Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes.
- Adanson, Michel, 1727-1806.
- Date:
- 1864
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Credit: Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes. Source: Wellcome Collection.
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![90 (OUVRAGES DES i\R)DEUNES. — CONCLUSION, enfin accablée sous le poids inutile de ces phrases , qui ne sont que comme une écorce gan- grenée de la science; mais il faut espérer que, le nombre des provinces de l’Europe n’étant pas inépuisable, la source des catalogues tarira lorsqu’on on aura fait un ou deux mille. Sur environ soixante-dix mille figures de plantes que nous possédons depuis Corbichon en 1482 jusqu’à ce jour, ce qui fait un espace de près de trois cenis ans, on compte a peine dix mille espèces différentes, tout le reste n’est que la répétition des mêmes plantes ; et sur ces dix mille figures, il n’y en a guère que quinze cents ou deux mille au plus de parfaites ou complètes , auxquelles il n’y ait rien à désirer pour les détails; telles que la plupart de celles de Dodartde l’Académie , de Tournefort, Plumier, Vaillant, Dillen, Michel!, MM. Eli- ret et Trew ; car je ne crois pas qu’on puisse citer, comme elle le mérite, cette collection unique de cinq mille plantes que Gaston d’Orléans, retiré à Blois , fit peindre dès l’an 1653 sur vélin , in-folio, avec toute la magnificence possible, par N. Robert, peintre, graveur et dessinateur le plus habile de son temps ; collection que nos rois ont fait continuer depuis par les peintres et dessinateurs les plus fameux en cette partie ; Joubert, Aubriet, M'*' Basse- porte , et dont il y a actuellement cinquante volumes au Cabinet royal des estampes, chaque volume contenant environ cent plantes. Il est fâcheux que cette riche et précieuse collection de figures de plantes ne soit pas confiée à la gravure et mise en la possession du public, suivant le plan qui avait été commencé par l’Académie, et dont les trois cent di.x-neuf planches exécutées in-folio font et feront toujours l’admiration de tous les connaisseurs et sur- tout des botanistes*. On remarque, en général, que ceux qui ont donné les meilleures figures étaient des bota- nistes qui dessinaient et gravaient eux-mêmes leurs plantes, tels que Columna en 1592 , et Dillen en 1719; ou bien des dessinateurs par état, qui, par goût et par un long usage, sont devenus botanistes, tels qu’Aubriet, Ehret, etc. Les meilleures figures en bois sans ombre, ont été celles de Brunsfels en 1530, Fuchs en 1542 , l’Écluse en 1576; et avec des ombres celles de Mathiole de Valgrise en 1554, de Beck en 1552 , Dodoensen 1552 , Lobelen 1570. Les meilleures figures en étain ombrées sont celles de Dillen. Les meilleures figures en cuivre sans ombres, sont celles de Plumier en 1693 ; et avec des ombres, celles de Columna en 1592; Dodart en 1676; l’Académie oès l’an 1676 ; Rheede en 1678; Tournefort en 1694; Vaillant en 1718; Micheli en 1729; M. Haller en 1742. Les meilleures figures enluminées sont celles de Martyn en 1728, Catesbi en 1731, M. Ehret en 1748, M.Trew en 1750. 220. — Les philosophes botanistes qui ont donné des règles pour l’établissement des mé- thodes ou systèmes, des genres et espèces de plantes, et de leur dénomination , sont : Jungius, qui mourut en 1657, et dont les ouvrages furent imprimés en 1679 sous le titre de Isagoge Phyloscopica^,in-i°, Harnburgi. M. Haller fait voir, en homme véridique et plein de son objet, que cet auteur qu’aucun botaniste ne cite , excepté Ray, a fourni à M. Linnæus la plupart de ses principes. Voici ce qu’il en dit, p. 21 de sa préface : Posihumœ schedœ sunt (Jungii) quum auclor anno 1657 obierit. Habentur hoc libro de planiis fragmenla salis luculenia, ubi passim leges sancit Linnœanis siniillimas, deinde. stirpes ad généra nalitralia revocat, et a consueiis familiis séparai, suas eiiam observationes inlerponit, sœpe tamen ab iconibus desumplas, plerumque a foliis.. . . Incredibile est, quam profunde in minutias staminum, tubarum florumquc inirospexerit, quanta eiiam perspicacitaie et ingenii methodica indole definiliones primus fîxerit. Ray avait beaucoup plus de bonne foi, il citait tous les passages qu’il rapportait de Jun- gius en 1682, et un trait pareil fait toujours beaucoup d’honneur à un savant de son ordre , ' [Pour donner une légère idée de cet ouvrage, qui est si rare et trop peu connu, U suffira de dire que ces plantes furent dessinées par N. Robert de Châtillon, sous les ordres de M. Dodart, de l’Académie, qui, dès l’année 1675 , en publia soixante-seize au nom do l’Académie, avec cent trente et une pages de description contenant le projet de ce grand travail, dont la suite continua en 1876, et qui porte le titre de Mémoires pour servir à l’Iiisloire des Plantes, contient deux cent quarante-trois planclies sans descriptions, (pii n’ont pas été rendues publiques, et dont les dernières sunt des co])ics des plus beaux dessins de plantes do la Cliinc. ] ’ Spiegel de Bruxelles a pulilié en lfi08 une Isnr/oge ou Philosophie botanique, très-bonne pour le temps ; clic a été réimprimée en 1634 par Elzevir. ( Note de Dupetit-Tbouars.)](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b24863890_0119.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)