Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes.
- Adanson, Michel, 1727-1806.
- Date:
- 1864
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Credit: Histoire de la botanique et plan des familles naturelles des plantes. Source: Wellcome Collection.
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![Si rOrobanche, la Cuscute, et plusieurs autres plantes rapportées à des familles de plantes Dicotylédones, sont Monocotylédones, comme il y a beaucoup d’apparence, et comme j’ai eu lieu de le constater dans la Cuscute et l’Orobanche, cela ne prouvera pas que ces plantes sont mal placées et doivent être mises naturellement dans les familles Monocotylédones, mais seulement que cette partie de la fructification est dans le cas de toutes les autres qui, considérées solitairement, ne peuvent servir pour fonder des systèmes généraux, parce qu’elles souffrent toutes les exceptions, comme je l’ai déjà dit. Quand je fais des exceptions dans quelques caractères généraux de chaque famille, c’est une suite de ce principe ; c’est aussi quelquefois un indice que les plantes, qui donnent lieu à ces exceptions, sont douteuses ou trop peu connues pour être rapportées avec certitude à leurs familles naturelles. On remarquera encore dans mes familles deux autres défauts qui ne sont pas réels et qui ne sont tels qu’en apparence. Le premier consiste dans la liaison qui manque entre les six familles suivantes, savoir : les Myrtes, les Ombellifères, les Composées, les Campanules, les Bryones et les Aparines ; ce défaut de liaison , qui ne prouve nullement que ces familles ne soient pas placées à leur rang, nous indique seulement, comme il a été dit, qu’il y a d’autres familles intermédiaires qui nous sont inconnues et qui manquent peut-être dans la nature. La deuxième imperfection apparente qui se rencontrera dans ces familles, c’est que quelques plantes se rapporteront à deux familles voisines, sans qu’aucun caractère, bien sensible, les décide plus pour l’une que pour l’autre ; mais ce cas sera très-rare. Je remédierai un jour à cette imperfection apparente par un autre plan que j’espère rendre plus parfait, et qui, sans rien changer à celui-ci, le contiendra en entier. Ce plan dont j’ai ébauché ailleurs l’idée, embrasse tout le système de la nature et contribuerait à le développer ; il ne res- semble en rien à tout ce qu’on a publié jusqu’ici dans ce genre, et quoiqu’il semble pro- mettre à l’histoire naturelle et à la physique le degré de perfection le plus haut auquel ces deux sciences puissent prétendre, j’espère que le public ne me saura pas mauvais gré de le tenir encore caché jusqu’à ce que j’aie fait toutes les observations que je crois nécessaires pour lui servir de preuves et le rendre inébranlable. Je n’en parle même aujourd’hui que pour en rendre la date plus authentique ; je l’avais dressé entièrement lorsque j’en écrivis au Sénégal, en 1750, à M. de Jussieu, qui m’exhorta fort à continuer ce grand ouvrage [dont je lui envoyais dès lors des formules qui sont restées entre ses mains et depuis à son neveu Laurent de Jussieu qui ne me les a point rendues]. Je travaille, depuis ce temps, à l’étendre et à le perfectionner, pour en mettre le public en possession, dès que des circonstances favo- rables me permettront de fournir aux dépenses considérables que son exécution exige. 334. — L’air imposant et scientifique qu’on veut se donner en étudiant un certain nombre de phrases , et ces phras.es mêmes qui semblent faire consister toutes les connaissances de la botanique en une simple nomenclature, ont fait croire à des personnes peu instruites, et qui jugent sans approfondir, que cette science n’était qu’une science de noms. Les détails qu’on a pu lire prouveront assez que cette science, dont l’objet est de voir, d’examiner toutes les parties des plantes, de comparer et combiner leurs divers rapports, de porter un jugement sur leurs ressemblances ou différences, enfin de décider et conclure sur leur nature, est une science de faits. Nous croyons même lui trouver un rapport immédiat avec la géométrie ; elle a cela de commun avec elle, qu’elle ne distingue les plantes que par leurs rapports de quantité, soit numérique ou discrète, soit continue, qui nous donne l’étendue de leur surface ou leur grandeur, leur figure, leur solidité; elle approfondit même davantage son objet en y exami- nant un plus grand nombre de qualités. Il y a plus; il me serait facile de prouver que des botanistes, j’entends parler de ces savants profonds et consommés, tels que Tournefort et M. de Jussieu, qu’on peut appeler les Descartes et les Newton de la botanique, pourraient proposer sur cette science des problèmes tout aussi savants, aussi instructifs dans leur genre, et aussi difficiles à résoudre que ceux de la géométrie la plus sublime. On en pourra juger, par quatre des plus simples et des plus aisés que je vais hasarder, en laissant au zèle des botanistes Insatisfaction de les résoudre. 333. — Trouver le point le plus sensible qui établit la ligne de séparation ou de désunion entre la famille des Scabieuses et celle des Chèvrefeuilles. R. 336. —Trouver le point d’affinité ou d’analogie le plus apparent qui lie la famille des Bli- tums à celle des Alsines. R.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b24863890_0154.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)