Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes.
- Adanson, Michel, 1727-1806.
- Date:
- 1864
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Credit: Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes. Source: Wellcome Collection.
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![Les caractères génériques, publiés par M. Linnæus, sont en eux-mêmes assez bons, en ce quMIs remplissent l’objet qu’il s’était proposé relativement au nombre des étamines; mais il ne remplit que très-rarement, ou même presque nulle part, l’objet qu’un botaniste doit se proposer en donnant une méthode qui est de rapprocher les plantes qui ont le plus de rap- ports; c’est pour cela que les descriptions génériques de cet auteur, et celles de ses élèves qui travaillent sur le même modèle, nous deviennent presque inutiles. Il est fâcheux, par exem- ple, que tous les soins que s’est donnés M. Lœtling, pour nous faire connaître quelques plantes nouvelles d’Amérique, se réduisent à nous en tracer des esquisses aussi courtes que celles que .M. Linnæus vient d’en publier, et l’on ne saurait trop exhorter les voyageurs zélés et suf- fisamment instruits, d’étendre leurs vues beaucoup plus loin, et d’ajouter à cette notice trop légère des caractères plus généraux. 11 ne me convient pas de citer, pour exemple de descrip- lion, celle que j’ai mise à la tête de la famille des Mauves; elle me paraît assez complète, parce que j’ai vu avec soin presque tous les genres et espèces de piantes qui la composent : comme je n’y ai rien omis d’essentiel, je crois qu’on peut, sur le même principe, caractériser non-seulement toute sorte de familles, mais même toute sorte de genres de plantes. Quelque facilité que m’ait procurée mon voyage en Afrique, pour prendre une idée juste de la botanique des tropiques, et pour rapporter à leurs familles naturelles la plupart des plantes singulières observées dans ces climats par Rheede, Plumier et nombre d’autres voya- geurs, il s’en trouvera vraisemblablement plusieurs qui, parce que les stipules des liges n’ont été exprimées ni dans les descriptions, ni dans les figures, auront été rapportées à la famille des Chèvrefeuilles, et que des observations plus exactes nous apprendront appartenir à celle des Aparines. Des omissions semblables dans beaucoup d’autres genres décrits si brièvement, si maussadement, qu’on n’y voit aucun caractère saisi par main de maître, seront cause que ces genres ne seront pas tout à fait rapportés à leurs familles naturelles ; on sent bien , par exemple, que le disque qui se trouve tantôt sous l’ovaire, tantôt sous les étamines, tantôt sous la corolle , ou même sous le calice dans nombre des familles où il sei t presque seul de caractère, ayant échappé jusqu’ici à l’attention des botanistes, nombre de plantes ])olypé- tales où il n’a pas été remarqué et que j’ai rapportées, pour cette raison, à la famille des Cisles, pourraient bien appartenir à des familles différentes , soit à celle des Pavots, soit à celle des Pistachiers ou des Tithymales. J’ai laissé en blanc toutes les connaissances douteuses, ou que les auteurs nous ont laissé ignorer sur chaque genre, dans l’espérance de remplir un jour ces vides, en partie par mes propres observations, en partie par celles qu’on voudra me communiquer. J’ai indiqué aussi les genres reconnus pour nouveaux, mais décrits et caractérisés trop brièvement pour pou- voir être placés dans leurs familles naturelles. Ainsi, quoique les caractères génériques que je publie dans ces familles ne soient pas tous également complets, quoiqu’il y en ait près du quart à corriger, quoiqu’il y en ait beaucoup sur lesquels il nous manque quelques connaissances essentielles, et quelques-uns dont nous n’avons que les noms, leurs auteurs nous en ayant laissé désirer les descriptions; ces carac- tères incomplets seront cependant utiles en ce que, étant un résultat de tout ce qui a été publié jusqu’ici de meilleur et de plus avéré en cette partie, ils feront connaître le terme où en sont nos connaissances sur les genres, ce qui reste à observer, et serviront de guide aux voyageurs pour décider ce qu’il y aura de nouveau dans leurs découvertes. 333. — 2® A l’égard des défauts qui m’appartiennent, ils peuvent rouler 1® sur les caractères génériques; 2® sur ceux de mes familles; 3® sur l’arrangement et la liaison de ces familles. Je ne prétends pas avoir donné à cet ouvrage toute la perfection dont il est susceptible; on verra, par exemple, dans VAppendice et dans VErrata que le nom de Céleri s’est glissé au lieu de Selinon, celui de Scotanum, au lieu de Ficaria, celui A'Aduceton, au lieu de Konig, et réciproquement. 11 pourra arriver aussi que quelques genres nouveaux, que j’ai laissés en blanc, se trouvent décrits suffisamment dans leurs auteurs, mais dont les ouvrages trop récents ne sont pas encore parvenus ici. Dans le nombre de mes familles il y''en a trois dont je ne suis pas tout à fait content, ce sont les Airelles, les .4rons et les Cisles, dont je n’ai pas vu assez de genres par moi- même.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b24863890_0153.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)