Pékin et ses habitants : étude d'hygiéne / [Georges Auguste Morache].
- Georges-Auguste Morache
- Date:
- 1869
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Credit: Pékin et ses habitants : étude d'hygiéne / [Georges Auguste Morache]. Source: Wellcome Collection.
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![Les pharmacies dont le nom chinois signifie «boutiques à médecines » sont nombreuses ; quelques-unes sont réelle- ment fort ])ien tenues et renferment un grand nombre de substances, la plupart d’origine végétale. L’ignorance des lois de la chimie ne permet pas d’utiliser le règne minéral sur une grande échelle; cependant le sulfure de mercure, dont il existe de vastes gisements, le soufre, l’arsenic, l’alun, le carbonate de plomb et autres produits faciles à préparer, sont fréquemment utilisés. On commence déjà à ressentir à Pékin l’influence des relations commerciales; à Sanghaï, à Hong-Kong, les Chinois ont appris à connaître les vertus du sulfate de quinine, du sulfate de zinc; ils en ont in- troduit dans leur pharmacopée sous les noms divers de c( remèdes de l’ouest », « remèdes pour la maladie des yeux », et les donnent empiriquement. Les préparations internes consistent, soit en infusions de plantes médicinales, soit en pilules préparées à l’avance et colorées en rouge; de là le nom de « pilules rouges » donné par les Européens aux pilules chinoises de sulfure de mer- cure, tandis que cette couleur est commune à presque toutes les préparations de cette espèce. Les remèdes sont divisés en deux grandes classes : les remèdes froids, les remèdes chauds, destinés à combattre le chaud et le froid dont le défaut d’équilibre est l’origine de toutes les mala- dies; à ce sujet, chaque malade a sa théorie ; il discutera avec son médecin, lui fournira matière à des dissertations plus ou moins pédantes, au bout desquelles on tombera d’accord sur la nature du mal chaud ou froid, et par con- séquent sur la classe de médicaments à employer. Le Chinois est essentiellement porté à se gorger de remèdes ; presque chaque famille a sa petite provision de médicaments, et au moindre dérangement, on se hâte d’y puiser et de se livrer à une véritable orgie pharmaceutique. En général, on n’a recours au médecin que quand le malade](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b2805992x_0144.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)