Les mystères du sommeil et du magnétisme, ou, Physiologie anecdotique du sommambulisme naturel et magnétique / par A. Debay.
- Debay, A. (Auguste), 1802-1890
- Date:
- 1873
Licence: Public Domain Mark
Credit: Les mystères du sommeil et du magnétisme, ou, Physiologie anecdotique du sommambulisme naturel et magnétique / par A. Debay. Source: Wellcome Collection.
301/410 (page 291)
![I gus, déchirants, des vents déchaînés, furieux, comme au ]plus fort d’une affreuse tempête, des coups de tonnerre ( qui me forçaient à baisser la tète et à me boucher les oreil- lles. Alors de nouveaux vertiges s’emparaient de mon < cerveau : je voyais tout l’eiifer déchaîné danser autour ■de moi; des monstres hideux, effroyables, s’avançaient 1 pour me saisir et m’emporter; je me mettais à prier avec Iferveur; mon bon ange paraissait et me montrait du doigt un couvent ; mais la pensée de mon vieux père iinfirme me retenait toujours, je n’osais faire le serment id’y entrer. L’ange irrité disparaissait, et je me sentais tirée, pincée, harcelée par les suppôts de Satan; j’étais asphyxiée par une odeur de soufre, l’air me manquait, les vertiges redoublaient. Une sueur infecte ruisselait de tout mon corps ; le sang coulait de mes yeux ; ma Louche semblait une fournaise; je n’osais avaler ma salive, tant elle était amère et caustique ; si je crachais, les éclaboussures, tombant sur mon corps, y laissaient .une empreinte comme celle de l’eau-forte. J’invoquais de nouveau mon bon ange, Il reparaissait muet} immo- bile, avec le bras toujours étendu vers le couvent. O mon Dieu 1 que je souffrais!... Pendant six mois entiers, je luttai contre ce terrible cauchemar qui me prenait à toute heure du jour; enfin, ne pouvant plus résister, j’allais abandonner mon pauvre père pour le couvent, croyant que c’était la volonté de Dieu, lorsque mon frère irriva de l’armée, brûla mes livres, chassa de la maison .es personnes que je fréquentais, et, au bout de quelques ours, avec le secours d’un médecin, ces effrayantes aallucinations se dissipèrent. Je recouvrai la raison, la santé; j’embrassai mon frère bien-aimé, et aujourd’hui >e puis être utile à la vieillesse de mou père ; taudis que ta vie du couvent est une vie égoïste et stérile. »](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b28139732_0301.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)