Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné.
- Chelius, J. M. (Joseph Maximilian), 1794-1876.
- Date:
- 1836
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Credit: Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné. Source: Wellcome Collection.
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![de la lancette ; cet instrument peut être très-nuisible dans des mains peu exercées. 2355. On choisit, pour faire îa saignée, les veines de l’avant-bras lorsque les personnes ont un grand embonpoint, et que les vaisseaux du pii du bras ne peuvent èlre ouverts avec sûreté. Cette saignée n’est pas exemple d’accidens, parce que, dans cette région, les nerfs sont très-nombreux : aussi on choisit de préférence les veines de la main, la veine céphalique ou la salvatelle. Cepen- dant il ne faut pas perdre de vue que souvent la première passe immédiatement au-dessus d’une artère, et que la seconde est ordinairement très- petite. 2356. Pour la saignée du pied il faut placer le pied et la partie inférieure de la jambe dans un baquet d’eau chaude, appliquer un bandage com- pressif un peu au-dessus des malléoles de la même manière qu’on place celui du bras; on appuie le talon sur le bord du baquet, et on pique avec la lancette, de la même manière que nous l'avons indiqué plus haut, soit la saphène interne, soit la petite saphène, suivant leur volume. Le pied est alors replongé dans le baquet, ou, si on veut con- naître exactement la quantité de sang que l’on retire, onle recueille dans un vase. L’appareil con- sécutif est le même que pour la saignée du bras. 2357. Pour la saignée du cou on choisit la veine jugulaire externe : le malade est assis sur son lit ou sur une chaise ; un aide placé derrière lui maintient, d’une main, la tète appliquée sur sa poitrine, et, de l’autre, comprime avec ie pouce la veine jugulaire externe du côté opposé pendant que l’opérateur placé du côté où l’ouverture doit être pratiquée, applique le pouce de la main gauche sur la veine jugulaire externe, tout prés de l’en- droit où la piqûre doit être faite. Au lieu de faire faire la compression de la veine jugulaire externe du côté opposé par un aide, on peut l’exercer im- médiatementau-dessus de la clavicule à l’aide d’une compresse fixée par une bande dont les extré- mités, passées l’une en avant, l’autre en arrière, viennent se réunir sous l’aisselle du côté opposé. La veine est ouverte avec la lancette dans une direction oblique de bas en haut, et de dedans en dehors, afin que, par leur rapprochement, les fibres du muscle peaucier ne viennent pas recou- vrir la plaie. Le saug- est dirigé dans un vase à l’aide d une carte appliquée au-dessous de la sai- gnée. Lorsque la saignée est achevée, on lève la compression; on presse lune contre l’autre les lèvres de la plaie, que l'on recouvre d’un morceau de diachylon et d’une compresse : le tout est fixé par une bande circulaire. I.a compression, que l’on recommande en général pour la saignée du cou, va souvent contre le but qu’on se propose, en retenant momentanément du coté de la lêtc une quantité de sang plus grande que celle qu’on peut, faire sortir par la plaie : dans tous les cas la compression exercée par des com- presses et une bande circulaire autour du cou doit être complètement abandonnée, la compression exercée simple- ment par l’opérateur avec le pouce de la main gauche suffit presque toujours ; mais il faut que celte compression ait lieu tout près de l’ouverture de la veine, afin que, par de légers mauvemens, le pouce puisse rétablir le parallélisme des lèvres de la plaie aussitôt qu’il est détruit par les mouvemens du malade. — Lorsque l’on veift retirer beaucoup de sang, et que l’état du malade le permet, on n’a qu’a le faire crier pour obtenir un jet considérable. (Noie du traducteur.) B. Ouverture de l’Ârtère. 2358. L’ouverture de l’artère (artériotomie) se pratique uniquement à l’artère temporale; on l’a recommandée dans les inflammations violentes d’organes importans, tels que du cerveau, de l’œil , etc., dans le but d’enlever promptement une grande quantité de sang. — On y procède de la manière suivante : on cherche à découvrira la tempe le battement de Tarière temporale ou de Tune de ses branches ; le point où on le sent est marqué par un trait noir ou avec l’ongle; à ce niveau on soulève la pean en un pli, et on incise ; l’artère est ainsi mise à nu, et on l’ouvre oblique- ment avec la lancette. Lorsque Ton a laissé s’é- couler assez de sang, on achève la section de Tarière; on saisit ses extrémités avec une pince, et on en pratique la ligature. Les lèvres de la plaie faite à la peau sont réunies par une bandelelte de diachylon. Ce procédé est beaucoup plus sûr que celui qui consiste à ouvrir l’artère temporale d’un seul coup de lancette qui divise en même temps la peau ; la ligature pour arrêter l’hémorrhagie est aussi beaucoup plus convenable que la compression que quelques praticiens recommandent de faire à l’aide du nœud d’emballeur. C. De l'application des Sangsues. 2359. Pour appliquer les sangsues on les saisit, par leur extrémité postérieure, avec les doigts munis d’un morceau de linge de manière à ce que leur lête, qui est toujours leur extrémité la plus mince, soit dirigée vers le lieu où on veut les ap- pliquer. Ce lieu doit être très-propre. Quelques- uns placent les sangsues dans un cylindre de verre, ou dans un cylindre fermé par une carte roulée; lorsque la nature des parties le permet, et lorsque les sangsues doivent être appliquées en grand nombre, il est plus convenable de les placer dans un verre [dans une compresse], ou dans une tête de veniouse, que Ton applique renversée sur la partie. La sangsue médicinale se distingue de la sangsue des Alpes et de la sangsue commune, qui n’est jamais aussi grosse , par six stries de couleur orange qui la parcourent de la tête à la queue. Le dos et les cotés de la sangsue des Alpes](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21306837_0632.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)