Pékin et ses habitants : étude d'hygiéne / [Georges Auguste Morache].
- Georges-Auguste Morache
- Date:
- 1869
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Credit: Pékin et ses habitants : étude d'hygiéne / [Georges Auguste Morache]. Source: Wellcome Collection.
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![se croit mourant; il est vrai qu’il faut peu de chose pour cela, par exemple une simple indisposition forçant à s’ali- ter. Si, après la visite du médecin, la situation paraît perdue, le malade lui-même se hâte de faire acheter un cercueil et trouve dans cette précaution une force nouvelle, un soula- gement à ses maux; il a pu constater de visu que les choses se feraient convenablement. Dans les bonnes familles, il est d’usage d’avoir ce meuble longtemps à l’avance ; sa vue n’éveille pas d’idées tristes, au contraire. D’un autre côté, les gens lettrés font preuve d’un grand scepticisme à l’égard de la médecine et croiraient s’abais- ser en ayant recours à la science d’autrui; il est de bon goût de plaisanter la médecine et les médecins ; mais plus forts que les contemporains de Molière qui, en applaudis- sant le i¥a/ac?c n’en avaient pas moins recours au médecin, les lettrés en usent fort peu, et c’est dans la classe moyenne que le praticien doit chercher la clientèle. La pratique de là chirurgie est à peu près nulle; elle se borne à panser les plaies, placer de grossiers appareils à fractures, pratiquer quelques manœuvres de massage, au besoin ouvrir un abcès lorsqu’il est superficiel ; mais la chirurgie active, la médecine opératoire sont inconnues. Il en est de même de l’obstétrique, dont la pratique est reléguée entre les mains des matrones.—Les Chinois ne comprennent pas qu’un homme puisse être appelé pour une maladie de l’appareil génital chez la femme. C’est surtout par la chirurgie que la science européenne pourra éveiller leur attention. Tro]) souvent les médecins se font les auxiliaires du vice et du crime; les murailles sont couvertes d’atfiches dans lesquelles on vante tel ou tel aphrodisiaque, on spécifie ses propriétés, on exalte avec détails ses qualités en les rendant plus appréciables par des dessins significa- tifs. Les abortifs sont encore recommandés par ce mode de publicité, on les nomme remèdes pour faire « déga-](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b2805992x_0145.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)