Volume 1
Superstitions anciennes et modernes: prejugés vulgaires qui ont induit les peuples à des usages et à des pratiques contraires à la religion / [d'après le Pierre le Brun et l'abbé J.B. Thiers, avec des remarques par J.F. Barnard].
- Lebrun, Pierre, 1661-1729
- Date:
- 1733-1736
Licence: Public Domain Mark
Credit: Superstitions anciennes et modernes: prejugés vulgaires qui ont induit les peuples à des usages et à des pratiques contraires à la religion / [d'après le Pierre le Brun et l'abbé J.B. Thiers, avec des remarques par J.F. Barnard]. Source: Wellcome Collection.
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![AU LECTEUR. té des Superftitions par M. Thiers Dofîeur en Théologie, im¬ prime la première fois a Paris en 1679. Ef réimprimé dans la meme ville en 16 y*], avec une fuite qui traite des Superftitions mê¬ lées dans les S acre mens & dans les Ceremonies de t'Eglife. Je pourrai donner ce dernier Ouvrage dans la fin te, fi celui-ci, qui traite des Superfitions en gene¬ ral , ou plutôt, fi jofe le dire, d,es Superftitions prophanes & Payenes, ef hien reçu du public. Lautre Ouvrage ceft /’Hiftoire critique des pratiques fu- perftitieufes qui ont féduit les peuples ôc embarrafte les favans. Le Pere le Brun Pretre de t Oratoire la publia en deux volumes a Paris [ou plutôt a Rouan chez, G. Behours) en 1702. & ne jugea pas a propos d'y mettre fin nom. Cet¬ te meme Hiftoire vient d'être reimprimée augmentée a Paris en 1732. Ef cefl fur cette Edition que je publie la miene. Je ne rens aucun compte de cet Ouvra¬ ge également curieux & favant aux IcBeurs : je les renvoie aux Préfaces qui le precedent immédiatement dans ce Volume. Je me contente de dire en pas- fan t, qu'on ri y doit chercher ni les fieurs ni les agremens du language, ni cette recompenfe on trouvera dans [Ouvrage du P. le Brun des raifons joli des, des faits bien developés & bien expliqués, & des Superfitions bien refutées* A l’éçard de l'Ouvrave de Al, Thiers, il neft certainement ni moins eu- populaires (Ef peu connues des honnêtes gens , quil a recueillies avec une éxac- titude dont peu de perfonnes font capables. Il faudroit avoir autant a cœur de dejabufer les ejprits crédules que Ai. Thiers, pour pouvoir fi réfoudre d fuivrè fi fcrupuleufement le peuple dans toutes fis pratiques frivoles. Mais étoit il be- foinde les révéler? diront'fi s perfonnes qui fi tiennent au deffus des illufions popu¬ laires, ou qui par un faux principe de Religion prennent ombrage de leur decouverte„ J'avoue qu'a les confiderer en un certain fins des illufions fi ridicules fouvent mê¬ me fi puer îles, mériter oient de refier cachées dans /’ obfiurité ou les honnêtes gens laijfent le vulgaire : mais outre quil neft que trop vrai que des perfonnes d'une éducation fuperieure au peuple s'amufent plus d’une fois aux Superjli- tiorts, il ejl encore néceffaire d'en montrer l'abus d ceux même qui les méprifent avec le plus d’affurance. 1. Afin qu'ils apprennent d les connoitre pour mieux m garantir ceux qui ont du penchant d s'y adonner. 1. Afin quen les voyant ils perfifient d les méprifer. Nous devons tous nous regarder comme également fujets aux foibleffis de l'humanité. La force Ef la fermeté abandonnent quel- quefois les âmes les plus vigoureufes. Elles ont leurs révolutions Ef leur déca¬ dence comme les corps : & combien de fois ne nous arrive t il pas dans l'ad- verfité, ou dans le mauvais fuccés d'une afaire , dé avoir recours aux moiens les plus abfurdes ? Semblables d un malade defisperé, qui, voulant vivre a ?uelque prix que ce foit, s'adrefie enfin aux charlatans quand les Aledecws abandonnent. Ajoutons d ces deux motifs ce qu allégué M. Thiers pour mon- trer que toutes ces Superftitions dévoient être neceffairement expofees dans un grand detail* ,, Je me fer ois, dit-il épargné bien de la peine , fi jav ois ■ „ voPb](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b30454347_0001_0011.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)