Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes.
- Adanson, Michel, 1727-1806.
- Date:
- 1864
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Credit: Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes. Source: Wellcome Collection.
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![237. — [Je ne citerai qu’ici le Mémoire lu à l’Académie, en 1773, par M. Laurent de Jussieu, pour éviter les répétitions nombreuses; Mémoire rempli de paradoxes les plus étranges sur toutes, les parties des plantes, et surtout sur les classes, les genres, les espèces et les races, et sur le calice, la corolle, les étamines et leur poussière, le pistil et l’ovaire. Il prouve ce que j’ai dit dans plus d’un ouvrage, que la philosophie d’une science exige, pour être traitée, une- connaissance profonde de la science que l’on traite et des connaissances de divers genres que la jeunesse ne peut pas acquérir; de là le peu de confiance qu’on a ordinairement dans les systèmes des jeunes gens. ] 238. — M. Linnæus dit, en 1751, contre le sentiment de Ray, Tournefort, Rivin, Boerhaave. Ileucher, Knaut, Kramer, que la situation et disposition des fleurs sur la plante, ne peut fournir une note caractéristique générique. Inflorescentia notam characleristicam non dabil. (Phil. Bol., p. 131.) 239. — En 1720, Pontédera nia le sexe des plantes et la fécondation des ovaires par les étamines, malgré les preuves évidentes fournies par Grevv et Malpighi'dans l’anatomie de ces parties, et par les expériences de Camérarius et de Vaillant. M. Linnæus a publié en 1751 , dans son Plülosophia Hotanica, un paradoxe au moins aussi singulier en disant, p. 86 : Initio rerum ex omni spccie viventiuni unicuni sexus par creatum fuisse œniendànus. Ce n’est certainement pas le Polype parmi les animaux, ce ne sont pas les Byssiis, les Champignons et tant d’autres plantes qui lui fourniront des preuves pour soutenir cet axiome trop général. Il en est de même de cet autre axiome qu’il établit pour donner du poids à son système sur les étamines, en disant que toute génération des plantes ne se fait que par les étamines et les pistils, et que sans eux point de fruit. Omnis species vegetabiliiim flore et fructu inslruüur, etiamubi visas eosdem non assequilur. [Phil. Bot., p. 89.) Flos nil est nisi acius generationis plantarum : generalio hœc absolviiur solis staminum antheris, pisiillo- runique stigmalibus : adeoque sine his nulius fructus. (Class. Plant., p. 42.) Mais M. Linnæus ignore-t-il qu’il y a dans certaines plantes, comme dans les animaux, des familles entières où il n’y a pointde sexe distinct ni sensible? où tous les individus se multiplient ou se perpétuent de graines, ou de bourgeons, ou de rejetons sans aucune fécondation? Toutes les conséquences qu’il tire de cet axiome faux sont nécessairement fausses; par e.xemple, que la connaissance des étamines est si essentiellement nécessaire, que sans elle on ne peut déterminer sûrement aucun genre de plante. Tantiest staminum notitia in generibus determinandis, ut ea destitutus nulius cerio et tutogénéra designare queat, licet plane nihilo antehabila. [Class. Plant., p. 442.) 240. — Chrétien Knaut, en 1716, ne reconnaissait que la corolle pour partie essentielle de la fleur, ne voulant pas reconnaître pour telles le calice, les étamines et le pistil. 241. — M. Linnæus a appelé indistinctement du nom de nectaire toutes les irrégularités qui se remarquent dans les diverses parties des fleurs, telles que Le calice de l’Orchrs, la Capucine , la Balsamine; • La corolle de laLinaire, du Lis, du Lyclinis, de l’Ancolie, l’Aconit, l’Ellébore, la Renoncule, etc. Les filets des étamines de l’Asclépias, du Jalap, etc. Le réceptacle qui supporte, sous la forme d’un disque, les étamines ou l'ovaire, comme dans la Fraxi- nelle, le Fabago, le Réséda, le Grewia, les Labiées, etc. Mais un nom si général, pour désigner tant de choses différentes, entraîne nombre d’abus et une confusion, en donnant une idée de rapport entre des choses qui n’en ont aucun réel. [Et nous croyons que ce nom est superflu dans la botanique, puisqu’il n’a pas été fait pour exprimer une nouvelle partie mais bien pour désigner une irrégularité qui existe dans quelques parties déjà nommées.] 242. — Chrétien Knaut prétendait encore qu’il n’y avait point de semences nues sans capsule ou enveloppe quelconque. 243. — Un mépris singulier de M. Linnæus pour les figures, lui a fait imprimer un para- doxe remarquable dans la préface de son Généra Plantarum, édit. Paris, 1743, où il dit; Icônes pro determinandis generibus non commendo sed absolute rejicio, licet fatear lias magis gratas esse pueris, iisque qui plus habent capitis quam cerebri. Fateor lias idiotis aliquid im- ponere. ..Ab icône enim quis potest unquam aliquod argumentum fixum desurnere ? sed a scriptis facUlime. Nous consentons volontiers à être des idiots à ce prix ; mais quelques botanistes de I. \A](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b24863890_0125.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)