Rapport sur les progrès de la medicine en France / par MM. Beclard et Axenfeld.
- Date:
- 1867
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Credit: Rapport sur les progrès de la medicine en France / par MM. Beclard et Axenfeld. Source: Wellcome Collection.
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![cine expérimentale, et rétude des conditions d'existence des plié- nomènes ouvre un champ déjà si vaste à ses aspirations, qu'il est impossible d'en mesurer les limites. D'autres vont répétant chaqiie jour que l'école de Paris lait fausse route, qu'elle est sur une pente fatale. Ils vantent sans cesse l'antiquité de la doctrine dont ils se glorifient d'être les disciples, comme si l'autorité était de mise en matière de science. Pourquoi mélanger toujours les questions? Que peut gagner la médecine à cette évocation stérile d'un problème tant de fois agité et jamais résolu? Vous parlez sans cesse de la malière et de h force; pouvez-vous nous dire ce qu'est l'une et ce qu'est l'autre? Quand on prononce le mot matière, notre pensée conçoit quelque chose d'étendu et de divisible; mais ce qu'elle est en elle-même, nous confessons ne le point savoir. Si l'on nous demande ce qu'est h force, il nous est plus diffîcde de répondre, il nous est même impossible d'en donner une définition satisfaisante, et l'idée que nous nous en formons dérive uniquement de l'ellet qu'elle est capable de ])roduire. Les uns diront que c'est une substance indéfinissable et qui existe par elle-même; les autres affirmeront qu'il est impossible de la concevoir sans un être ou un sujet qui la possède; d'autres en- core, les plus sages peut-être, s'aperçoivent qu'ils ne savent abso- lument rien sur ce point. Quand nous voyons Leibnitz, l'un des plus puissants génies dont s'honore l'humanité , riche des plus vastes connaissances qu'aucun homme au monde ait possédées, user sa vie à cette recherche, déclarer que toute sul)stance est force et toute force substance, et finir enfin, en désespoir de cause, par confondre la matière et la force dans la notion de l'être simple ou de la monade, cela nous rend modestes. C'est avec moins de regrets que nous des- cendons des régions de l'idéal dans le monde des réalités, et nous ne rapportons de ce domaine de l'invisible, dans lequel la pensée trouve tant de charme à s'égarer, que la conscience de notre im- puissance et le vivant témoignage d'une perfection qu'il ne nous](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21967477_0087.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)