Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes.
- Adanson, Michel, 1727-1806.
- Date:
- 1864
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Credit: Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes. Source: Wellcome Collection.
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![1“ La conservation des noms anciens; 2“ Le rétablissement des noms changés ; .3 L’emploi des noms de pays ; 4“ Leur terminaison ; •5 Le choix des pins faciles ; ■ 6“ Lasuppressiondesnomstroplongsou rndes ; 7 Et des homonymes ; 8“ Et des équivoques ; 9 L’emploi des noms comparatifs ; 10“ Les noms des familles; 11 Los noms des genres ; 12“ Les noms des espèces; 1.3 Les noms des variétés ; 14“ Les synonymes ; 15“ Les citations ; 16“ Les noms nouveaux à faire; 17“ La suppression des lettres non sonnantes, la réunion des semblables, et l’introduction de nouvelles lettres qui manquent. 275. — On sent assez, et l’on ne saurait trop prouver l’imitortance de ce premier point, qui consiste à conserveries noms des plantes dont les anciens grecs et latins, Homère, Hippo- crate, Aristote, Théophraste, Dioscoride, Pline, Galien, etc., ont vanté les vertus. Ces noms sont une traduction précieuse qu’il ne faut pas laisser interrompre. D’ailleurs, si l’on donne aux plantes d’autres noms que les populaires, ceux qui les ramassent à la campagne, les her- boristes, et les droguistes à qui ils les portent, et les médecins qui les ordonnent, ne s’en- tendront plus les uns les autres, et cette confusion des langues aura de fâcheuses suites. 276. —Nous pensons commeM. Ludwig [InsHt, § 213) que les noms grecs ou latins, reçus en médecine et en botanique, ne doivent pas être changés pour leur substituer un autre sy- nonyme grec ou latin, même aussi bon, parce qu’il faut donner, autant qu’on peut, de la stabilité aux connaissances : ainsi v4crocorfon doit rester au lieu de Galanthus; Christoforiana, au lieu û’Actea; Jalapa, au lieu de Mirabilis, etc. A plus forte raison encore doivent subsister les noms anciens, auxquels on veut donner d’autres noms grecs, qui sont synonymes de plantes toutes différentes, tels que Salicaria, au lieu de iMlron ou Lythrum, qui appartient au Lysimachia: el Alifanus, au lieu de lihexia, qui est le nom de VAnchusa selon Pline, et tant d’autres que je me dispense de citer, parce qu’on les verra rétablis à leur place dans ma table des synonymes. 277. — A l’égard des noms des pays que quelques botanistes modernes appellent barbares, il faut en donner ici l’explication; ils entendent, par ce terme, tous les noms étrangers, in- diens, africains, américains, et même ceux de quelques nations européennes. Mais si ces auteurs dogmatiques eussent voyagé, ils eussent reconnu que dans ces divers pays on traite pareillement de barbares nos noms européens; ils sont tels relativement à leur façon de pro- noncer, comme les leurs le sont à la nôtre. Jugeons donc autrement de l’acceptation d’un terme_aussi impropre, et convenons que tous ces noms mis dons la balance équivalent les uns aux autres, et qu’ils doivent être adoptés toutes les fois qu’ils ne sont ni trop longs ni trop rudes ou trop dilTiciles à prononcer. C’est sur ce principe que nous rétablissons aux genres découverts par les voyageurs, leurs noms de pays , tels que celui de Sialita H. M. à la plante que M. Linnæus a appelée DiUenia, celui d'Upata à la plante qu’il a nommée Avi- cennia, celui de Panoe à son Vateria, et beaucoup d’autres. Ces auteurs, qui ont bien mérité de la botanique, ne perdront rien à ces réformes, on pourra donner leurs noms à des plantes qui n’en ont aucun ; et à cet égard, on me permettra une réflexion , c'est que ces noms de- viennent si communs et si triviaux, qu’on risque fort d’avilir la botanique, si l’on ne restreint cet honneur aux coryphées de cette science. [Les fleuristes avaient commencé à donner à chaque variété nouvelle de fleur de Renoncule, d’Anémone, de Tulipe, de Jacinthe, le nom de quel- ques personnes de mérite distinguées dans le monde ; l’une se nomme le roi Stanislas, une autre la Czarine, une autre le Rollin, une autre la Fontenelle ; mais ils renoncèrent bientôt à cette pratique, parce qu’en comparant le nombre des grands hommes avec celui des nombreuses variétés qui paraissent tous les jours, ils virent bien que la plupart de celles-ci couraient risque de rester sans nom. ] 278. ~ On parle le langage de la botanique en français, en anglais, en allemand, en ita- lien, etc., comme en grec et en latin; et pourquoi les noms des plantes ne seraient-ils pas tirés de ces diverses langues et de toute autre, comme ils l’étaient autrefois du grec et du latin? Y a-t-il plus d’inconvénient aujourd’hui à cet égard, que du temps d’Aristote, de Théophraste, de Dioscoride, de Pline et de Cicéron? D’ailleurs, quelle nécessité, quelle règle de latinité impose à tous les noms une terminaison en a, en ia, en um, ou en us exclusivement à toute autre?](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b24863890_0139.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)