Clinique externe : leçons cliniques faites à l'hôpital de la Pitié (service du Prof. Verneuil) / par le Dr Terrillon ; recueillies et rédigées par MM. Leroux et René Colin.
- Terrillon, Octave Roch Simon, 1844-1895.
- Date:
- 1881
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Credit: Clinique externe : leçons cliniques faites à l'hôpital de la Pitié (service du Prof. Verneuil) / par le Dr Terrillon ; recueillies et rédigées par MM. Leroux et René Colin. Source: Wellcome Collection.
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![veineux du cou, par suite de la gêne respiratoire, sont gorgés de sang. Ce sont là autant de causes qui doivent faire redouter l’hé- morrhagie. Dans ces conditions l’emploi du thermo-cautère paraît être indiquée. Avec le fer rouge on sectionne la peau, lentement, près le tissu cellulaire sous-cutané, on arrive bientôt sur le corps thyroïde lui-même; là on cherche à écarter les deux lobes si cela est possible, ou sinon on sectionne son tissu lentement et avec précaution; on arrive ainsi jusqu’à la trachée qu’il est préfé- rable, je crois, d’inciser nettement avec le bistouri. Mais, Messieurs, la trachée ouverte, tout accident n’est point conjuré ; car lorsque la compression est plus profonde, qu’elle siège dans le thorax, l’opération peut devenir inutile. Aussi faut- il autant que possible se munir d’une canule longue et flexible à son extrémité, capable de dépasser le point rétréci. Dans le cas où cette canule spéciale n’est pas à votre disposition, on peut tenter ce que fit Bœckel et introduire une sonde en gomme ; le plus ordinairement une canule un peu longue suffit. Lorsqu’après avoir fait la trachéotomie vous constatez que la respiration ne se rétablit point, il ne faut pas toujours en con- clure que vous n’avez pas atteint les limites de la compression ; car la respiration peut, comme dans notre observation se sus- pendre par suite de l’asphyxie ; il ne faut point alors perdre de temps et pratiquer sur le champ la respiration artificielle. C’est ainsi que nous avons pu sauver notre opéré, chez qui la respira- tion s'était totalement arrêtée au moment même où nous inci- sions la trachée. Souvenez-vous donc de ce fait. Tel est le traitement d’urgence. Mais il est certain que le chi- rurgien qui a été témoin de ces accidents si rapides et presque foudroyants n’attendra pas toujours cette période pour intervenir. Prévoyant ce qui peut arriver, il cherchera]à arrêter ces symptômes alarmants et à prévenir des accidents souvent mortels. Plusieurs chirurgiens éminents ont proposé des opérations variées pour arriver à ce résultat. Nous allons passer en revue celles qui sont principalement employées. Bonnet (de Lyon), ayant remarqué que lorsqu’on soulevait le corps thyroïde hypertrophié, les phénomènes de compression diminuaient, chercha à maintenir soulevé le corps thyroïde et cela par deux moyens. Il transperçait le goitre avec un séton, au moyen duquel il opérait une traction constante. Un second moyen consiste à appliquer sur les parties molles une large bande de](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22343155_0168.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)