Rapport sur les progrès de la medicine en France / par MM. Beclard et Axenfeld.
- Date:
 - 1867
 
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Credit: Rapport sur les progrès de la medicine en France / par MM. Beclard et Axenfeld. Source: Wellcome Collection.
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![H semble qu'il suffise d'énoncer une pai'eillc proposition pour en faire éclater révidence. Il ne manque pourtant pas de médecins qui cherchent à se défendre contre ce qu'ils considèrent comme un envahissement. Tout en reconnaissant (comment pourraient-ils le nier?) que les progrès l'éccnts de la physiologie ont éclairé d'un jour nouveau beaucoup de questions jusqu'alors obscures, et im- primé à la médecine un véritable progrès, ils n'acceptent son tribut qu'à titre de secours auxiliaire ; et lorsqu'on affirme que la science des maladies n'est qu'un rameau de la biologie, ils pro- testent que la pathologie est une science distincte, ayant non-seu- lement son autonomie, que personne ne lui conteste, mais encore ses principes, ses lois et ses méthodes. Ils s'efforcent de démon- trer que la pljysiologie s'occupe des phénomènes, tandis que la patliologie est plutôt inductive qu'expérimentale, que la fonction troublée ne constitue pas la maladie, que la maladie est une fonc- tion nouvelle, et que la pathologie échappe ainsi à la biologie. Cette idée n'est qu'un legs du passé. La séparation des deux do- maines, que quelques-uns semblent regarder comme désirable, serait, au contraire, des plus préjudiciables aux progrès futurs de deux sciences qui se prêtent un mutuel appui. Il y a là un mal- entendu. La physiologie et la pathologie ne font que catégoriser les phénomènes ; ces deux expressions ne représentent que des créa- tions de notre esprit, que des divisions plus ou inoins factices, né- cessaires à l'analyse des phénomènes. En réalité, les phénomènes de la vie normale ou morbide et les lois auxquelles ils obéissent se tiennent par les liens les plus étroits. Tout obscurs qu'ils fussent, les faits de la pathologie ont été tout d'aljord le domaine et le patrimoine propre de la médecine. L'étude et la connaissance des ])hénomènes de la vie normale ne sont venues que plus tard. Sans doute la pathologie constitue un vaste chanqj d'expériences, en quelque sorte toutes préparées, dans lequel la physiologie a déjà fait et doit faire encore d'abondantes moissons, mais n'est-il pas incontestable que le rapport est aujourd'iiui renversé? 11 l'est](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21967477_0099.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)