Installation de la Faculté des Sciences de Lyon.

Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon

Date:: 1835

Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Installation de la Faculté des Sciences de Lyon. Source: Wellcome Collection.

31/32 (page 31)

Messieurs, dans les entraves qui arrivent à des établisse- mens importans , les pertes essuyées par les propriétaires ; il faut y voir encore des familles nombreuses privées su¬ bitement de leurs travaux journaliers, et réduites souvent à la plus affreuse misère. L’industrie nationale réclamait de toutes parts de la soude, et ce fut la chimie qui se char¬ gea de la produire sur le sol français. On savait que cet al¬ cali existe dans le sel marin combiné avec un acide. Le problème consistait à extraire cette soude, mais à l’extraire d’une manière économique et par un procédé qui permît d’opérer sur des masses. Eh bien ! ce problème fut résolu complètement à Laide d’une méthode tellement avantageuse que , lors de la paix , les nombreuses fabriques de soude artificielle qui s’étaient élevées en France se maintinrent sur pied ; et aujourd’hui encore, elles pourraient alimen¬ ter l’Espagne de leurs produits; ce fut une glorieuse con¬ quête de notre industrie, conquête due à la science, et qui nous est restée intacte. Il y a près d’un siècle, un chimiste suédois fit la remar¬ que qu’une matière gazeuse qu’il venait de découvrir jouis¬ sait de la singulière propriété de décolorer la plupart des matières organiques. Cette propriété fut donnée comme curieuse et voilà tout. 25 ans plus tard Berthollet la mit à profit; ce fut lui qui créa l’art de blanchir le fil et le coton au moyen du chlore , art qui occupe aujourd’hui des milliers d’ouvriers. Cela prouve, soit dit en passant, qu’il n’y a pas dans les sciences de fait qui ne mérite d’être consigné, quelque peu important qu’il puisse paraître à un esprit vulgaire. Si nous nous reportons maintenant sous l’Empire, à l’époque du système continental, nous voyons la chimie opérer presqu’un miracle. Les denrées coloniales étaient prohibées avec rigueur. On savait par d’anciennes expé¬ riences, dues à un chimiste de Berlin, que la betterave renferme une certaine quantité de matière saccharine.