Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes.
- Adanson, Michel, 1727-1806.
- Date:
- 1864
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Credit: Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes. Source: Wellcome Collection.
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![m MOYEN DE FIXER LES CARACTÈRES NATURELS DES PLANTES, pas de lleur ou de fruclificalion, ou qui les ont insensibles, et qui n’ont que peu de parties assez simples, comme sont les Byssus, famille 1 ; les (Champignons, 2 ; les Fucus, 3; les Hépa- tiques, 4; les Fougères, 5; les Mousses, B8, les caractères génériques doivent être pris de 'a figure et substance de toutes ces parties ; et les caractères spécifiques doivent être tirés de la proportion, situation , du nombre respectif, etc., de ces parties ou de leurs divisions. Dans les familles qui ont les fleurs et fruits bien distincts, mais où certaines parties seront sem- blables, ou à peu près, dans tous les genres, ou dans le plus grand nombre des genres, les caractères génériques seront pris de toutes les autres parties qui ne sont pas semblables; car ces parties qui sont semblables dans tous les genres d’une même famille, sont entre elles, et par rapport à nous, comme si elles n’existaient pas; ainsi deux calices qui se ressemblent parfaitement, n’ont pas de différence, et par conséquent point de caractère distinctif : les ca- ractères spécifiques de ces familles seront pris du nombre, de la situation et division respec- tives de chacune des parties de la plante, selon que le comportera chaque famille. 268. —Les parties qui sont assez semblables dans toutes les plantes d’une même famille, sont à peu près les suivantes : Feuilles. Les Airelles, Persicaires, Tilleuls, Mauves. Fleurs. Les Crucifères. Calice. Les Palmiers, Ombellifëres, Bryones, Apocyus, Géraniums. Corolle. Les Ombellifères. Etamines. Les Gramens, Liliacées, Composées. Styles et Shjgmates. Les Gramens, Bryones, Labiées, Solanums, Salivaires, Légumineuses, Anones, Câpriers. Fruit. Les Liliacées, Joubarbes. Graines. Les Gramens, Composées, Campanules, Soabieuses, Bourraches, Anagallis, Alsines, Jalaps, Garou, Renoncules. Les racines, le sexe, etc., étant peu différents en général dans chaque famille, ne méritent pas qu’on en cite ici des exemples. 269. — [Les autres familles ont des parties toutes dissemblables, tant dans les genres que dans les espèces, et même dans chaque individu de la même espèce. C’est ainsi que quelques plantes de la famille des Composées, des Verveines, des Personnées, des Salicaires, etc., ont des feuilles situées différemment, les unes opposées en bas et les autres, en plus petit nombre, alternes dans le haut des tiges. D’autres plantes de la famille des Pourpiers et des Joubarbes ont au contraire des feuilles alternes au bas des tiges, pendant que celles du haut sont oppo- sées. Quant à leur figure, les feuilles sont souvent simples dans les premières d’en bas et dans les dernières du haut des tiges, pendant que les intermédiaires sont divisées en plusieurs lobes. Dans tous ces différents cas, comme dans les parties variables des fleurs, ce sont les plus nombreuses, c’est-à-dire les intermédiaires qui, comme les plus constantes, doivent servir à montrer le caractère générique ou spécifique de ces parties de la plante, et non les feuilles simples inférieures ou supérieures, qui ne sont que des espèces de monstres ou des feuilles imparfaites, cotnme cela se peut prouver par l’irrégularité des anastomoses, de leurs ner- vures, etc., dans le genre du Fraisier, et dans la plupart des plantes de la famille des Rosiers. ] 270. —Enfin ces caractères doivent toujours être comparatifs, et pris de la même partie, ou des mêmes parties dans toutes les plantes de la même famille, ou qui se rapprochent beau- coup; car ce n'est pas les faire connaître ni les distinguer, que de prendre les différences de deux plantes voisines, l’une par les feuilles, par exemple, et l’autre par les fruits, défaut commun à la plupart des descriptions génériques et des phrases spécifiques de tous les bota- nistes ; lorsqu’on a commencé à établir la comparaison d’une famille, d’un genre ou d’une espèce sur les feuilles, sur la fleur, ou le fruit, etc., il faut continuer cette comparaison sur ces mêmes parties, en parcourant ainsi toutes les familles, tous les genres et toutes les espèces. [On ne trouvera jamais le caractère ou les caractères naturels des êtres, c’est-à-dire ce signe constant et invariable qui distingue essentiellement chaque espèce de celles qui l’avoi- sinent, qu’en tirant ce caractère de toutes les parties (pielcon(]ues des êtres, et, cela, sans ré-](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b24863890_0137.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)