Des hallucinations, ou, Histoire raisonnée des apparitions, des visions, des songes, de l’extase, des rêves, du magnétisme et du somnambulisme / par A. Brierre du Boismont.
- Alexandre Jacques François Brière de Boismont
- Date:
- 1862
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Credit: Des hallucinations, ou, Histoire raisonnée des apparitions, des visions, des songes, de l’extase, des rêves, du magnétisme et du somnambulisme / par A. Brierre du Boismont. Source: Wellcome Collection.
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![quelconques? Comment triompherez-vous par un bain ou par une émission sanguine de la conviction de cet halluciné qui raconte, dans un morne désespoir, qu'il est partout suivi par son Sosie qui lui joue les tours les plus perfides, le ruine, ]e déshonore et le conduira infailliblement au tombeau? Quel remède sera assez énergique pour chasser ce fantôme qu'un malheureux a continuellement devant les yeux, si surtout la cause de cette haUucination est dans la conscience? La douche parviendra-t-elle toujours à vaincre l'opiniâtreté de ce mélan- colique qui veut se laisser mourir de faim parce que ses ali- ments sont empoisonnés, parce qu'on lui fait respirer des odeurs fétides, malfaisantes ? Les faits sont là pour attester que si souvent le remède fait disparaître les idées bizarres, le plus ordinairement il ne combat que les symptômes d'excitation, et laisse les chimères dans toute leur force. La sœur d'un député, à laquelle nous donnions des soins, veut se suicider pour échap- per à la poursuite d'un ennemi imaginaire qui ne la quitte ni jour ni nuit. Nous constatons que la menstruation est irrégu- lière, se fait mal; la saignée est jugée nécessaire, on la pra- tique au pied. Le lendemain matin nous trouvons cette dame la figure gaie; tous les symptômes de la douleur ont cessé; elle parle elle-même de la fausseté de ses sensations et recon- naît qu'elle était malade. Quelques jours après, elle était ren- due à sa famille. Mais à côté de cette observation vient se pla- cer celle du médecin d'Esquirol (p. 628), et malheureusement ce senties cas les plus nombreux. Après une médication thé- rapeutique judicieuse, le calme est rétabli, le malade se con- forme aux habitudes de la maison : l'hallucination n'a point changé, seulement il en parle moins. C'est alors que le méde- cin doit employer les ressources de son esprit pour attaquer l'idée, l'affaibhr, la déraciner, tantôt par des voies directes, tantôt par des moyens détournés , mais presque toujours par un heureux mélange de bonté et de fermeté. Faisons l'application de ces préceptes aux cas particuliers : Obs. lAl. — Mademoiselle Claire, âgée de quarante ans, grande, brune, sèche, nerveuse, avait toujours joui d'une bonne santé. Cette demoiseUe, élevée dans les sentiments re-](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21292383_0659.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)