Traité pratique des maladies nerveuses / par C.M.S. Sandras, H. Bourguignon.
- Sandras, C. M. S. (Claude-Marie-Stanislaus), 1802-1856.
- Date:
- 1860-1862
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Credit: Traité pratique des maladies nerveuses / par C.M.S. Sandras, H. Bourguignon. Source: Wellcome Collection.
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![. ait qu'à la troisième invasion du mal, qu'elle fixait au mois de juillet, le traitement aurait perdu toute son action. Ce qu'elle avait prédit et voulu, arriva, et dés lors la médecine fut de nouveau déclarée impuissante. Doc- teur, me dit-elle un jour, je dois me résigner à souffrir ce que Dieu dans sa justice a sans doute voulu m'imposer: chacun de nous a son calvaire ici-bas; j'ai le mien, autant celui-là qu'un autre, laissez-le moi... Et de- puis lors cette nymphomanie hystérique raisonnée est à peu de chose près abandonnée a elle-même; la famille n'ayant pas voulu se prêter à l'entrée de la malade dans une maison de santé, où le traitement aurait eu à coup, sûr plus de succès. — Je dois dire pourtant que les crises tendent de plus' en plus à s'éloigner; que depuis quelques années l'imagination prend moins de part à l'excitation génésique; que les périodes de calme sem- blent coïncider avec l'apparition d'un flux leucorrhéique abondant, et les périodes d'accès avec la suppression de cette leucorrhée. Celle nymphomanie a résisté au traitement conseillé; mais il faut remarquer qu'en pareil cas, les moyens de persuasion et de douceur ne sont pas la dernière ressource de la médication à la- quelle l'intérêt de la malade exigerait qu'on eût recours, et que des douches froides administrées avec autorité au moment des crises, auraient sans doute eu comme effet moral et comme aclion instantanée et hyposthénisante du système nerveux, une efficacité plus incontestable et plus durable.] Pronostic. — Ce que je viens de dire sur les terminaisons et sur les complications du satyriasis et de la nymphomanie ne peut pas manquer de faire porter, en ce qui les regarde, un pronostic souvent fâcheux. En supposant les choses au mieux, c'est-à- dire, que l'affection, purement nerveuse, exemple de toute com- plication, se termine par une guérison assez prompte et com- plète, l'état dont le malade aura gardé souvenance lui laissera toujours des regrets et presque des remords ; un vif sentiment de honte pour les actes qu'il aura pu commettre, pour les dis- cours qu'il aura pu tenir ; une préoccupation fâcheuse de crainte que la maladie ne recommence ; une déplorable impression en tout ce qui concerne l'opinion et les jugements du prochain. A ce point de vue, ces maladies sont déjà très fâcheuses. Elles le deviennent encore bien plus, quand elles montrent de la ten- dance à se terminer par une véritable aliénation mentale, ou, ce qui est peut-être moins affligeant, quand elles sont de sim- ples prodromes d'affections pulmonaires chroniques.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21496092_0629.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)