Volume 1
Histoire naturelle de la santé et de la maladie chez les végétaux et chez les animaux en général, et en particulier chez l'homme; suivie du formulaire pour une nouvelle méthode de traitement hygiénique et curatif / par F.-V. Raspail.
- Date:
- 1843
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Credit: Histoire naturelle de la santé et de la maladie chez les végétaux et chez les animaux en général, et en particulier chez l'homme; suivie du formulaire pour une nouvelle méthode de traitement hygiénique et curatif / par F.-V. Raspail. Source: Wellcome Collection.
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![relie, et démontranl les iiillueiiccs réciproques du plijsique et du moral ; Biehat, cliercliant à analyser, par l'expérience et par les éludes d'analomie générale et com- parée, la théorie de la vie et de la mort. Il y avait dans les écrits de ces deux hommes un travail subversif de toute la doctrine huaioralc et galénique. L'uni- versité impériale, occupée à ramener la révolution dans l'ornière de l'ancien régime, se hâta bien vite de confier l'enseignement médical à des têtes moins portées vers les innovations de tout genre ; elle semblait craindre qu'à force d'inno- ver on n'inventât ; ce qui aurait donné à la France une trop grande prépondérance. Quand, par la force irrésistible des choses, Dupuytren se fit jour au milieu de ces momies professorales , « Eh grand Dieu ! s'écria-t-il, ce n'est donc là qu'une ma- chine à. docteurs ; » et il s'isola d'eux, en se fortifiant dans son immortelle clinique, d'où la mort seule a pu le déloger; car ces mynnidons n'étaient pas de force. Quant à la médecine théorique, un seul auteur y avait porté la main ; mais sa main n'était pas hardie. Pinel, efprit classique plutôt que novateur, écrivant au milieu de l'engouement qui se formait pour le système des familles naturelles, que les Jussieu s'efforçaient de détacher à leur profit de l'auréole d'Adanson, systé- matisa les maladies pour ainsi dire en/awîVto waÈMre/to, comme Sauvages, qui avait écrit à l'époque de la plus grande vogue du système linnéen, les avait classées d'après le cadre du Systema naturœ ; en fallait-il davantage pour que Sau- vages et Cullen fussent détrônés par Pinel ? Pinel n'a fait qu'une classification, il n'a pas créé une théorie proprement dite ; il est éclectique et nullement inventeur, pas même dans les formes de la démonstration et du langage. Ses classes, ses ordres, ses genres et ses espèces, ont toutes un préambule dont l'emphase est fondue ou plutôt glacée au même moule. « Qu'il est difficile en médecine, s'écrie-t-il en débutant, môme pour les hommes qui ont le plus de sagacité et de lumières, d'é- viter toute espèce d'illusions dans l'observation des faits, de s'en tenir rigoureusement à la marche de la nature, sans y joindre quelque fiction d'un esprit prévenu, ou sans céder à l'autorité d'un nom célèbre! (Page ■12, tome -1, édition de^lSOT.) Doit-on s'étonner si la dénomination de fièvre putride a joui d'une si grande vogue en médecine, et si elle a passé de là avec tant de facilité dans le langage ordinaire? Les apparences les plus frappantes ne semblent-elles pas déposer en sa faveur? » (Page 127). Et ces formes de début et autres, sur la marche d'un esprit exact et logique, animé d'un goût sûr dans la pratique et l'exacte observation des faits, etc., se représentent en tête de tous les préambules, et vous font tourner le feuillet d'ennui. On arrive alors à une longue formule sur les prédispositions et causes occasionnelles, les symptômes, le traitement, et puis aux considérations sur la nature des diverses espèces ou variétés des maladies; et lorsqu'on s applique a chercher, dans ces longues descriptions, en quoi'une maladie diffère d'une autre par les causes et les symptômes, on croirait, au contraire, que toutes les maladies presque pourraient à la rigueur porter le même nom ; quant au traitement, on ne sait souvent plus en quoi il diffère dans les diverses maladies, quoique cependant Pinel ait soin de faire un choix sage et judicieux des médications préconisées par les divers]^auteurs de thérapeutique. Mais sa classification, à force d'être naturelle, brise le fil de tous les rapports naturels entre les choses semblables, et réunit les plus dissemblables : la peste, cette variété mortelle du phlegmon, se range à côté des fièvres bilieuses ; ne donnent-elles pas un mouvement fébrile toutes les dcun? Les fièvres bilieuses et muqueuses, dans un volume, et la gastrite, l'entérite, etc.,](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21909362_0001_0050.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)