Les arts et les industries du papier en France, 1871-1894 / par Marius Vachon.
- Marius Vachon
- Date:
- [1894]
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Credit: Les arts et les industries du papier en France, 1871-1894 / par Marius Vachon. Source: Wellcome Collection.
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![de la iiciturc ; elle en crée de nouveaux par des théories préventives, dont les expériences de laboratoire démontrent Texactitude et la fécondité; elle arrive ainsi avec certitude à des procédés infaillibles. La jj;enèse de la fabrication de la pâte de bois en est la démonstration. En 1801, Matliias Koofjs {)rend à Londres un brevet [)our fabriquer du papier avec la paille, les déchets de chanvre et de lin, « différentes sortes de bois » et d'écorce, en les trempant ou les faisant bouillir dans l'eau, à la(|uelle il a ajouté, suivant les cas, de la potasse ou des cristaux de soude. Le procédé est assurément in<^énicux; mais il n'a pas de base scientifique solide. Les papetiers accumulent successivement brevets sur brevets, pour exploiter l'idée; aucun n'arrive à une aj)plicalion raisonnée et pratique; tous font plus ou moins de l'empirisme. L'idée reste stationnaire et inutilisée. Intervient la science; elle va résoudre le problème, donner la vie au germe inerte de l'invention de Koops, qui produira rapidement une superbe floraison de découvertes précieuses et de ])rocédés industriels merveilleux. Payen crée la théorie chimique de la cellulose. 11 démontre que le tissu végétal, formé primitivement de cellules allongées, souples et fibreuses, constituées par de la cellulose pure, se complic|ue peu à peu, en vieillissant, du fait de l'incruslalion de ces libres j)ar des matières nouvelles, nombreuses et variées, qu'il désigne sous le nom générique de matières incrustantes, et cpii sont caractérisées ])ar ce fait qu'elles comportent en général dans leur composilion plus de carbone que de cellulose |)ure ; il établit encore cpie la cellulose résistant énergique- ment aux agents chimiques peut impunément être soumise à l'action des alcalis bouillants et des acides étendus, tandis que les matières incruslanles se transforment ai.sément, au contact de ces réactifs, en proïkiils solubles et colorés. Lue théorie aussi nettement étabhe, son application industrielle ne pouvait pas tarder. En 1857, lloughton traite le bois par l'emploi sinuiltané des licpieurs alcalines concentrées et des pressions considérables à douze et quatorze atmosphères, et en tire 33 pour 100 de fibres encore colorées, mais transformables en pûle blanche d'une utilisation facile pour le papier. Il se fonde une Société anglaise |)our l'exploitation du procédé, et la fabrication de la pâle de bois chimique commence régulièrement et avec succès. Depuis lors, il a été inventé une série considérable de procédés nou- veaux, procédés Sinclair, Erancke, Milscherlich, Kellner, Darblay, EcUmann, etc., qui apportent au premier des perfectionnements ou des transformations et se résument tous en un lessivage de la matière |3remiére, effectué à des températures variables, dans un bain de bisulfite de chaux ou de magnésie et de résineux, suivi cVun lavage destiné à enlèvera la pâte toute trace d'acidité provoquée par ces violents traitements chimiques. Les procédés actuels sont si pai-faits que le papier à pûte de bois au bisulfite peut servir au tirage des plus belles gravures. La Erance possède à cette heure de nombreuses et importantes usines pour cette branche de la papeterie. On fabrique aussi actuellement de la pûte de bois demi-chimique, obtenue par la cuisson, à 160 ou 170 degrés, de copeaux, bûchettes et par le raffinage économique au pulp-engine, et le plus souvent sur des défibreuses à pâte mécanique. L'invention de la pâte de bois, soit mécaniciue, soit chimique, a pris une immense extension. On estime cju'il se fabrique annuellement dans le monde 300 millions de kilogrammes de cellulose. Quelles forêts il a fallu abattre! Le bois rend en moyenne 33 pour 100 de cellulose; un stère de sapin écorcé donne 150 kilogrammes de](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b20995490_0026.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)