La psychose maniaque-dépressive / par G. Deny [et] Paul Camus.
- Deny, Gaston-Georges, 1847-1943.
- Date:
- 1907
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Credit: La psychose maniaque-dépressive / par G. Deny [et] Paul Camus. Source: Wellcome Collection.
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![Ces troubles se présentent sous la forme àlialluci- naliom ou d'illusions. Rares et habituellement éphé- mères, les hallucinations peuvent aiïecter tous les sens; mais les plus fréquentes sont celles de l'ouïe et de la vue. Les illusions sont plus communes et très variées ; elles portent surtout sur le sens de la vue et consistent dans des erreurs de config uration, de volume et de position des personnes ou des objets. Souvent elles ad'cctent la forme de « fausse j^econnaissanco ». Le malade se croit entouré de personnes déjà vues : leurs noms, leurs visag'es, les particularités de leur costume éveillent en lui une foule de souvenirs qui deviennent la base de récils imagi- naires ou même d'un véritable roman délirant. « Vous êtes bien M. un tel, dit une de nos excitées maniaques à un médecin qu'elle n'a jamais vu, vous êtes né à tel endroit, je vous ai connu à X..., vous avez épousé une femme très riche, vous avez six demoiselles, etc. » et si on l'interrompt en lui disant qu'il n'y a jias un mot de vrai dans ce qu'elle raconte, elle se fâche, s'irrite et maintient tous ses dires. Il s'ag'it alors d'illusions de la mémoire., plutôt (|ue de véritables illusions sensorielles. Le délii^e des maniaques est constitué le plus souvent par des idées d'orgueil, de grandeur ou de persécu- tion ; ])\\x?, rarement par des idées de jalousie., d'empoi- sonnement ou par des préoccupations hypocondriaques. Dans la g-rande majorité des cas, ces idées sont très mobiles, varient d'un jour à l'autre et n'ont aucune cohésion entre elles; elles sont foncièrement asystéma- tiques et presque toujours épisodiques. Quelquefois cependant il arrive qu'une de ces con- ceptions délirantes s'implante dans le cerveau avec plus de force que les autres (en raison sans doute de l'édu- cation, du milieu, des habitudes antérieures), et s'y org-anise de manière à constituer un système délirant. On se trouve alors en présence de ce qu'on a appelé un délire systématisé secondaire post-maniaque (1), par opposition avec le délire systématisé toujours primitif des paranoïaques. (1) Anglaoe, Délires syslûmalisr'S secondaires. Rapport au Congres des médecins aliénistes, Marseille, 1899.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21295554_0044.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)