Quelques considérations pratiques sur la délivrance naturelle et artificielle : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 9 juillet 1836 / par E.-E. Jobin.

  • Jobin, E.E.
Date:
1836
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Quelques considérations pratiques sur la délivrance naturelle et artificielle : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 9 juillet 1836 / par E.-E. Jobin. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.

    7/24 (page 7)
    dans plusieurs de leurs ouvrages, on trouve que, dans la généralité des cas, il convient d’abandonner la délivrance aux seules forces de la nature; néanmoins, quoiqu’elle puisse s’opérer d’elle-même ou sans le secours de l’art, il est incontestable que la femme se débar- rasse avec plus de facilité lorsqu’elle est aidée à propos. Ainsi, dans la vue de lui épargner quelques efforts douloureux, l’accoucheur ne reste pas entièrement inactif dans l’acte de la délivrance ; je le répète , il ne doit agir que de concert avec la nature, et attendre quelle donne le signal ; il peut seconder avantageusement l’action de la matrice en faisant de légères frictions sur la région hypogastrique; ces frictions raniment l’action de l’utérus, et le déterminent à ex- pulser ce qui reste dans sa cavité; cela se fait surtout quand on soupçonne que le placenta n’est pas complètement décollé, ou que la matrice, un peu molle, ne paraît pas s’être assez contractée. On favorise beaucoup la délivrance en laissant dégorger le sang renfermé dans les cellules du placenta; il devient moins volumineux; et, pour cela, après l’expulsion du fœtus, il paraît plus convenable de ne pas lier la portion du cordon ombilical qui tient à la mère. On peut tirer avec beaucoup de ménagement sur le cordon quand de nou- velles douleurs se font sentir : c’est ici qu’il faut prendre beaucoup de précautions, et qu’il ne faut pas agir à l’aventure. Comme le dit M. Capuron, l’impéritie et la prévention peuvent faire de grandes fautes, et plus d’une matrone a été obligée de renoncer à son en- treprise pour avoir arraché le cordon ombilical. Voici, pour faciliter la délivrance, la théorie que nous donne ce célèbre praticien : les efforts que l’on fait sur cette chaîne vasculaire doivent être dirigés de manière qu’ils forcent le délivre de descendre en suivant la di- rection des axes du bassin, ce qui ne peut avoir lieu, pour celui du détroit supérieur, qu’en formant, de l’extrémité de plusieurs doigts qu’on tient le plus profondément qu’on- peut dans le vagin, une espèce de poulie de renvoi au cordon ombilical ; on saisit avec une main le cordon enveloppé d’un linge fin , on le tend hori- zontalement en tirant dessus , tandis qu’on porte trois doigts de l’autre main réunis, et formant une espèce de gouttière derrière les