Volume 1
Traité de physiologie comparée des animaux domestiques / par G. Colin.
- Date:
- 1854-1856
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Credit: Traité de physiologie comparée des animaux domestiques / par G. Colin. Source: Wellcome Collection.
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![paralysie ? iNoii, paiciî qu'une lésion ancienne, une alléialion lenle, insensible, une dégénérescence qui a marché par degrés, n'ont pas le même eiïet qu'une lésion brus- que. La fonction survit quelquefois, suivant la remarque de iAlorgagni, à l'altéi ation profonde de l'organe chargé de l'exécutei-. La iiaturfï s'habitue en quelque sorte à celle-ci, elle cherche par divei\s moyens à en neutraliser les conséquences: lorsque l'un des reins perd sa substance, l'autre s'hypertrophie; lorsque les ganglions s'indurcnt, les vaisseaux qui p;;ssent à leui surface se dilatent sans doute, afin que le chyle puisse encore passer ; cpiand une exostose se développe à la face interne du crâne, un cœnure dans les hémisphères, la substance de ceux-ci se creuse, se ré- sorbe, et la compression est évitée. Mais placez un corps étranger entre la méninge et les parois crâniennes , enlevez autant de substance cérébrale que le cœnure en aura faitdisi)araître, et vous verrez si les effets sont les mêmes que dans les circon- stances précédentes. Du reste, il est certaines altérations dont l'innuence, au point de vue physiologique, n'est pas précisée. Sait-on, par exemple, en quoi la sécrétion biliaire est modihée dans le foie énorme de l'oie grasse, ou dans celui qui, plein d'échinocoques (comme on le voit quelquefois chez la vache), est devenu quatre ou cinq fois plus volumineux qu'il ne l'est à l'état normal? Sait-on même si, dans ces circonstances, elle a subi quelques modifications. Quant à l'étude des monstruosités, elle jette aussi quelques lumières sur la science de l'organisme en offrant au physiologiste, pour me servir des expressions de M. GeoflVoy-Saint-Hilaire, «une série d'expériences toutes préparées par la na- ture, et où les causes d'erreurs qui viennent si souvent modifier les résultats des recherches zootoiniques se trouvent presque toutes annulées (1). » Mais il faut encore bien de la circonspection dans les appréciations pour tirer des faits qu'elle donne les véritables conclusions qui en découlent. ?. IV. — De rcxpérimcntatioii. ■ Le physiologiste, qui observe la nature et qui la suit patiemment dans toutes ses opérations, ne parvient, après bien des efforts, qu'à saisir un petit nombre de phé- nomènes; l'observation ne lui fait voir que l'écorce des choses, elle lui est bientôt iusuiïisante ; il faut qu'il pénètre dans leur profondeur : l'expérience vient alors à son secours. Tant qu'il s'en tient à la première, il épie, il attend patiemment et se contente des apparences. Dès qu'il emploie la seconde, il devient violent, audacieux ; il interroge, il scrute, il veut une explication à chaque mystère, un mot à chaque énigme, et c'est par la torture qu'il arrache les secrets que la nature voudrait lui cacher. Muni de ces deux armes puissantes, il peut, tantôt marcher lentement, tantôt s'élancer par bonds dans le champ des investigations ; s'il sait s'en servir avec art, ce que l'une ne lui donnera pas, l'autre le lui fera conquérir. Chacune a sa destina- tion spéciale et sa place marquée qu'il doit tout d'abord chercher à reconnaître. « L'observation en tout genre ])récède l'expérience, et la raison en est simple : c'est (pie l'observation est une expérience toute faite. {^) Histoire générale el parliculivrc rks anvmalics de I nrganixalion. Paris. 183(i, t. 111, p. 389.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21984499_0001_0042.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)