Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné.
- Chelius, J. M. (Joseph Maximilian), 1794-1876.
- Date:
- 1836
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Credit: Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné. Source: Wellcome Collection.
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![les fausses articulations et dans les fractures qui exigent l'amputation, la méthode à lambeaux peut avoir des avantages. Cheliuj, neidelberger klinische Annale, vol. 1, p. 190. Bsck, Ueher die Verzüge der Lappenbildung bei der Am- putation. Fribourg, 1819. Texlor, nouveau Cliiron, vol. ï, pag. 483. IOein, Journal de Grcefe et JVaUhsr, vol. VII, pag. 173. LantjstafT, ttedico-chirurg.Transactions, voI; XVI, part. I, pag. 128. 2423. Les opinions sont très-partagées sur les avantages de la réunion par première intention à la suile de l’amputation, et sur ceux de la réunion par seconde intention. Cependant la première est celle qui a le plus de partisans, et qui, selon moi, doit être regardée comme préférable en thèse gé- nérale. — Ou reste quelques personnes ont beau- coup trop exagéré les inconvéniens de la réunion par suppuraliou et granulatious. Lorsque, par ce procédé, on observe les règles que nous avons po- sées plus haut, et que l’on ne remplit point la plaie de charpie, la réunion du fond de la plaie s'opère aussi facilement et la guérison est tout aussi prompte que dans la réunion par première inten- tion ; car la cicatrisation de la plaie à la suite de l'amputation des extrémités ne s’opère jamais par première intention dans le sens rigoureux du mot.— La réunion do la plaie par suppuration et granula- tions a été regardée surtout comme avantageuse dans les cas ouïes amputés étaient depuis longtemps affectés d’ulcères, ou soumis à une suppuration abondante, parce que, dans ces cas, une suppres- sion trop brusque de la suppuration pourrait avoir de graves résullats en favorisant la formation d’ab- cès dans les grandes cavités du corps : dans ces cas en effet l’établissement d’exutoires ou de tout autre dérivatif ne suffit pas toujours pour prévenir de semblables accidens (1). — Klein, Textor, etc., ont combattu cette opinion. [U semblerait, au premier abord, que la plaie résultant d’une amputation dut être assimilée à toutes les plaies sim- ples produites par des Instrumens tranchans, et dût être comme elles réunie par première intention ; et cependant les opinions sont très-partagées à ce sujet, et ce point im- portant de la pratique est encore loin d'être éclairci. — Les uns , redoutant les effets de la tuméfaction inflammatoire et les collections purulentes , ventent qu’on attende , pour réu- nir , que la crainte de ces accidens soit dissipée, et ne pan- sent que huit ou dix jours après l’opération. 0'Halloran[2), qui a été un des plus grands partisans de cettedoctrine, pa- rait avoir été le premier qui l’ait préconisée pour les ampu- tations à lambeaux ; mais qui ne sent qu’au bout de ce temps la peau s’est considérablement rétractée ; que les chairs, qui, au moment do l’opération , pouvaient, à peine recouvrir le moignon , se sont également rétractées, et ne peuvent plus revenir au-devant des os, et qu’il faut alors que ta cica- trice se forme de toutes pièces? et qui ne voit combien ce (1) Rust, Dans son Magasin, vol. VI, pag. 337. (2) S. Conper, Dict., T.f, pag. 59. retard peut être préjudiciable à la surface de la plaie, soit en augmentant ou diminuant la quantité du pus, soit en changeant sa nature ? La surface réséquée de l’os que rien ne recouvre se trouve en contact immédiat avec l’air et le pus , et par quel moyen dès lors prévenir sa nécrose , qui n’a que trop de tendance à se manifester? Ajoutez à cela que le bord libre de la peau contracte rapidement des adhé- rences avec les parties avec lesquelles il est en contact, et que , si plus tard on veut opérer le rapprochement des lè- vres de la plaie , la peau se fronce , se renverse en dedans, et son affrontement ne se fait plus par tes bords de la solution de continuité, mais bien par des points recouverts d’épi- derme : delà les longueurs interminables de la cicatrisation. Pour éviter, en partie, cet accident Kirkland (l) avait donné le précepte d’emporter un morceau de peau à cha- que angle delà plaie ; mais il est évident que, si par ce moyen on prévient le froncement de la peau , on nefait rien contre son renversement.] [D'autres praticiens, redoutant une hémorrhagie secon- daire qui nécessiterait la levée de l’appareil, veulent qu'on attende plusieurs jours pour faire le rapprochement afin d’être bien sûrs qu’il ne surviendra aucun écoulement. Cette raison n’est pas sans quelque fondement; c’est sans doute pour éviter en partie cet inconvénient que Hey avait pris l’habitude de lier l’artère principale en deux endroits en laissant uu léger espace entre chaque ligature.—En laissant écartées les lèvres de la plaie on peut , il est vrai, voir les vaisseaux qui fourniraient du sang; mais il faut avouer que cette précaution est d'une bien faible ressource ; car, si trois ou quatre jours se sont déjà écoulés depuis que l’opération a été pratiquée , on sait que les artères sont prises d’inflam- mation , et qu’on ne peut porter sur elles aucune ligature ; ne pouvant pas agir directement sur les vaisseaux, nous ne voyons pas quel avantage on a d’entraver la marche de la cicatrisation. On ne saurait nier que, en rapprochant exac- tement les lèvres de la plaie , une partie de son étendue ne se cicatrise ; et dès lors, comme il est démontré qu’un des accidens les plus graves de l’amputation est la longueur et l’abondance de la suppuration, ce que l’on gagne de cicatrice en rapprochant immédiatement diminue d'autant l’intensité de cet accident. Aussi croyons-nous qu’il est infiniment préférable, après avoir fait la ligature des vaisseaux qui fournissent du sang, de laisser la plaie sans être pansée pen- dant un certain temps jusqu’à ce que, la rétraction muscu- laire ayant cessé , les vaisseaux qui pourraient fournir du sang puissent être mis à découvert ; au bout de ce temps, de rapprocher les lèvres de la plaie dans la presque totalité de leur étendue, et de laisser un libre passage au pus qui pourrait se former dans la profondeur de la plaie.] Cet,te ma- nière de voir est aussi celle de Dupuytren : dès que l’ampu- tation est achevée, et la ligature des vaisseaux pratiquée, le malade est porté dans son lit, et, une heure après, si des vaisseaux fournissent encore, on les lie; puis on réunit toutes les ligatures en Un seul faisceau , qu’on place dans l'angle inférieur de la plaie.; çt, si ce faisceau n'est pas assez volu- mineux, on augmente son diamètre en l’entourant d’un peu de charpie. Les résultats de cette pratique paraissent être plus favorables que ceux de la réunion exacte de la plaie dans toute son étendue.— Dans les amputations seulement nécessitées par un accident qui vient d’arriver on peut réu- nir toute la plaie par première intention ; mais, dans tous les cas où l’amputation est pratiquée pour une affection chro- nique qui a entretenu pendant longtemps de la suppuration ou de l’irritation, le pansement doit être fait tel qu’il vient d’être indiqué si on ne veut pas voir se développer quelques foyers internes de suppuration.] [En Espagne on a eu, pendant un certain temps, et peut- (1 ) On lhe présent State of surgery, pag. 273.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21306837_0648.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)