Volume 1
Traité de physiologie comparée des animaux domestiques / par G. Colin.
- Date:
- 1854-1856
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Credit: Traité de physiologie comparée des animaux domestiques / par G. Colin. Source: Wellcome Collection.
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![qu'enfin, dans toutes les parties, chaque rouage, chaque ressort est confectionné suivant son modèle, mis à sa place, parfaitement agencé avec ceux qui l'avoisiuent. Ainsi déjà, dès les premiers temps de l'organisation, l'activité vitale produit des merveilles, et c'est même à cette époque qu'elle en produit de plus singulières. Là, il est vrai, la vie qui préside à l'oiganisation du nouvel individu ne ])eut pas être surprise à sou point de départ, ni suivie dans toute la série de ses opérations, ])uisquc l'embryon se développe au sein de sa mère. Mais cette difficulté dernière |)cut être évitée. En prenant l'œuf de l'oiseau, nous aurons un être qui se développera seul, sous l'influence d'une certaine chaleur venue de n'im]K)rte quelle source. Nous pourrons voir cet œuf avec son germe endormi, vivant d'une vie latente si obscure que rien ne la traduit à l'extérieur. Il nous sera possible, à un instant donné, d'im])rimer une détente, de mettre en jeu une activité jusqu'alors assoupie ; il nous suffira d'exposer cet œuf à une température conve- nable, et au bout de quelques heures, il se sera déjà opéré des changements appré- ciables dans quelques unes de ses parties. Le centre de ce qu'on appelle la membrane proligère deviendra transparent; autour de ce centre se dessinera une zone, oîi plus tard apparaîtront des vaisseaux ; dans le centi'c transparent se formera une strie blanchâtre, premier rudiment de l'embryon ; puis, successivement, les premiers linéaments du système nerveux, le cœur, les viscères, etc. Tout ce tra\ail de formation, nous pourrons le suivre, heure par heure, jusqu'au moment où le jeune sujet, étant achevé , brisera sa coque, et en sortira pour vivre de la vie extéiieure. Néanmoins toute notre attention , tous nosefforts ne serviront à rien ; nous venons les eiïels, nous assisterons en quelque sorte à la création de toute la machine, mais la force organisatrice restera enveloppée dans le plus profond mystère. Toutefois ce sera déjà quelque chose, ce sera même beaucoup que de nous être pénétré par cette observation patiente de la réalité d'une force inconnue, cause de tous ces phénomènes. Si le développement du fœtus ou celui du germe dans l'œuf nous révèle une force insaisissable, inconnue dans sa nature, il est une infinité d'autres phénomènes qui nous conduisent à la même révélation, tels que les métamorphoses ou transfor- mations successives que certains animaux éprouvent avant d'arriver à leur complet développement. La grenouille et les autres batraciens, avant de revêtir la forme qu'on leur con- naît, c'est-à-dire celle de reptile, en ont une autre dans les premiers temps de leur vie, la forme ichthyoïde. Alors ils sont à l'état de larves ou de têtards. Le têtai d de la grenouille (1) aune longue queue, un bec corné, de petites franges sur les côtés du cou au lieu de membres ; il a des branchies fixées à des cerceaux solides, et même il possède, suivant Miiller, des branchies extérieures avant d'en avoir d'intérieures. Il a un régime végétal ; des intestins très longs, étroits et contournés ; sa respiration et sa circulation sont analogues à celles du poisson. Bientôt .son bec tombe et se trouve remplacé par des mâchoires, sa queue s'atrophie et disparaît, un poumon et tout un appareil respiratoire aérien se développent, tandis que les (1, Cuvicr, Mgnc animal, \ cdil., I. 11, p. 80-91 et suiv. —l'Ioureus, Travaux do Cuvier, p. 210.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21984499_0001_0029.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)