Licence: Public Domain Mark
Credit: Les lépreux ambulants de Constantinople / par Zambaco Pacha. Source: Wellcome Collection.
Provider: This material has been provided by the Royal College of Physicians of Edinburgh. The original may be consulted at the Royal College of Physicians of Edinburgh.
34/566 (page 8)
![persistance du tact sans aucune manifestation cutanée — avait été considéré comme syringomyélique par plusieurs médecins des hôpitaux de Paris, dans les services desquels ils séjourna, voire même par le jury du Bureau central. Quant à nous, nous l'avions déclaré lépreux certain. Une nodosité du nerf cubital, excisée par le D' Duplay, ne présenta point le bacille au professeur Straus. Ce malade reçut une injection sous-cutanée de 2 milligr. de tuberculine qui provoqua, après frissons, courbature et céphalée, une fièvre de 40° pendant quarante-huit heures. Or, la suite a prouvé péremp- toirement que la clinique avait raison contre la bactériologie. La lèpre évolua chez ce malade qui plus tard devint lépreux incontestable pour tout le monde. Le profes- seur Straus eut la bonté de me remettre de la tuberculine pour continuer ces recher- ches à Gonstantinople. Mais privé d'hôpital spécial et les lépreux étant systématique- ment refusés dans tous les établissements nosocomiaux, cette expérimentation fut impossible. Cependant cette méthode pourrait, de même que dans la tuberculose, résoudre définitivement la question importante du diagnostic de la léprose, en l'absence de toute trace de bacille, ce qui est bien fréquent. D'ailleurs aucun lépro- logue n'a recours à la constatation du bacille pour poser couramment le diagnostic lèpre. Le D Ehlers,qui a étudié la léprose en Irlande, ne l'a pas recherché une seule fois dans les 122 observations qu'il y a prises, dont plusieurs atténuées, frustes, qu'il désigne sous le nom de Icpre ahortive fthèse d'P]ichmuller, Paris, 1896). L'invasion de la lèpre n'est pas bruyante dans toutes ses variétés. Très souvent elle est insidieuse, voire même absolument silencieuse. Les troubles de la circulation papillaire, parfois légers, attirent peu l'attention des gens du peuple ; ils apparais- sent pour s'effacer bientôt, après une durée éphémère, et sont en général attribués à la mauvaise saison, au froid, qui de fait les rend bien plus apparents, ou bien à l'insolation. Ce sont des colorations violacées, des asphyxies locales, principalement des extrémités des mains ou des pieds, que nous avons constatées, tant l'hiver que l'été; mais qui attirent surtout les regards pendant le froid. Elles sont alors accom- pagnées de l'onglée, d'un sentiment de froid intense et fort désagréable qu'on ne par- vient à dissiper, de quelque manière qu'on le combatte. Ces asphyxies, passagères d'abord, ne s'effaceront plus par la suite, et donneront aux membres une apparence marbrée, ou bien un aspect pareil à celui qu'on a décrit sous le nom de maladie de Reynaud. La planche 5 est un spécimen de cette période initiale de la lèpre aux mains, qui revêtira plus tard la forme mutilante ou bien l'ulcéreuse, dite Lazarine. De petites phlyctènes apparaîtront bientôt et seront suivies, après rupture, d'ulcérations res- treintes et qualifiées d'engelures ; ou bien ces solutions de continuité s'étendront de plus en plus, pour former des ulcères vastes et profonds. Parfois un ou plusieurs doigts seront successivement atteints d'un processus morbide qui se terminera à la longue,](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b2192711x_0034.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)