Volume 1
Traité de physiologie comparée des animaux domestiques / par G. Colin.
- Date:
- 1854-1856
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Credit: Traité de physiologie comparée des animaux domestiques / par G. Colin. Source: Wellcome Collection.
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![branchies se dcssèclicnt, et qno les arcs brancliiaux tombent ; en même temps, les exlrémiléssedossinonlsous la peau qu'elles percenl bientôt; les doigis se montrent successivement ; le tube digestif se raccourcit, se renfle au niveau de l'eslomac. Or, en venu de quelles lois, sous l'inlluencc de quelle force régulatrice, le poisson se change-t-il en reptile, sa respiration aquatique en respiration aérienne, la circulation du premier en circulation du second ? Par quelle puissance inconiuie toutes ces transformations s'opèrent-ellcs constamment et de la même manière? Les métamorphoses des insectes sont-elles moins étonnantes? Un œuf éclôt:c'est une larve qui en sort, c'est-à dire une chenille, une sorte de ver, ayant des an- neaux, point ou plusieurs pattes, un intestin énorme, un appareil respiratoire tra- chéen. Au bout d'un certain temps, cette larve, cette chenille se change eu nymphe ou en chrysalide; son enveloppe extérieure se durcit et devient, selon l;i comparaison de Cuvier, comme celle d'une momie ; ou bien la larve, pourvue de longues glandes ilexueuses, a sécrété des filaments soyeux, qu'elle a feutrés autoui d'elle de manière à s'en former un cocon. Là, elle est à peu près immobile comme le cadavre enfermé dans le cercueil. x\près une période plus ou moins longue, il sortira de cette envelop])c brisée ou de ce cocon percé un insecte parfait avec une tête d'une forme nouvelle, des yeux, des antennes, un thorax, un abdomen, des pattes, des ailes. Ce nouvel insecte, ou cet insecte sous une nouvelle forme, ne devra plus vivre longtemps, et aussi son appareil digestif sera presque atrophié ; il devra se reproduire et il possédera un appareil reproducteur complet, apte à entrer immédiatement en fonction (1). Ici, encore, nous observons les effets sans pouvoir saisir leur cause. Pourrons-nous mieux la découvrir, cette cause, si nous la cherchons chez ces êtres inférieurs où la vie est disséminée au lieu d'être centralisée comme chez les animaux les plus voisins de notre espèce ? Non. Nous prendrons le polype, nous le diviserons en plusieurs fragments : chacun d'eux emportera avec lui sa part de vie, chacun d'eux continuera à vivre seul comme il vivait avec le tout; il conservera la faculté de sentir et de se mouvoir ; il se nourrira, s'accroîtra, deviendra apte à la | reproduction. Dans cette parcelle, comme dans l'animal tout entier, la vie restera une énigme. C'est donc en vain que dans toutes ces circonstances nous cherchons en quelque sorte à surprendre la vie, à la saisir pour ainsi dire à son point de départ. Son essence nous échappe, ses manifestations seules tombent sous nos sens, et par là nous révèlent son existence. Toutes ces opérations, si singulières, si pleines de mystère, dans lesquelles nous avons essayé de la suivre, peuvent-elles dériver d'une autre cause? tous ces phénomènes d'un ordre si différent de celui des phénomènes qui se passent dans la matière inorganique peuvent-ils être rapportés aux affmités chimiques? 11 serait ridicule de le penser. Bien que la réalité du principe que nous cherchons ne puisse être déuionirée direcicment, les effets les résultats de ce r principe nous la prouvent d'une manière sullisante. Les effets et les résultats sont donc les seules choses que nous puissions décou- vrir et apprécier, puisque leur cause nous échappe. Il faut, en conséquence, établir (I) Voyez Cuvior, licgnc animal, \ ôdil., t. lU, p, t:î5 ctsuiv.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21984499_0001_0030.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)