Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné.
- Chelius, J. M. (Joseph Maximilian), 1794-1876.
- Date:
- 1836
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Credit: Traité de chirurgie / par M.-J. Chélius, traduit de l'allemand,...par J. B. Pigné. Source: Wellcome Collection.
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![très peuvent être éliminés spontanément, ou enlevés par une opération convenable. C’est ainsi que, dans un cas, j'ai pu enlever plus de la moitié de la mâchoire nécrosée, et que, dans un autre cas, j’ai pu extraire la presque totalité de cet os. 2609. La résection de xa partie moyenne de ia mâchoire INFÉRIEURE se pratique de la manière suivante: le malade est assis sur une chaise [ Cu- sack, Langenbeck, syme, ou couché sur une table : Dupuytren, Graefe , Klein, Sanson] , la tête ap- puyée sur la poitrine d’un aide [qui comprime en même temps les artères faciales à leur passage près des masséters] ; si la peau est saine, on fait une incision verticale qui, partant de la partie moyenne de la lèvre inférieure, descend jusqu’à l’os hyoïde; si la peau est malade , on fait deux incisions capa- bles de circonscrire l’altération, et qui descendent se réunir près de l'os hyoïde (en forme de V plus ou moins ouvert). De chaque côté on détache les parties molles de la face antérieure de l'os jusqu’au point où l’on doit pratiquer la résection. En cet en- droit on incise le périoste, et on extrait une ou plu- sieurs dents si ces organes mettent obstacle à ia résection. A l’endroit où doit porter la section de l’os on plonge , le long de la face postérieure de ia mâchoire, un bistouri étroit, et, dans le trajet qu’il parcourt, on glisse une compresse étroite, et on résèque l’os avec une petite scie ou avec la scie de Hey ou de HeYne; ou en fait autant de l’autre côté. Cela fait, on saisit avec les doigts, le mor- ceau qu’on va enlever; on le renverse un peu, cl, avec un bistouri boutonné, on divise toutes les parties molles qui adhèrent à la face interne, sa- voir : les muscles myloet génio-hyodiens ; pendant ce temps de l'opération un aide est chargé de sous- traire la langue à l’action du bistouri. La ligature des vaisseaux venant des parties molies est faite; une boulette de cire ou d’amadou obture ceux qui viennent des os : si ces moyens ne suffisent pas, on les cautérise avec le fer chaud. La rétinien des. lèvres de la plaie se fait, à la partie supérieure, par la suture entortillée, et, à la partie inférieure, parla suture à points séparés et par des bandelettes de diacbyîon. Si la tumeur est volumineuse, il peut être utile de faire une incision transversale perpendiculaire (en forme de x) afin de procurer des lambeaux plus faciles à renverser. Il est plus convenable et plus facile de ne diviser les parties molles qui adhèrent à la face interne de l’os qu’après avoir fait la section de ce dernier, que de les séparer avant cette section (parce qu’il est plus facile de bien voir les limites du mal du côté de la bouche, et. que l’hémorrhagie est moins abondante, parce que les vaisseaux ne restent fias aussi longtemps sans pouvoir èire liés). — Une compresse étroite est plus com- mode fions isoler les chairs de l'action de la scie qu’une Mia'ule de hois, de cuir, de plomb, etc. — La section oblique de i os d’avant en arrière, que quelques praticiens ont con- seillée (pour conserver une pins longue portion d’os sain) et le rapprochement des extrémités osseuses, doivent eu e re- jetés; il en est de même du conseil que donne De'pech de faire en sorte que les portions enlevées de chaque côté soient il égaies dimensions, même lor que i’on pourrait conserver une portion saine plus longue d’un côté que de l’autre. — Dans un cas où le rapprochement des surfaces réséquées déterminait des accidens de sulfonation par le refoulement de la langue, Delpech a cherché à maintenir ees parties écartées l’une de l’autre à l’aide d’un fil d’or, et réuni les parties molles, l’eu à peu les extrémités osseuses se rappror chcrent, et se réunirent solidement. — Dans les cas seuls où on a pratiqué la résection d’une petite portion de la mâ- choire la réunion peut s’opérer par la formation d’un cal. En général, et surtout lorsqu’on a enlevé une portion consi- dérable de l’os, il se forme, entre les extrémités réséquées, une substance dure, fibreuse ou cartilagineuse, qui du reste a assez de solidité pour permettre la mastication. A l’instant où les parties molles sont détachées de la face postérieure de l’os, i' arrive souvent que la langue se retire brusquement, et qu’il survienne des accidens de stiffocalion. il est inutile de saisir la langue pour l’attirer en avant et la fixer au dehors ; elle se relire brusquement en arrière par la contraction des slerno-byoïJiens , dont l’action cesse d'être contrebalancée par celie des gênio et mylo-byoïdier.s, et cela a lieu surtout lorsque la tête est fortement redressée; mais, dès que l'on fait incliner la tête en avant, la langue reprend sa position normale, et les accidens disparaissent : c’est ce qu’il a été donné d’observer dans un cas où je pra- tiquais celle résection au niveau du bord interne du mas- toïdien des deux côtés, Dans un cas de ce genre Lallemand pratiqua la trachéotomie, et Delpech fit fixer la langue avec line airigne. Lorsque l’on a enlevé une grande partie de la mâchoire, il peut être nécessaire de placer un peu de charpie dans l’in- tervalle qui sépare les extrémités osseuses afin de prévenir un affaissement trop grand des parties molles. 2610. Ponr la résection d’une partie latéralr de la machoire inférieure, en conservant l’apo- physe articulaire, la section des parties molles pour mettre le mal à nu est subordonnée à la position et au volume de la lurneur. Suivant les cas, on prati- quera une incision longitudinale partant de l’angle de la bouche, et allant jusqu’au-dessous du bord inférieur de la mâchoire; — une incision oblique de l’angle de la bouche sur la limite externe du mal ; — deux incisions en . [ , dont l’une part de l’angle de la bouche ; — deux incisions en ~j“ si la tumeur est volumineuse: — deux incisions en () si la peau est altérée ;—enfin trois incisions en ] | si, avec la branche horizontale, on doit enlever l’angle et une partie de la branche ascendante do l’os, etc. — Les lambeaux formés par ces in- cisions seront détachés de l’os, reuveVsés, cl con- fiés à des aides; les parties molles situées au côté interne de l’os .à l’endroit où doit porter la pre- mière section sont détachées -par un bistouri étroit conduit avec prudence ; une compresse est glissée dans cette ouverture, et l’os est réséqué, d'abord à la partie antérieure, puis saisi avec les doigts, renversé, autant que possible, en dehors et en bas ; le bistouri, conduit le long de la face interne de l’os, détache les parties molles au niveau des limites du mal; une compresse est passée, l'os, solidement fixé par un aide , est réséqué, le frag- ment est saisi avec les doigts; le bistouri achève de le détacher des parties qui forment le plancher de la bouche : cet acte de l’opération exige les plus grandes précautions. La plaie étant nettoyée.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21306837_0702.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)