Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné.
- Chelius, J. M. (Joseph Maximilian), 1794-1876.
- Date:
- 1836
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Credit: Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné. Source: Wellcome Collection.
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![est faible et épuisé pat; une maladie antérieure •, mais que, s’il est fort, le raisonnement et les faits ne prouvent pas qu’il coure par elle plus ûe chances que par l’amputation, — Il est à désirer cependant que l'expérience vienne jeter quel- que jour sur la valeur relative de la résection du genou et de l’amputation de la cuisse. Enfin, d’après les relevés de Jaeyer, vingt-quatre résections ont été faites dans des cas de luxations compliquées du pied, et aucun malade n’a suc- combé. Néanmoins Srn:e (pag. 00 ) dit que, si la résection dans l’articülation du pied n'a pas contre elle les mêmes préventions que celles pratiquées au poignet, elle ne peut être d'une grande utilité pour le malade : s’il s’agit en effet de conserve;' au corps un appui solide, il se demande si ce but est aussi bien atteint à la suite de celle opération qn’a- près l’application d’un membre artificiel. Moreau admet que, à la suije île CPtte opération, il s’élablit une- ankylosé ; mais il fait remarquer que les autres articulations du pied acquièrent une plûs grande mobilité, de manière à.compen- ser la roideur de l’articulation tibio-larsicnne. Cependant il est hors de doute que le pied perd beaucoup de son élasti- cité, 2565. Les cas où la résection des extrémités articulaires doit être préféréefà l’amputalion du membre peuvent ëlre : 1° la carie et la nécrosé des os.longs lorsqu’elle ne s'étend pas au-delà de l'extrémité articulaire ; — 2° l'écrasement d une ou de plusieurs lèles articulaires lorsque le désor- dre nes’élend pas au corps oes os, que les troncs artériels et nerveux ne sont pas intéressés; enfin lorsque les esquilles ne peuvent pas être extraites par un agrandissement convenable delà plaie; — 3° une balle enclavée dans l'extrémité spon- gieuse d’un os et qu’on ne peut extraire ; — 4 une luxation , compliquée de l'issue à travers la peau déchirée de la tête d'un os lorsque la réduction est impossible; — 5” le spina venlosa ou l’ostéostéa- tome parfaitement limité aux parties articulaires ; — 6° l’ankylose vraie, lorsqu’elle rend un mem- bre important, ou qu elle gène à un très-haut de- gré. Dans rappréeialion de ces indications, i’état généra! du malade -1oit. être pris eh grande considération. Un affaiblisse- ment général des forces doit, toujours être regardé comme une contre-indication formelle. Dans ce cas en effet l’ampu- tation a, sur cette opération, l’avantage d'enlever la source de celte suppuration, qui amaigrit le malade; d'augmenter lu quantité relative du sang que possède le corps , et par conséquent de bâter le moment où l’état général du malade doit subir une heureuse modification ; tandis que la résection, et surtout celle du genou, doit, avant, que la guérison soit complète, consumer une grande quantité de forces. — L'él-at des parties molles peut aussi présenter des contre-indica- tions : c’est ce qui arrive lorsqu’elles sont profondément al- térées, ou qu’elles orit'subi quelque dégénérescence organi- que. D’après Moreau, l’altération des parties molles qui est uniquement le résultat de l’affection des os ne s'oppose nul- lement a l’opération : les trajets fistuleux qui sc sont établis sous l'influence de la maladie des os guérissent ordinairement dès que ceux-ci sont enlevés; il faut avoir soin cependant, toutes les fois qu'on le peut, de. comprendre les parties de la peau qui sont malades dans les Iih isions que l'on est obligé de pratiquer ; néanmoins une large destruction des parties molles devra toujours être considérée comme une contre- indication. 2566. La résection comprend les temps sui- vans : 1° incision de la peau et des muscles pour mettre suffisamment à nu les tètes articulaires; — 2 la section des os ; — 3° la réunion de laplaia à l’aide d’un pansement approprié. 2567. Le malade est convenablement placé et fixé par des aides ; la compression de l’artère prin- cipale du membre confiée à un aide (cela vaut mieux que d’appliquer le tourniquet, parce que l'hémorrhagie est ordinairement peu abondante, et que cet instrument met un obstacle trop grand à la circulation veineuse) ; la direction et l’étenduo de l'incision dépendent de la nature de l'articula- tion et de l’état des parties molles. En général elle doit être grande, mais cependant ne pas dépasser certaines limites. Jægeu(I) a dressé un tableau des incisions que l’on peut pratiquer dans ces cas en les classant d'apiès l’ordre de leur simplicité. Ces in- cisions ont l.es formes suivantes : 1° l'incision sim- ple ; 2° —| —, ou ] [, ou —j !—, par lesquelles on circonscrit soit quatre lambeaux, soit seulement deux ; 3° 4” oti_j_, on —| ; 5°) ; 6° j l; 7° ] l; ou ~[; 8° ]—[ ; 9° C- Pour faire ces incisions on se sert d'un fort bistouri ; les lambeaux formés sont disséqués, sépales des os sousjacens, et tenus relevés par les doigts d'aule» ou par des crochets mousses r les ligamens articu- laires incisés et divisés, la tête articulaire luxée; toute sa partie malade découverte des parties molles adhérentes, et le périoste divisé circulairemcnt au point où on veut faire la section. Toutes les fois qu’on le pourra, on pénétrera dans l'articulation a l’aide de 1 incision qui divise la peau, et les liga- mens articulaires seront laissés adhérons à la peau et aux muscles, 'et relevés avec les lambeaux : do celte manière l’opération sera rendue plus courte, les douleurs inoiudtes, et la plaie plus régulière. Les vaisseaux étant liés, on porte, entre les os et les parties molles, une spatule, une attelle de bois, ou de carton, de cuir, de plomb, etc., afin d’é- carter les parties molles, et de les préserver de l’ac- tion de la scie ; des aides veillent à ce que ces par- ties conservent celte position. 2568. A l’endroit où le périoste aura été divisé, on appliquera une scie convenable, ou, si l’os est faible ef peu résistant, une tenaille incisive, afin d'emporter toute la partie malade. Les esquilles qui (pourraient rester aptes cette seciion seront enlevée? avec une petite scie, la tenaille incisive ou une lime. — Les artères qui pourraient c-p.cora fournir du1 sang seront lices; les ligamens indurés, et la capsule articulaire et même un lambeau cu- tané, s’il y a trop de peau, seront enlevés, et la plaie bien nettoyée. Les doigts el l'œil examine- ront avec soin s'il existe encore quelque partie malade afin de remporter. l a limite <îè l’os malade sera déterminée non-seulement par celle de la carie , mais encore par le dücollernenf. du pé- rioste; car, si on laissait dans la plaie une partie d’os dé lui- (1) Ry&Cs Eandbuch drr Chirurg cf ’oqo ritutof pag. 638» V](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21306837_0689.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)