Rapport de la mission d'études de la maladie du sommeil au Congo français 1906-1908 / Gustave Martin, Leboeuf, Roubaud.
- Martin, Gustave.
- Date:
- 1909
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Credit: Rapport de la mission d'études de la maladie du sommeil au Congo français 1906-1908 / Gustave Martin, Leboeuf, Roubaud. Source: Wellcome Collection.
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![4» Deux groupes de cases, l'un très importani, l'autre beaucoup plus petit, tous deilx placés sous l'autorité du chef Mobatu/a, qui doit lui-même avoir comme subordonnes deux ou trois cbefs moins influents (250 babitants). Dans tous ces groupements les cases ou les rangées de cases suivant les cas sont sépa- rées en général par des plantations de bananiers. Entre les agglomérations elles-mêmes régne une brousse très clairsemée semblable à celle que I on rencontre derrière le village : c'est en somme de la broussaille avec quelques grands arbres. Nous n'avons pas vu de marigots ni de marécages derrière/reôoM ; interrogés à ce sujet, les indigènes m'ont dil <pj'on pouvait aller « très loin ■> sans en rencontrer. Nous avons recommencé à trouver ici un genre île consiruclion de cases se rap]U'Ochant beaucoup de celui qui est en usage cbez les Bntekés. Les toits sont pointus au lieu d'être ronds. Les parois sont faites de lattes de bambous soigneusement entrelacés. Quelques cases sont petites, mais bon nombre d'entre elles sont vastes et spacieuses : les chefs se construi- sent de confortables demeures en pisc'. dont quelques-unes ont les uum-s blancbis à la chaux. Les indigènes appartiennent à la race Boubn/i/j/ti. Leurs coutumes et leur nourriture n'olfrcnl rien de spécial ; toutefois les bananes doivent jouer un grand rôle dans leur alimen- tation si nous jugeons d'après le grand nombre de bananiers qui son! plantées dans les villa- ges et à leurs alentours. Il n'y a pas encore longtemps, ils se livraicuil à ranllir(ipu|diiigic : ils semblent acliiolle- menl avoir renoncé à cette pralii|Me. Ils fument beaucoup le chanvre : ils se servent connue pipe d'une grosse calebasse allon- gée transformée en vue de cet usage cl agrémentée extérieurcmeni de clous eu cuivre |ioli. Chaque pipe sert à un certain nombre d'individus : elle passe de bouche eu bouclic, cl iba- cun. lorsque son tour vient, eu tire une ou deux bouffées. Cet usage a l'Ii' iin|iorli' du bas- lleuve. Les villa^'çs du liaul Ir prnlii|uenl encore fort peu. TnYPANOsoMiASE HUMAiNK. — Intecrogés sur l'époque à laquelle remonterait l'ori- gine de la maladie à Irehoii, les indigènes, même les plus âgés, répondent invariable- ment qu'ils ont toujours connu la maladie du sommeil dans leur village. Les traditions laissées par leurs pères, ne leur permettent pas de préciser de quel point l'affection leur serait venue. Us n'ont pas pu davantage nous dire si à une époque quelconque la maladie aurait fait notablement plus de ravages, leurs réponses à ce sujet ont été des plus contradic- toires. Ce qu'il y a de certain c'est que l'ensemble des villages désignés sous le nom de « République des Irebous » était infiniment plus peuplé autrefois qu'aujourd'hui. Les Pères de Livanga estiment qu'il y a une douzaine d'années 4 à ri.000 indigènes se trouvaient rassemblés en ce point. Il y a peut-être là une part d'exagération, mais la population a Ati être à cette époque trois ou quatre fois ce qu'elle est aujourd'hui. Les indigènes reconnaissent deux causes à ce dépeuplement : la première, la plus impor- tante d'ailleurs, est la maladie du sommeil ; la deuxième, l'émigration d'un certain nombre d'individus au Congo indépendant. Nous avons eu beaucoup de mal à examiner un certain nombre d'indigènes. Les chefs n'ont qu'une autorité illusoire, même le fameux chef « Makoala, président de la République des Irebous ». Nous avons dû pénétrer de case en case, dans des villages dont presque tous les habitants avaient d'ailleurs fui à notre approche, et à chaque individu que nous jugions bon d'examiner, palabrer très longtemps pour le décider à](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21014334_0222.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)