme elle a lieu dans la maturation des fruits , la germination des céréales , la cuisson de certaines racines , etc. 4°. La fermentation vineuse. C’est la plus importante à connaître ; pour la traiter avec exactitude il faut en considérer; A. les conditions, qui sont une matière sucrée, dissoute dans assez d’eau , avec une ou plusieurs autres matières qui favorisent le mouvement, une chaleur de quinze degrés ; B. les phénomènes tels que l’agitation intestine, l’augmentation de volume, l’écume à la surface, l’effervescence due au dégagement abondant d’acide carbonique, le changement de la matière sucrée en liquide piquant et vineux ; C. le produit prochain ou immédiat, ou le vin , liqueur aromatique, chaude, plus légère que l’eau, contenant avec la base de l’alcool, un extrait , un mucilage , du tartre et divers acides végétaux , extrêmement variable dans toutes ses propriétés , donnant par la distillation, l’eau-de-vie , et passant à l’état d’acide par la fermentation successive ; D. le produit éloigné ou médiat , l’alcool, liquide odorant, léger , volatil , enivrant , très-inflammable , donnant beaucoup d’eau dans sa combustion , dissolvant le phosphore et le soufre en vapeur , les alcalis purs, tous les sels déliquescens , décomposable par les acides concentrés qui le convertissent en élher et en huile , dissolvant toutes les matières végétales inflammables et sur-tout les huiles volatiles, les résines , les baumes , etc. ; espèce de composé très-hidrogéné et peu carboné ; E. sa cause ou sa théorie ; elle consiste dans un changement de la matière sucrée , tel qu'elle perd beaucoup de carbone et d’oxigène unis en acide carbonique ; et qu’elle conserve une grande proportion d’hidrogène qui s’unit intimement à une petite proportion de carbone et d’eau ; en sorte qu’elle consiste dans une espèce de combustion d’une partie du sucre et de décombustion d’une autre. Les vio étaux offrent à l’exa¬ men chimique VI ordres de faits divers ques je dispose et1 que j’ètudie de la manière sui¬ vante .... ,4 _Le camphre, onzième des matériaux immédiats; corps cristallisé, volatil, très-odorant, très-inflammable, souvent dissous dans les huiles volatiles, soluble dans les acides et dans l’alcool, précipité de ces dissolutions par l’eail ;—insoluble dans les alcalis; obtenu par la sublimation ; tres-medicamenteux, .5.— La rCsina, douzième des matériaux immÆfffetî ; concrète, lissa dans sa cassure, non cristalline , fusible , non Volatile, peu odorante , inaltérable et indissoluble par les acides et les alcalis; soluble dans l’alcool; — huile volatile oxigénée et en partie deslildrogénée. Copal, sandaraque, etc. 6 _ La nomme résine, treizième des matériaux immédiats ; suc concret , épaissi au soleil et par le feu , ne coulant jamais spontanément des végétaux comme le fait la résine, extrait liquide et laiteux par l’expression ; — odorant, fétide formant un lait avec l’eau , soluble dans les acides iaihles et dans I alcool Jont 1 eau n en séparé qu’une partie ; — médicament fondant , antispasmodique , ou purgatif drastique ; — gomme ammoniaque , euphorbe , etc. _ Le caoutchouc quatorzième des matériaux immédiats ; mal nommé gomme ou résine élastique ; — suc concret élastique compressible , se fondant, se boursouflant et exhalant une odeur fétide ammoniacale nu feu ; — l’eau bouillante’ le ramollit ; il est insoluble dans les alcalis, soluble dans 1rs huiles chaudes , et dans l’éther lorsqu’il a été ramolli et boursouflé par l’eau bouillante ;— formant beaucoup d’ustensiles et d’euduits utiles. 18.—Le baume, quinzième des matériaux immédiats ; suc blanc laiteux, d’une odeur très - agréable et tenace , extrait nar incision des végétaux, épaissi en larmes ou en pains par l’air chaud; — donnant de l'acide ben¬ zoïque par le feu , par l’eau et sur-tout par les alcalis ; — union de cet acide avec une résiné ; benjoin, storax, etc. _L-, matière colorante, seizième des matériaux immédiats; très-variée et de diverse nature quoique toujours '^différente de tous les autres matériaux; se rapprochant de l’extrait, de la fécule, des corps huileux) —formée souvent nar le contact de la lumière ; très-fugitive et variable comme le vert fixe, ou inaltérable comme le ]aune des fleurs t — les fauves; les rouges, les bruns, comme extractifs, sont les plus fréquentes couleurs qu’on tire d!s végétaux ; — pn les fixe, on les modifie, on 1rs attache sur les tissus avec des mordans ; — ces couleurs tiennent fortement à l’alumine et aux oxides métalliques; — il est des couleurs charbonneuses et permanentes, peu altérables comme l’indigo ; — les couleurs végétales absorbent en general i’oxtgèue et se dégradent eu pas¬ sant au fauve par celte absorption. ,0 — L'albumine végétale, dix-septième des matériaux immédiats; existe dans les sucs et la sève des plantes jeunes des racines frnlcl.es , dans l’eau qui a servi i préparer Ijeaucoup de fécules ; elle se c agule en flocons blancs ou colorés quand on traite ces liquides par le feu ou les acides. — Le Uaneux dix-huitième des matériaux immédiats; je nomme ainsi la matière du bois ; — c’est le squelette végétal, regardé faussement autrefois comme une terre ; il reste après l’épuisement complet de tout ce que les 5°. La fermentation acide. Elle a lieu après la vineuse ; elle aigrit les vins ; le contact de l’air et l’absorption de l’oxigène atmosphérique paraissent lui être nécessaires. Le vinaigre formé contient outre l’acide acéteux , de l’acidule tartareux , quelques autres acides et un extrait colorant ; — on retire l’acide acéteux par la distillation. — le vin n’est pas indispensable à sa formation , puisqu’elle a lieu dans les urines , les fumiers , les sèves , etc. l’acide acéteux , liquide et volatil, aromatique et d’une saveur agréable, se décompose par le feu et spontanément, forme avec les terres , les alcalis et les oxides métalliques , des acétites très-caractérisés par leur forme , leur saveur , leur décomposition spontanée ou par les réactifs ; chauffé ou distillé sur quelques oxides il change de nature , devient moins charboné , plus oxigéné , et donne l’acide acétique , plus âcre , plus odorant, plus fort , et capable d’éthérifier l’alcool; l’acide nitrique et l’acide muriatique oxigéné changent souvent les matières végétales en acide acéteux ; les usages de cet acide le rendent un des plus précieux produits chimiques pour les arts et les besoins de la Aie. 6°. La fermentation panaire et colorante. La pâte de farine éprouve un mouvement intérieur qui la soulève et qui n’est aucune des fermentations précédentes;-—on a cru que c’était une cumulation de plusieurs d’entre elles: il paraît que c’est une fermentation particulière encore peu connue ; — il en est de même de celle qui colore les lichens et l’indigo; quoiqu’elle se rapproche d’une putréfaction, ce n’en est point une réelle, puisque celle-ci détruit les couleurs ; elle n’a point été assez étudiée. 7°. La fermentation putride. Elle appartient plus aux matières animales qu’aux végétales ; néanmoins il est utile de l’observer A. dans le rouissage du chanvre , du lin , etc. B. dans le bois pourri qui devient phosphorique ; C. dans le fumier qui en se pourrissant et se consommant devient un engrais si utile ; D. dans le terreau , résidu de tous les débris de végétaux décomposés; contenant du charbon extrêmement divisé. 8. Les changemens et alterations spontanées que les végétaux subissent par leur enfouissement ; les bois fossiles , la tourbe , les bitumes , l’anthracite , le succin , le jayet , le bois pétrifié. Tous les accidens et les produits de la fossilisation des végétaux dépendent de l’altérabilité dont leurs matériaux sont susceptibles , et annon¬ cent une altération intime et des combinaisons nouvelles dans leurs principes constituans. Vie, ORDRE DE FAITS. i°. Les végétaux comme instrumens chimiques. — Destinés par la nature à former , avec les élémens primitifs de la terre et de l’air, des composés ternaires organiques : c.e sont des espèces de machines ou d’instrumens dont la structure opère ces compositions. C’est à leur tissu , à l’arrangement et aux contours de leurs vaisseaux que ce composant est dû. 2°. La nutrition végétale en général. Il est prouvé, par la végétation des lichens , des mousses, des fougères sur les montagnes, et par celle des arbres sur les laves, dans les sables, que les premières matières nourrissantes existent dans l’air et dans l’eau ; que les plantes tirent leur nourriture naturelle autant de l’atmosphère où elles plongent que du sol qui les porte en les fixant à la terre. 3°. L’influence de la lumière. Il est constant qu’à l’ombre les plantes croissent blanches, fades, aqueuses, en longs filets mal organisés, tandis que, bien éclairées , elles sont colorées, sapides, âcres, aromatiques , ligneuses et bien conformées. La lumière paraît favoriser leur nutrition et leur accroissement, en décidant la décomposition de l’eau et de l’acide carbonique , la fixation de l’hidrogène et du carbone dans leurs filières , et peut-être en leur fournissant l’aliment de sa propre substance même , qui parait susceptible de s’y fixer. 4°. L’influence de l’air. Il y sert, «, comme excipient des nutritions végétales; b , comme contenant de l’eau en vapeur; c , comme véhicule du calorique et de la lumière; d -, comme absorbant et brûlant par son oxigène le carbone et l’hidrogène , qui sortent sans cesse de la surface des plantes ; e , comme fournissant une portion d’oxigène qui se fixe dans leur propre substance ;f, comme offrant aussi une portion de l’acide carbonique, qui les nourrit; g, comme passant dans leurs vaisseaux , où ils entretiennent le calibre , la pression , le mouvement. — Il faut qu’il soit dans un état constant, ou au moins dans un terme moyen , dans certaines limites de compo¬ sition , par rapport à la proportion de ses principes , pour favoriser convenablement la végétation. 5°. L’influence de l’eau. L’utilité de l’eau est telle pour la végétation, qu’on peut dire que celle-ci est en raison directe de sa quantité: a, elle y sert comme véhicule et dissolvant d’une foule de matières du sol, qu’elle porte par les racines ; b , elle s’insinue par la surface inférieure des feuilles , quand il n’y a pas d’absorption par les racines,' c, elle gonfle et étend les vaisseaux; tf, elle parcourt rapidement les canaux, et sort par 1rs feuilles ; e, elle entre immédiatement et toute entière dans les composés végétaux f, elle y entre aussi, dans ses principes, comme hidrogèné et oxigène 5 et quand elle agit seule, elle rend les plantes faibles, molles , fades, et 11e leur permet pas de fructifier. 6n. L’influence du gaz acide carbonique. Il est reconnu que ce gaz mêlé à l’air, à la proportion d’un dixième et meme plus , sert éminemment à la végétation ; que les plantes améliorent cet air , et y augmentent la quantité de gaz oxigène ; que l’eau , chargée d’acide carbonique , favorise singulièrement l’accroissement des végétaux. — Il parait que l’acide carbonique est décomposé dans les filières végétales ; qu’il y dépose son carbone , et qu’une Les phénomènes cle la végétation, ou la physiologie vé¬ gétale. Pour montrer que ces phénomènes tiennent à des forces chimiques, je considère suc¬ cessivement en dix articles . . partie de son oxigène se dégage en gaz de la surface des plantes. — Le gaz hidrogèné carboné favorise aussi la végétation par la même cause. yQ. L’influence du sol. Si ce 11’est pas la source de toutes les variations de nature dans les matières végétales , ^ toujours est-il certain qu’elle modifie les propriétés de ces matériaux par les divers principes que la terre fournit ? aux racines : c’est ainsi que naît le goût de terroir. — Le mélange des terres influe aussi sur la végétation. — Celle qui est trop argileuse , trop grasse , ou trop siliceuse et trop aride , nuit également à la végétation : un mélange de silice, d’alumine et de craie convient le plus à la nutrition des plantes. 8°. L’influence des engrais. Ce sont des débris de matières organiques décomposées par la put-rcLctîrm qui fournissent par l’eau montant dans les racines une nourriture abondante, toute préparée, pour faire cfroîtFe *rès- promptement les plantes.—C’est de l'bidrogène carboné qui les pénètre rapidement et distend leurs vaisseaux. — Les engrais échauffent aussi les racines et absorbent, à l’avantage de la végétation, l’oxigène atmosphérique. La nature en a donné à l’homme l’utile exemple dans les terres des for' /-bçirgées de feuilles, de bois et de plantes mortes amoncelées, et qui ajoutent à l’antique surface du sot c cou eues épaisses d’un terreau qnoductif, comme on le voit dans un sol nouvellement dètriche. 90. Les fonctions des végétaux. Les phénomènes de leur vie , en tant qu’ils annoncent les changemens qu’éprouvent les matières absorbées par les plantes et la composition nouvelle qui s’en opère dans leurs organes ; en un mot, en tant qu’ils donnent une explication facile de la formation des matériaux végétaux. Pour frire voir le rapport trouvé par les découvertes modernes entre les phénomènes de la vie des plantes et le -mécanisme des compositions compliquées qui ont lieu dans leur intérieur ; pour montrer que la vie végétale ij’est qu’une suite de forces et d’attractions chimiques, je considère douze fonctions dont se compose la Aie des [liantes; savoir, A. le mouvement de la sève , dû à la chaleur , qui dilate et ouvre leurs canaux , et à la grande absorption produite par cette dilatation ; B. la secrétion , qui consiste dans la séparation de diverses matières dans lés ( différentes parties du végétal ; C. l’irritabilité, ou l’esp ce de mouvement dont plusieurs fibres iégétales sont . susceptibles par le contact des stimulus, tels que la lumière , la chaleur, etc. ; D. la nutrition, l’application des matières végétales, bien formées et épaissies aux lames et aux fibres déjà (issues, et l’augmentation progressive de celles-ci ; E. l’écoulement : c’est un flux de différentes matières liquides, aqueuses, gommeuses, huileuses ou résineuses , qui sont des excrétions de sucs trop abondans et dont il y a une espèce de pléthore ; F. la transpiration : la sortie, sous forme de vapeur, de l’eau et de quelques matières volatiles, qui sont évacuées par les pores des feuilles en quantité relative à celle de l’eau , qui pénètre et traverse les vaisseaux des plantes, et qui, en les parcourant, y laisse les principes solidifiables qu’elle y porte; G. la direction : je nomme ainsi la propriété qu’ont diverses parties des végétaux, de prendre des situations, des positions relatives à leurs usages, dirigées par leur besoin ou par leurs fonctions ; PI. le sommeil : c’est le repos à l’ombre , à la nuit, pendant l’hiver , de plusieurs des fonctions des végétaux, qui diminuent, s’affaiblissent, se modifient, ou cessent tout-à-fait par l’abaissement de la température, pour recommencer à la chaleur; I. la germination: le développement des parties roulées et plissées dans la graine, opéré par L’absorption de l’eau, la chaleur , et l’action stimulante de la lumière et de l’oxigène ; K. la foliation : la pousse, l’extension du feuillage, qui multiplie la surface des végétaux pour en opérer la transpiration et la nutrition; L. la floraison : la formation et le développement de la fleur, qui réunit le travail le plus grand , le plus avancé et le plus compliqué de la végétation : on ne connaît pas encore en quoi consiste cette mystérieuse opération. M. la fructification, but principal de la vie vegetale , puissance qui entretient et renouvelle les plantes par la formation des germes ; mystère aussi incompréhensible encore que la floraison. io°. Les modifications produites par l’art, qui comprennent tout ce que la culture produit dans la multipli¬ cation des plantes, la variation des fruits, le doublement d.s fleurs, les modifications de formé des arbres, la crue plus ou moins rapide des diverses espèces, et jusqu’aux maladies que les circonstances extérieures font naître. Tous ces phénomènes reçoivent le plus grand éclat des connaissances chimiques , et seront quelque jour entièrement éclaircis par la chimie / comme Wallcrius et Bergman l’ont les premiers annoncé. BAUDOUIN, IMPRIMEUR DE L’ INSTITUT NATIONAL. \éS](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b30453422_0034.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)