Volume 1

Dictionnaire de thérapeutique, de matière médicale, de pharmacologie, de toxicologie et des eaux minérales / par Dujardin-Beaumetz ; avec la collab. de MM. Debierre[and others] ; Dr G. Bardet, secrétaire de la rédaction.

Dujardin-Beaumetz, 1833-1895.

Date:: 1883-1895

Credit: Dictionnaire de thérapeutique, de matière médicale, de pharmacologie, de toxicologie et des eaux minérales / par Dujardin-Beaumetz ; avec la collab. de MM. Debierre[and others] ; Dr G. Bardet, secrétaire de la rédaction. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by Royal College of Physicians, London. The original may be consulted at Royal College of Physicians, London.

22/908 (page 8)

$Ce sont : 1® un livili'Ocarl)ure de la formule isomère de l’essence de térébenthine et de la plupart des huiles essentielles hydrocarhurées ; — 2“ une huile bleue, analogue à celle (juc l’on retire d’un grand nombre d’essences; — 3 une essence oxygénée, Vah- sinthol. L’hydrocarbure C‘“ll‘“ est désigné sous le nom de Terpéne, il bout à 160. L’absintbol C“'I1“’0 est isoméri(jue avec le cam|ibre. C’est une substance à odeur vive, d’une densité de 0,973, bouillant à 10ô“, déviant à droite le plan de ]tolarisa- tion. Traité par Fanhydride pbos])bori((ue, })uis par le po- tassium, l’absinthol perd une molécule iFeau et se trans- forme en un hydrocarbure C'''11‘^ (jui rappelle le cam- pbogène. (F. Cfulstein et A. Kufkeh, Lieibigs Ann., t. 179.) Ces réactions intéressantes rapprochent l’huile oxy- génée de l’essence d’;d)sinthe du camphre, mais elle s’éloigne de ce corps, en ce f[u’elle ne donne point il’acide campbori(pie par oxydation. Absinthine. L’absintliine ou amer d’absinthe a été étudiée par Caventou, puis par Fuebs et Mein. On la retire de l’extrait aleoolifiue de feuilles d’ab- sinthe. Fuclis lui attribue la formule : CA^II^-O^. C’est une matière résinoïde à odeur aromatique d’ab- sinthe, à saveur très amère. Insoluble dans l’eau froide, un peu soluble dans l’eau bouillante et dans l’éther, très soluble dans l’alcool, l’acide acéli({ue et l’ammo- niaque. En traitant l’absintbinc par l’acide sulfurique con- centré, on obtient une solution jaune ([ui [tasse jten à peu à la couleur bleue. Cette solution traitée par l’eau précipite une substance verte, sans amertume, soluble dans l’alcool, qu’elle colore en jaune, et (|ui se dépose de cette solution alcoolique sons forme d’une masse bleue. Ces réactions curieuses ont été encore peu étudiées. (Voy. Mein, Ann. der Chem. u. Pharin., t. XVUI.— Fucus, ibidem, t. LXXVlil.) 3“ Tovicoiogio. Toutes les fois (ju’on aura à faire la recherche de l’absinthe dans un cas d'empoisonne- ment on d avortement, on peut être assuré d’avance que le poison a dû être absorbé en (juantité considérable. Le plus souvent c’est la teinture alcoolique, la liqueur ou l’essence qui auront été absorbées, dans ce cas c’est Ve$sence d absinthe que l’on devra cbercbei' à isoler. Pour cela on emploie le procédé courant de recherebe des huiles essentielles, distillation des matières et des liquides contenus dans le tube digestif et dans la vessie an moyen d’un bain de chlorure de calcium. Le jiroduit est agité avec du jiétrole qui enlève l’essence. Le j)é- trole distillé à basse température abandonne l’essence. (IIÉTE'I', foxicologic.) ün pourrait aussi traiter jiar la benzine le jiroduit de la distillation ajirès l’avoir légè- rement acidulé, la benzine retiendrait Vabsinthine. (UtiAUEiMiom F, Manuel de toxicolofiie.) Ln examen jilus rajiide, mais moins concluant, jiour- rait être lait a 1 aide de 1 urine. Ce liijuide agité avec de l’étber ajirès acidulation jiar l’acide chlorhydrique jiourrait laisser à l’étiier un résidu ijui légèrement cliaulfé donne l’odeur caractéristiijuc d’essence. CiM essai ne jiout servir (ju’a guider l’ex|iert en cas de doute. ■Mim-iiiiiooiuAie. On emploie en jibarmacie les fouilles cl les Heurs sèches d’absinthe. L’odeui' est for- tement ai'omaliijue et agréable; la saveur est à la fois amère et parfumée (l’absinthe, on le sait, contient une huile essentielle et un principe amer). Ces jirojiriélés font de l’absinthe un stomachique très agréable à cm- jiloyer et cependant presque abandonné en France. On l’emjdoie plus souvent à l’étranger et |)articulièremcni en .\ngleterre. La poudre de feuilles d’absinthe s’emploie à la dose de 2 à 5 grammes. Les Heurs sèches servent à faire l’in- fusion à la dose de 5 à lU grammes pour RIOÜ grammes d’eau. l’hydrolal ou eau distillée est un toniijue amer très agréable, on le prépare en distillant à la vajieur I jiartie d’absinthe et en recueillant 2 jiarties d’eau. La distillation, sur un jieu d’eau, des feuilles et Heurs d’absinthe donne par rectilication du produit Vcssencc d'absinthe. Celte huile (étudiée plus haut à l’article Chi- mie) est un liquide vert à odeur caractéidslique. C’est le principe excitant de l’absinthe, on l’emploie à la dose de i ou 5 gouttes. Crème d'absinlhe blanche. ,\lcool à 60o C, et siroji de sucre, de chaque 500 grammes. Essence do badiane et d’absinthe, vi gouttes de cliaijue. Stomachique très agréable (Üouebardat). E.xtrait d’absinthe. Dose. 0 20 à 2 grammes. Vin d'absinlhe. Vin blanc (-pj;^ alcool), 1000; alcool àG0C,60; absinthe,.30. S’emploie de 50 à 100 grammes. — On formule dans les bôjiilaux niilitaii-es un vin d’ab- sinlbe ainsi comjiosé : Vin rouge, 100; alcoolé d’ab- sinthe, S. Alcoolé ou teinture alcoolique d’absinthe. Traitez I de sommités sèches par q. s. d’alcool à 60o pour ob- tenir 5 parties en poids de teinture. Sous le nom de quintessence d’absinthe, on emploie souvent dans le vulgaire comme stomacbiijue, à la dose de 30 à 60 grammes, une teinture ainsi composée : Sommités sèches de grande et de jielite absinthe, de chaque 20 grammes; girolle, sucre, 16 grammes de chaque; alcool à 60o C., 500 grammes. Le sirop d’absinthe s’emploie comme édulcorant à la dose de 50 à 100 grammes. tj’huile d’absinthe s’emploie en linimeni et même comme antibelmintbiijue, à l’intérieur, à la dose de 50 à SO grammes. C’est une huile verte obtenue en faisant digérer au bain-marie 100 grammes de Heurs d’absinlhe avec 1000 grammes d’huile d’olive. (Jn emploie en Allemagne une essence térébenthinée d'absinthe obtenue en distillant cl rectifiant : feuilles d’absinlhe,432; essence de térébenthine, IS; eau, q. s. L’huile essentielle obtenue ainsi est jirescrile en fric- tions ou à l’intérieur comme vermifuge à la dose de Or’r.OO à I gramme. Voici, d’ajirès Virey, la formule de Vabsinthe suisse : Crande absinthe, 11)00 grammes; petite absinthe, 401) grammes; racine d’angéliijiu', de calanms, de chaijne 60 grammes; badiane, 30 grammes; diclame de Crète, 15 grammes; alcool à2l)„ C., 9000 grammes. — Distillez et recueillez 4.500 grammes d’alcoolat, juiis ajoutez i grammes d’essence d’anis. — Colorez avec du jus d’é- jiinard ou un mélange d’indigo et de curcuma. Cette li- queur peut être cnqdoyée comme slomachiijue à la dose (le 10 à 20 grammes dans un demi-verre d’eau sucrée. Dans le Nord on emploie comme excitant loni(|U(' une biere r/’a&sDif/ie ainsi faite : feuilles fraiches d’absinlhe. 1; bière forte, 60 grammes (Van Mous). Le grand usage (jne l’on fait aujourd'hui des li(inenrs d’absinthe rend intéressante leur élude. Il existe cimj$