Quelques mots sur la dysenterie aiguë en général, et particulièrement sur celle qui a été observée à bord de l'Astrolabe pendant son voyage de découvertes : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 15 décembre 1837 / par Lesson (Adolphe).
- Lesson, Pierre-Adolphe, 1805-1888.
- Date:
- 1837
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Credit: Quelques mots sur la dysenterie aiguë en général, et particulièrement sur celle qui a été observée à bord de l'Astrolabe pendant son voyage de découvertes : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 15 décembre 1837 / par Lesson (Adolphe). Source: Wellcome Collection.
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![je ne nierai pas ce resullat chez tous, et quelques hommes peuvent bien n’avoir dû leur dysenterie qu’à l’ingestion d’une assez grande (juantile de fruits. Mais je ferai remarquer (]ue dans dix autres occasions ils en avaient usé avec excès, sans qu’il survînt rien de fâcheux. Enfin, je dirai encore que la dysenterie ne se montra sur un grand nombre, que plus de quinze jours après avoir quitté Cayeli, alors que \'Astro- labe était à la mer, toujours dans les Moluques, et que, pour éviter l’air lourd et embrasé du navire , nous nous tenions presque con- stamment sur le pont; alors, enfin, que des grains épais venaient nous assaillir chaque jour pendant plusieurs heures. C’était, je l’ai déjà dit, plus de 1.5 jours après son départ de Cayeli, et 20 jours après son apparition sur deux domesti(]ues (]ui venaient d’y succomber. Telles sont, en résumé, les seules circonstances qui m’aient paru capables d’explicjuer le développement de cette dysenterie. Elles m’ont semblé bien suffisantes, et on en concevra encore plus aisément l’action, si l’on considère l’état de découragement profond dans lequel beaucoup de matelots étaient plongés, et si l’on tient compte des dangers auxquels ils avaient été exposés pendant deux années, dans les archipels peu ou point connus, que nous venions d’explorer. Dès-lors aussi on concevra mieux le caractère épidémique que prit cette dysenterie. Suivant moi, les fatigues d’une longue campagne, la nourriture du bord, les fièvres intermittentes contractées ou guéries peu de temps auparavant, le découragement, etc., sont donc les causes qui nous ont prédisposés à cette maladie; les variations de température d’abord, puis les pluies, l’humidité chaude des Moluques, etc., sont celles qui généralement l’ont déterminée. Maintenant si l’on me demandait comment ont agi ces diverses causes, j’avoue qu’il me serait difficile de dire si c’est plutôt l'humeur de la transpiration, qui, brusquement répercutée, est allée irriter sympathiquement le tube digestif, ainsi que quelques auteurs l’ont avancé; où si c’est le sang (jui, refoulé vers l’abdomen par la fraîcheur des nuits, est allé irriter et enllammer le tube digestif par sa présence.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22360517_0015.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)