Rapport de la mission d'études de la maladie du sommeil au Congo français 1906-1908 / Gustave Martin, Leboeuf, Roubaud.
- Martin, Gustave.
- Date:
- 1909
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Credit: Rapport de la mission d'études de la maladie du sommeil au Congo français 1906-1908 / Gustave Martin, Leboeuf, Roubaud. Source: Wellcome Collection.
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![Sangha où l'alTection serait endémique, fut envoyé au Tchad, et, pendant son voyage ressentit les premiers symptômes de la trypanosomiase. Le second, tirailleur originaire de la région même de Port-Lanuj, fut contaminé par le premier à l'infirmerie dece poste, où il séjourna pendant une dizaine de jours, étant entré comme sypliilitique. Ouatre mois après sa sortie, il se présenta à la visite du W Couvy qui diagnostiqua la trypanosomiase et l'isola complètement. Nous eûmes l'occasion de l'examiner avec notre camarade et de le suivre encore quelques temps, puisqu'il ne mourut (]ue le 28 septembre l'.lOG, trois mois environ après notre prise de service. L(''tudc de ces deux cas de trypanosomiase a d'ailleurs fait rotijet d'une noie très di''lailli''i' et fort inté'ressaule ilu D'Iiouvy ([uiallrihuc la contamination aux/w'j«.s//V/«c.\-, qui pullulaient en cette saison ,i l'ort-Lamijoix l'on ne rencontrait pas de glossines. Aucun autre cas ne s'est présenté à nous jusqu'à ce jour. Cependant on vient de nous en signaler de nouveaux : 1 Un indigène serait mort tout récemment de cette alTection.à un petit village situé entre Brmsso et Mandja/fa sur la rive fiani;aise du Churi ; 2° Un cas grave et qui serait di'jii très avancé, existerait dans le village à'Ilassa mi Hasao, grosse aggloméralion Baguirmi située sur la même rive entre Mandju/la et Forl-Lainij. (Test la femme même du chef qui est atteinte; et telle est la somnolence, qu'elle est attachée et surveillée de très près dans une case isolée, car, lorsqu'on l;i laisse libre elle s'égare dans la brousse et s'endort aussitôt, risquant d'être dévorée par les fauves. « La forme réellement épid('mique n'.i jamais été constatée on ne cite aucun de ces massacres (|ui forcent les indigènes effrayés à abandonner leurs foyers, à fuii'ilcvant \c i\èa\\ \ {LuIii-kiiKiij dans ranci(?n deuxièuie li'rriloire du Soudan, région de Bobo- Dioulesso). Cependant, il y a paifois contagion induijitable puisqu'en 1902, au village Djimlillo, près de Mani (via Tchad) deux garçons et une fille furent atteints, et mouru- rent de trypanosomiase. Cette alfection frappe indistincfeinent tous ceux qui vivent le long des balirs ou des marais (population Koloko, Boudottma, Kouri, BayiUnin, etc.). Les Arabes qui recherchent surfont les tei'rains secs et n'établissent leurs cauqjeinents ou leuis huttes que dans des régions déboisées, seraient absolument indemnes et ignoreraient cette alïection. La trypanosomiase au dire des indigènes n'aurait pas été importée et exisleriiil île tout temps. Ils la nomment Koumsa, Mori-Mori, appellation qui évo(]ue la puissance diabolique. Ils en ont, au reste, très grand peur et isolent les malades dès qu'ils ont reconnu leur maladie. Ils ignorent tout tiaifement et considèrent que tout individu atteint est irrémédialilement perdu, soit à liref délai, soit .'i longue échéance : ils savent donc qu'il existe des formes aigui's ou chroniques. Ils diagnostiquent d'ailleuis l'allec- tion bien avant l'apparition de la période de somnolence, à la fièvre du début ; mais ils semblent peu se préoccuper de l'inflammation ganglionnaire. Cette maladie ne parait pas faire de sensibles progrès, gr;\ceà sa prophylaxie probablement. Si la trypanosomiase se montre relativement rare chez l'homme, elb' frappe l'n](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21014334_0245.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)