Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné.
- Chelius, J. M. (Joseph Maximilian), 1794-1876.
- Date:
- 1836
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Credit: Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné. Source: Wellcome Collection.
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![partie avec un bistouri concave. Ce fut d’après le procédé de Sauter que Holscher(I) pratiqua une lois l'excision de l'utérus; seulement il le modifia en ce qu’il excisa le col qui gênait l’opération par son volume. La malade mourut au bout de vingt- quatre heures. 2278. Claudel (2) mit en usage le procédé sui- vant : la malade lut couchée sur le côté gauche du corps, près du bord de son lit : les doigts indi- cateur et médius de la main gauche étant intro- duits dans le vagin , qui était atteint par l’affection carcinomateuse dans tout son quait supérieur, l’opérateur fit, avec un petit scalpel, une incision sur la ligne médiane postérieure du vagin, immé- diatement au-dessous de la partie de ce canal qui était affectée ; l’indicateur engagé dans cette plaie l’agrandit par déchirure, et sépara le vagin d’avec le rectum en déchirant le tissu cellulaire intermé- diaire. La plaie fut alors agrandie , à droite et à gauche, à l’aide d’un instrument tranchant, jusqu’à l'origine des ligamens larges. La main futiulroduile dans le vagin, et les doigts indicateur et médius , ayant passé par l’ouverture du péritoine, atteigni- rent le fond de la matrice , qui lut renversée d'avant en arrière , et amenée dans le vagin à l’aide d’un crcr-het mousse, glissé le long de ses doigts, qui, étant recourbés en crochet, agissaient égale- ment sur le fond de l’utérus. Ce fut par ce mojen qu'il attira toute la partie malade jusque dans le voisinage de l’orifice du vagin. Ce fut alors que ies ligamens larges et les trompes furent séparés com- plètement de l’utérus. Cet organe fut enfin isolé du vagin et de la vessie. Les intestins ne se présentè- rent point à l’ouverture. L’opération dura une heure, et la malade perdit six onces de sang. — Cinq mois après la malade était bien portante, la cicatrisation était complète ; mais , un au après, une récidive qui eut lieu entraîna la malade. — Claudel pratiqua depuis trois fois celte opération pourdes caucersde l’utérus , et, dans les trois cas, les malades moururent [l’une, au bout de trente- neuf heures: une autre, au bout de neuf heures, etl’autre, plus promptement encore]. [2279. Bannek (3) pratiqua cette opération de la manière suivante : la malade étant couchée dans la position ordinaire, le col utérin fut saisi par une forte airigne, abaissé et maintenu par une anse de fil passé à travers son tissu. L’opérateur incisa alors demi-circulairement la partie la plus postérieure et la plus supérieure du vagin à son insertion à la matrice, et détacha cet organe du rectum; puis il incisa de la même manière la partie antérieure et supérieure du vagin, et sépara la vessie de l’uté- rus. Le corps de celui-ci fut renversé en avant, et les ljgameus latéraux coupés. —HL a malade perdit (I) Journal île Grrierc cl Joaillier. (3) London medical and physical Journal, sept. 1828. Ashwell, K practical Treatisc on parturition etc. Lond., 1828. Médico-chirurgical Review, nov. 1S28, pas;. 217. (3) Jlcdioo chirurgical Rcvicw, 1828, l’ag. 215. environ six onces de sang, et succomba le qua- trième jour.] [2280. Lizars procéda à celle opération de la manière suivante : la malade étant couchée d'une manière convenable, le bassin plus élevé que les épaules afin que les intestins se portassent vers la poitrine, l’opérateur fut obligé de fendre la cloison recto-vaginale, jusqu’au périnée inclusivement, sur la ligne médiane, et ce fut alors seulement qu’il put, quoique encore avec difficultés, passer à tra- vers le col de l'utérus un fil qui lui servit à le faire maintenir abaissé par un aide. Une sondé fut in- troduite dans la vessie pour la maintenir élevée et tendue. L’opérateur incisa le vagin en arrière, puis le tissu cellulaire, pufs le péritoine. Il procéda de la même manière en avant, et sépara avec soin la vessie du vagin et de la matrice. Puis il divisa le péritoine, et il acheva l'opération par la section des ligamens latéraux. La malade mourut au bout de vingfqualre heures.] 2281. Delpech (l) regarde l’extirpation partielle de l’utérus comme insuffisante dans tous les cas de cancer, parce que, dit-il, nous ne sommes pas à même de reconnaître les limites du mal. Aussi regarde-t-il l’ablation totale de cet organe comme pouvant seule être utile. La lésion du péritoine, la déchirure des parties, les hémorrhagies, surtout la ligature des ligamens ronds, qui sont des accidens très-graves attachés à cette opération lorsqu’on la fait par le vagin, sont plus faibles lorsqu’on atta- que l’utérus par la ligne blanche, car alors on peut voir et lier les vaisseaux. C’est par suite de celie idée que Delpech fit, au-dessus des pubis, une in- cision semi-lunaire à travers les tégumens, et fil l’ouverture du péritoine dans un sens parallèle à l’axe de cette première incision. Un doigt introduit dans le vagin, et un autre dans la plaie, il conduisit par le vagin un pharyngolôine, qu’il fit sortir par la plaie supérieure. Une sonde en gomme élastique servit à conduire une anse métallique à l’aide de laquelle il entraîna les ligamens larges entre les lèvres de la plaie, en fit la section, et lia les vais- seaux les uns après ies autres. Une anse fut passée autour de l’utérus, et cet organe fut réséqué : la malade mourut des suites de l’étranglement, du moins Suivant l’opinion de Delpech. — Ce prati- cien expose le procédé suivant pour extirper l’uté- rus saus changer préalablement sa position : 1° sé- paration par le vagin de l’utérus et de la vessie après avoir placé un cathéter dans cette dernière ; le doigt pénètre en déchirant le tissu cellulaire jusqu’au péritoiupf qui est ouvert avec l’ongle; — 2° incision demi-circulaire au-dessus des pubis, à travers la peau, pour la disséquer de manière à met- tre à nu la ligne blanche dans une étendue de cinq pouces: c’esllà que se trouvelepédicule du lambeau cutané ; le péritoine est saisi avec une pince, sou- levé et ouvert; — 3° le doigt est introduit, de haut en bas, entre la vessie et l’utérus, jusque vers l’un ou l’autre côté du col : il attire eu haut la partie (1) Mémorial des hôpitaux <lu midi, oot, 1830, p. 605.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21306837_0612.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)