Une année en Cochinchine / [Champouillon].

  • Champouillon.
Date:
[1865?]
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Credit: Une année en Cochinchine / [Champouillon]. Source: Wellcome Collection.

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    la dyssenterie, 424 \xt ^nîcfeusej 38 à la ^èvre typhoïde, 48 à la congestioi curaiu, 43 à la pneumonie, 43 à l’ulcère annamite, etc. Une remarque qu’il peut être utile de consi¬ gner, c’est que la mortalité a sévi avec plus de rigueur sur les hom¬ mes déjà fatigués par la campagne de Chine et dans les rangs des troupes surmenées par le service ou logées d’une façon insalubre. Ainsi, tandis que la moyenne des décès, sur l’ensemble du corps ex¬ péditionnaire, fut de 9,50 pour 100, elle a été pour la gendarmerie le plus de 47 pour 4 00, et pour la cavalerie française et tagale de J,5o seulement. Pour comprendre cette différence, il faut savoir qu’en expédition le gendarme fait un service très-rude, et que, par égard pour leur monture, il échoit presque toujours aux cavaliers des gîtes à couvert. La chaleur humide, dissolvante, l’ivrognerie commune chez les Européens, contribuent autant que les fatigues aux affections endé¬ miques de la Cochinchine. Du reste, toutes les causes d’affaiblisse¬ ment, quelle qu’en soit l'origine, prédisposent fatalement l’organisme aux maladies infectieuses. C’est ainsi qu’au début de la campagne les vieux soldats furent ceux qni succombèrent les premiers à la dyssen¬ terie , puis vint le tour des ivrognes et des sujets devenus anémiques à la suite des fièvres intermittentes. Dans le relevé statistique des décès, M. Linquette nous montre le bataillon des tirailleurs algériens (turcos), composé de 904 hommes, frappé de 43 morts pour cause de flux dyssentérique. On est surpris d’un chiffre pareil, quand il s’agit d’individus originaires d’un pays où les influences morbides sont à peu de chose près identiques avec celles qui s’exercent en Cochinchine : ce serait à douter de la stabi¬ lité et des bénéfices de l’acclimatement. M. Linquette attribue cette mortalité inattendue au séjour prolongé que firent les tirailleurs algériens dans la province de Mytho, pays malsain où les fatigues d’un service déjà écrasant par lui-même ont été augmentées par des courses incessantes à travers une contrée toute marécageuse, et par l’emploi que l’on fit de ces hommes pour l’assainissement des marais. Lors de l’arrivée des Français en Cochinchine , la syphilis y était déjà très-répandue ; elle s’est promptement propagée parmi nos sol¬ dats, particulièrement sous forme d’uréthrite. Intensité dans les phé¬ nomènes de la première période ; adénites arrivant promptement à la suppuration ; tendance des plaies qui en résultent au décollement et à l’état phagédénique ; rapidité dans l’apparition des symptômes secondaires et tertiaires : tels sont les principaux caractères de la vérole en Cochinchine. La cachexie mercurielle se manifeste de très- bonne heure ; le sujet tombe facilement dans l’anémie et dans une Sorte d’affaiblissement qui l’expose à contracter plus que tout autre les affections actuellement endémiques dans la contrée. Le choléra se développe et se propage souvent parmi les colonnes expéditionnaires , surtout quand la troupe séjourne dans un fort ou dans un village annamite, toujours encombrés d’immondices, de ca¬ davres d’hommes ou d’animaux. En pareil cas, les accès pernicieux cholériformes sont fréquents. Lors de notre arrivée à Go-Cong , ajoute M. Linquette , nous trou¬ vâmes les troupes de l’amiral entassées dans un espace étroit, éta¬ blies en dedans et autour du fort dans de petites cases en paille. Une odeur infecte régnait dans le camp. Nous pûmes camper en deçà, séparés par un petit arroyo. Nos hommes furent installés dans de vastes cases en bois, très-propres et convenablement espacées. Tan¬ dis que le choléra sévissait de l’autre côté de l’eau , il ne fit pas une seule victime parmi nous. , y ' Au camp dit des Lettrés , on avait construit, dans le voisinage de vieilles latrines imparfaitement bouchées, deux cases en bois très- grandes et très-élevées, où furent logés environ 300 hommes dérivant presque tous de France. Le choléra se déclara presque aussitôt, mais resta confiné dans ces deux cases. Les fosses furent bouchées avec soin, et l’endémie ne tarda point à s’éteindre. On a remarqué, à Saigon, que le choléra attaquait surtout la popu¬ lation qui habite les'quais. Cette particularité tient probablement à ce qu’à marée basse les berges restent à nu, couvertes de vase et des immondices provenant des barques annamites qui séjournent en grand nombre sur ce point. La maladie nommée ulcère annamite ou de Cochinchine, proba¬ blement à cause de sa fréquence chez les indigènes , a. été observée très-fréquemmant chez les tirailleurs algériens : 92 ont été traités dans les hôpitaux ; quant au nombre des exemptés, il a été énorme. Trois décès ont eu lieu, par suite de l’abondance de la suppuration Un des malades a conservé une vaste cicatrice adhérente, rétractée occupant plus des deux tiers du côté externe de la jambe gauche ; cette infirmité entraînera probablement la perte de l’usage du mem¬ bre qui en est le siège. Ce mal débute toujours par un gonflement circonscrit , des taches rouges accompagnées de cuisson ou de démangeaison légères • au milieu de ces taches se forme un point dur qui se développe jusqu’à prendre le diamètre d une pièce d’un franc. Arrive bientôt la période de suppuration ; elle s’annonce par des pustules comparables à celles de l’ecthyma. Chacune de ces pustules s’affaisse , se recouvre d’une croûte épaisse et brunâtre qui en se détachant laisse à nu une ul cération à bords irréguliers, d’un rouge foncé, et qui passent promp¬ tement a l induration sous forme de bourrelets livides ou blafards L ulcération s etend en cercle ou en ovale plus ou moins déchiquetés et intéressant toute l’epa.sseur de la peau , elle envahit quelquefois le contour entier d un membre ; on l’a vue atteindre jusqu’aux os