Des troubles psychiques dans le goitre exophthalmique / par L. Boeteau.
- Boeteau Louis, 1861-
- Date:
- 1892
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Credit: Des troubles psychiques dans le goitre exophthalmique / par L. Boeteau. Source: Wellcome Collection.
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![(lit-elle, lui fit remarquer que ses yeux étaient agrandis et plus saillants; ce qui causa encore à la malade une nouvelle émotion; revenue chez elle elle fut en proie à des ])attements de cœur, à de l'oppression, et à des boull'ées de chaleur au visage ; le surlendemain elle reprit son travail, quelle n'a pas quitté jusque il y a 2 ans. Trois mois après l'émotion, cause de ces symptômes, le cou commença à grossir. Le goitre, l'exoph- halmie, les battements de cœur allèrent alors progressivement en aug- mentant; à certains moments, la malade se sentait mieux; mais à l'épo- que des règles, elle éprouvait des accès de palpitations accompagnées de bouffées de chaleur au visage. Peu à peu ces accès devinrent plus graves, et depuis 3 ans la malade oppressée etétouli'ant dans son lit est forcée de se lever la nuit. C'est depuis l'époque, où commencèrent ces crises, qu'elle s'aperçut du tremblement des mains. De ce moment aussi date la thermophobie : la malade, même l'hiver, ne peut souffrir pendant la nuit d'être recou- verte de plus d'un drap. — 11 y a3 ans, elle entra à Lariboisière pour une pleurésie droite, qu'on ponctionna ; elle se plaignait à ce moment de quelques douleurs dans les genoux et d'un iéger œdème des membres inférieurs. Elle n'y resta que 3 semaines, et sortit sans être guérie ; elle ne voulait pas que l'on continuât à faire à l'intérieur du goitre des injections de teinture d'iode- Elle fut un mois alitée chez elle. La pleurésie guérit; mais aussitôt après survinrent de nouveaux accidents, qui nécessitèrent son entrée à Tenon dans le service de M'' Guffer. La malade avait perdu l'appétit, elle vomis- sait tous ses aliments et avait une diarrhée incoercible. Les selles étaient légères comme de l'eau, d'odeur peu marquée : elle évalue leur nombre à 30 par jours environ. Avec cette diarrhée coïncidaient des sueurs abon- dantes. Les jambes étaient toujours enflées, mais non douloureuses, et la marche était possible. Après six semaines de traitement, elle sortit guérie de ces accidents et travailla quatre mois durant sans être incom- modée . Une seule fois cependant, pendant cet intervalle de temps, elle fléchit brusquement sur ses jambes en faisantla vaisselle, et tomba sans s'être le moins du monde cognée avec l'assiette qu'elle tenait en main. Elle n'avait ressenti aucun phénomène précurseur. Mais bientôt la diarrhée recommença avec les vomissements et elle se fit soigner chez M. Moizard à Tenon à partir du 2^ octobre 1889. Pen- dant son séjour à l'hôiDital, sans causes apparentes, l'œdème des jambes reparut et en se promenant dans les salles, 2 ou 3fois ses jambes s'effon- drèrent subitement sous elle. En même temps survinrent sur le corps quelques éruptions passagères. Elle eut l'influenza dans le service, avec bronchite et congestion du poumon gauche. — Brusquement, un jour elle se réveilla sans pouvoir parler à haute voix ; cette aphonie dura 6 se- maines et s'eff'aça à la suite d'applications de tpinture d'iode sur le la-](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21712463_0054.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)