Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné.
- Chelius, J. M. (Joseph Maximilian), 1794-1876.
- Date:
- 1836
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Credit: Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné. Source: Wellcome Collection.
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![la mastication et de la déglutition. — Cependant il est important de faire remarquer qu’il ne faut pas se presser d’obturer ces perforations , parce que assez souvent elles tendent à se rétrécir, et quel- quefois se ferment complètement, ce qui n’aurait pas lieu si on y plaçait un corps étranger. Il faut toujours avoir soin d'enlever de temps en temps l’obturateur pour le nettoyer, et au besoin le rem- placer par un autre. F. RESTITUTION DES DENTS. 2311. Nous avons dit, § 838, que, lorsqu’une dent a été arrachée, elle se consolide de nouveau si on la replace immédiatement dans son alvéole en ayant soin de maintenir pendant un certain temps les mâchoires immobiles. C’est sur la con- naissance de ce fait qu’est basée la transplantation des dents qu’on faisait autrefois , mais qui doit être complètement rejetée , comme un procédé barbare. 2312. On replace les dents qui ont été perdues soit par une dent prise sur le cadavre, et bien net- - toyée, que l’on place dans l’alvéole, et que l'on fixe aux dents voisines soit avec un fil de soie ciré, soit, ce qui vaut mieux, avec un fil d’or ; soit avec des dents artificielles, de composition diverse, tail- lées dans une dent d’hippopotame, dans un mor- ceau d’ivoire, ou dans un os. — Lorsque l’alvéole est déjà oblitérée, on place seulement sur la gen- cive une couronne de dent naturelle ou artificielle, et on la fixe après les dents voisines. Si ou veut remplacer une dent cariée dont la racine est saine, on lime la couronne jusqu’au collet, on perfore la racine, et, à l’aide d’un pivot fixé à la couronne qu’on veut placer et garni de chanvre, on comble la lacune. CHAPITRE SEPTIÈME. ORGANES SURNUMÉRAIRES. 2313. Cette partie n’embrasse que ppu d’opéra- tions, elles ont trait : 1° Aux doigts et aux orteils surnuméraires; 2° Aux dents surnuméraires; 3° Aux nez doubles. I. Des doigts et des orteils surnuméraires. 2314. Les doigts surnuméraires peuvent pré- senter deux variétés distinctes : tantôt le doigt sur- numéraire s articule avec le métacarpien du pouce, du doigt indicateur ou de l’auricnlaire, à la ma- nière des autres doigts, mais il n’est point doué de mouvemens très-larges . et, par suite de son déve- loppement, il gêne les mouvemens du doigt voisin. Dans d’autres cas c’est un véritable sixième doigt, possédant, comme les autres, un os métacarpien propre, et, dans ces cas, son organisation est com- plète , et ses mouvemens aussi libres que ceux des autres doigts. — Il en est de même pour les or- teils surnuméraires. — Dans le premier cas l’abla- tion du doigt surnuméraire dans son articulation avec l’os métacarpien doit être pratiquée. Dans le second cas la désarticulation du doigt ne suffirait pas pour remédier à la difformité ; il faudrait aussi enlever le métacarpien. Mais ce doigt, ayant une organisation complète, et jouissant de mouvemens libres, peut rendre les mêmes services qu’un doigt ordinaire. L’amputation des doigts surnuméraires soulève une ques- tion qui se rencontre toulrs les fois qu’il s'agit de remédier à une difformité congénitale : c’est celle de savoir A quelle époque il faut opérer» Nous l’avons déjà examinée dans une autre circonstance ( note au g 670). Cependant nous ferons observer que, si, pour le bec-de-lièvre on est quelquefois obligé d’opérer de bonne heure à cause de l’impossibilité où l’on serait d’allaiter l'enfant, ici la même urgence ne saurait se présenler; néanmoins il ne faut pas perdre de vue qu iet l’organe surnuméraire qu’on doit enlever se développe aux dépens de celui qui lui est accollé , et que, plus on retar- dera lopéralion , plus le doigt qu’on devra conserver sera faible par rapport à ce qu’il devrait être; tandis qne, en opérant de bonne heure , ce doigt pourrait plus aisément acquérir la force qu’il doit avoir. L’âge de quatre à cinq ans nous parait devoir être préféré : à cct âge en effet la vie de l’enfant est assez assurée ; et, comme il est dans la force de croissance, la difformité esl plus aisément effacée. < Noie du traducteur.) II. Des dents surnuméraires. 2315. Les dents surnuméraires peuvent se pré- senter dans deux circonstances différentes : tantôt ce sont des dents de lait qui ont conservé leur solia dite primitive, tandis que les dents de la seconde dentition sont sorties en prenant une direction vi- cieuse, soit en dehors , soit en dedans du bord al- véolaire ; tantôt, par suite d’un vice de proportion entre l’étendue du bord alvéolaire et la largeur des dents, quelques-uns de ces organes sont refoulés, et sont placés obliquement sur le bord antérieur ou sur le bord postérieur de l’arcade alvéolaire. — Dans le premier cas toutefois ce n’est pas tou- jours la dent de lait qui occupe la place que de- vrait prendre la dent de la seconde dentition , c’est elle au contraire qui est refoulée par cetle der- nière. — Les dents vicieusement implantées peu- vent, à mesure qu’elles se développent, déterminer une difformité très-grande : tantôt ce sont les lè- vres qui sont refoulées en avant [et quelquefois perforées], et tantôt c’est la langue qui est irritée et ulcérée. Ordinairement on conseille de faire l’ex- i](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21306837_0624.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)