Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné.
- Chelius, J. M. (Joseph Maximilian), 1794-1876.
- Date:
- 1836
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Credit: Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné. Source: Wellcome Collection.
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![l'alcool, et de prescrire à l'intérieur du quinquina et de la valériane ; mais celle pratique doit cire rejetée. 2417. S’il survenait une hémorrhagie consécu- tive, ou procéderait de la manière que uous avons indiquée (§ 2G6). Si elle était peu abondante, et fournie par de petits vaisseaux, et si elle se mani- festait peu de temps après l’opération , on se con- tenterait de serrer le tourniquet, et d'appliquer de l’eau froide sur le moignon. Si au contraire elle est abondante,-et si elle provient d’artères un peu volumineuses, ou même du gros tronc artériel, on serre follement le tourniquet, on lève l’appa- reil, on extrait les caillots qui sont dans la plaie , et on cherche lès vaisseaux pour les lier. Si ou ne pouvait y réussir, on appliquerait, sur la surface de la plaie, des éponges trempées dans de l’eau à la glace, et on exercerait une légère compression. C'est dans ces cas aussi que l’on peut retirer quel- que avanlage du tamponnement avec des poudres styptiques combinées avec la compression. Si l’hé- morrhâgie consécutive est jointe à une fièvre in- tense, à des battemens artériels, et à une grande chaleur dans le moignon, ces accidens disparaissent par une forte saignée et des applications froides. Si l’hémorrhagie n’apparaissait que plus tard, et si on ne pouvait s’en rendre maître par aucun des procédés que nous venons d'indiquer, ce qui du reste a lieu dans le plus grand nombre des cas, parce que la plaie est déjà en grande partie cicatri- sée, ,et que les parois des artères sont devenues trop friables par suite de l’inflammation, il faudrait découvrir le tronc artériel à une certaine distance de la plaie, et en faire la ligature. Ce procédé ost sûr et facile, et réussit parfaitement bien, ainsi que l’ont démontré par des faits nombreux Dupuy- tren , Delpecu , Zang , et ainsi que je l’ai vu plu- sieurs fois. — Dans les hémorrhagies dites paren- chymateuses, dauslesquellesle sangsuinte detoule la surface de la plaie, la cause peut en être cher- chée dans une irritation permanente de la plaie, dans un appareil trop serré ou mal appliqué; on peut encore la chercher dans une disposition morbide du système capillaire, chez les personnes faibles et cachectiques. Dans le premier cas on applique plus convenablement l’appareil, et on éloigne toutes les causes d’irritation pour le moignon ; dans le second cas on a recours à tous les moyens qui peuvent augmenter la tonicité du système capillaire, tels que les acides minéraux, le quinquina, etc. On applique sur le moignon des compresses froides unies à d’autres styptiques ; quelquefois même on est obligé d’en venir à l’application du caulère ac- tuel. ou à la ligature du tronc artériel au-dessus de la plaie. Chelins, Heidelberger klinische Annale, vol. ni, cah. III, pag, 337. Lorsque, par suite de l'ossiQcation ou delà cartilaginiflca- tion des parois artérielles, la ligature faite avec un lien très- large ne peut mettre â l’abri de l’hémorrhagie , il ne reste aucun autre moyen que l’application vigoureuse du caulère actuel ou la ligature du tronc artériel [on a encore conseillé de mèlire dans le lune artériel un corps étranger, qui sus- pend l'hémorrhagie jusqu'à ce que les caillots qui se forment dans l’intérieur du vaisseau se soient-organisés], 2418. Si le moignon est pris d’une inflammation trop vive on cherche à la modérer en desserrant le bandage, en appliquant des compresses froides, et en prescrivant quelques purgatifs. Mais, si l'in- flammation était telle qu’une fièvre très-vive se manifestât, il faudrait avoir recours aux antiphlo- gistiques énergiques, en rapport aveo la constitu- tion du malade. Si un état éréthique se manifestait, ce qui arrive surtout chez Iss personnes très-sensi- bles, le moignon doYieiittrès-irritable.'très-doulou- reux, tendu et brûlant ; la chaleur est très-vive, et la rougeur de la peau et des lèvies de la plaie est faible ; le malade est agité , son pouls est contracté, accéléré, sa face exprime l’anxiété : dans ces cas il faut appliquer de l’eau glacée sur le moignon jusqu’à ce que la chaleur ait diminué ; à l’in- térieur on prescrit de l’eau de laurier cerise, de l’eau de pavot, du lait d’amandes, des lavemens laxatifs, etc. Le malade prend des alirnens légère- ment nourrissans; si l’inflammation estjointeà de l’éréthisme, ou combine les applications de sang- suesavecles émollieuscamphrés. Une des causes assez frequentes de mort à ta suite des am- putations est l'inflammation des vaisseaux. Tantùt ce sopt les artères , et tantôt les veines, qui sont enflammées quel- quefois jusqu’au cœur, et remplies de pus : dans ces cas ou rencontre une très-grande sensibilité du moignon , des frissons très-forts, et une sueur moite; on fait alors des émissions sanguines locales, et on prescrit du calomel à l’intérieur. 2419. Si l’inflammation eàt trop faible, ou si elle prend un caractère torpide, ie moignon est peu ou point douloureux, sa chaleur faible, et même plus faible qu’à l’étal normal; la plaie devient pâle, blême, et sécrète un pus séreux ou visqueux ; les forces du malade s’affaissent rapidement ; le pouls est très-petit, faible , accéléré : il est urgent, dans ces cas, de mettre en usage un traitement local et général, tonique et stimulant. Le moignon est lavé avec des liquides spiritueux et aromatiques; on le couvre de plantes de cette nature, auxquelles on mêle du camphre; toutes les pièces de l’appareil seront imbibées d’eau-de-vie camphrée, d’huile de térébenthine; les lèvres de la plaie seront lavées avec les mêmes liquides; on pourra même en in- jecter dans !a plaie. — La gangrène, si elle se dé- clare, sera soumise à un traitement variable, selon la cause qui aura pu la déterminer (§ 65). — Si la suppuration est abondante, on devra prescrire des toniques à l’intérieur et à l’extérieur. S’il se forme des coliectious purulentes, il faut, autant que pos- sible, procurer une libre issue au pus, en laissant une partie de la plaie libre de diachylon, en exer- çant une compression convenable, eten appliquant un bandage roulé. On a rarement besoin d’avoir recours à l’instrument tranchant.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21306837_0646.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)