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Credit: Les syphilis latentes : études cliniques / par Henri Pied. Source: Wellcome Collection.
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![Nous a\ions l’impression qu’une perforation de 1 intestin ou une périto- nite suraiguë s’était déclarée et avait par là même causé la disparition de l'eczéma. L’enfant était intransportable, inopérable, nous pensions qu’elle allait succomber dans la journée. Par acquit de conscience, nous conseillâmes de faire des applications de collargol sur la paroi, de réchauffer l'enfant, de lui administrer des lavements de sérum chaud. A notre grande surprise, l’enfant était beaucoup mieux, dès le lendemain; ]<■ surlendemain, toute trace d inflammation péritonéale avait disparu, l’eczéma avait reparu sur le visage, l’enfant reprenait fort bien le sein, et ses fonctions étaient de nouveau régulières. Il était donc manifeste que les accidents péritonéaux si graves éprouvés par l’enfant n’étaient qu’une métastase de la diathèse inconnue qui gouvernail l’eczéma du visage. L’amélioration fut d’ailleurs de très courte durée. Le i9 avril, nous étions mandé en bâte. Dans la nuit, l’éruption axait disparu, les urines s’étaient supprimées complètement, le visage et les membres inférieurs étaient œdé- matiés, le bras droit pendait inerte le long du corps, tout mouvement, même le plus léger, réveillait une douleur des plus vives. Le foie et la rate étaient très volumineux. Il était facile de se rendre compte que la pseudo- paialysie était due à une augmentation de volume de l’épiphyse humérale supérieure, gonflée, douloureuse, presque décollée. L’index gauche était déformé en baïonnette; la première phalange semblait séparée de son extré- mité supérieure articulaire. Lorsque l'œdème des membres inférieurs eut diminué, on se rendit compte aussi que l’articulation astragalo-scaphoïdienne était augmentée de volume et douloureuse, surtout au niveau de la tête de l’astragale. Dès lors, la cause des accidents paraissait évidente; il n’y axait pas d’ailleurs de temps à perdre en raison de la gravité de l’état général. A cause de l’œdème, les frictions et les injections étaient impossibles! malgré l’anurie, l’enfant n’ayant pas de vomissements, nous administrâmes la liqueur de Van Swieten (40 à 60 et 80 gouttes par jour progressivement). Le traitement eut une action des plus rapides. Dès le lendemain, les urines reparaissaient et l’enfant pouvait reprendre le sein. Le i5 avril, les mouvements commençaient à revenir dans l’épaule et le bras droits, les lésions de la première phalange de l’index gauche el du pied droit s’atté- nuaient rapidement. L’état général s’améliorait parallèlement. L’cnlant fut traitée jusqu’au 9.6 axril sans interruption avec 80, puis 60 gouttes île liqueur de Van Svxieten par jour. Le traitement fut repris le 3 mai. Le 10, la petite malade 11e présentait plus aucun phénomène pathologique en dehors d’une poussée d’eczéma discrète de la face sur fond pâle, avec des bords beaucoup moins nets qu au- paravant, et d’une légère augmentation de volume de la tète de l’astragale. Nous pûmes \oir un instant le père en particulier. C’est un ancien soldat de l’armée coloniale qui a fait la campagne de Madagascar. 11 présente sur la face interne de la joue droite une leucoplasie très nette de la muqueuse prolongée jusqu’à la commissure labiale. La spécificité peut se rencontrer dans l’hérédité coin-](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22445535_0016.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)