Volume 1
Dictionnaire de thérapeutique, de matière médicale, de pharmacologie, de toxicologie et des eaux minérales / par Dujardin-Beaumetz ; avec la collab. de MM. Debierre[and others] ; Dr G. Bardet, secrétaire de la rédaction.
- Dujardin-Beaumetz, 1833-1895.
 
- Date:
 - 1883-1895
 
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Credit: Dictionnaire de thérapeutique, de matière médicale, de pharmacologie, de toxicologie et des eaux minérales / par Dujardin-Beaumetz ; avec la collab. de MM. Debierre[and others] ; Dr G. Bardet, secrétaire de la rédaction. Source: Wellcome Collection.
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![ACiDEü». Pharmacologie. Le nombre des acides usi- tés en thérapeutique est considérable, leur emploi est fréquent et il l’était plus encore autrefois. Ils ont eu deux glorieuses époques, ditDelioux ; au temps de la chimia- trie, quand toute la pathologie reposait sur l’acidité ou l’alcalescence des humeurs ; sous le règne des doctrines de lîroussais, quand l’irritation dominait toute la patho- logie et que la gastrite était au fond de toute irritation. Si lieaucoup de ces agents d’origine végétale ou miné- rale ont un certain nombre de projiriétés physiolo- giques qui permettent de réunir dans une étude com- mune leurs applications médicales, d’antres ont un mode d’action sidiiférent, (|u’il est nécessaire de séparer leur étude de celle des acides en général. 11 suflira de citer les acides cyanhydrique, sulfhydrique, sulfureux, benzoïque et arsénieux, etc., ainsi ({ue beaucoup d’acides organi([ues employés non pas seuls, mais avec les an- tres substances auxquelles on attribue la })rincipale action d’un grand nombre de médicaments d’origine végétale ; nous indi([uerons seulement les acides cinna- mique, anchusique, anémoni<[ue, aloésique, méconi- que, etc; enlin des résines telles que les acides copahu- rique, pinique, pimariijue, etc. 'fous ces agents éliminés, il reste un groiqte assez naturel comprenant un nombre considérable de médi- caments, (|ui, concentrés, agissent comme caustiques, plus ou moins énergiques, calharli([ucs ou escharo- tiques; ({ui, dilués, jouissent ilc jirojiriétés astringentes plus ou moins nettes, tels sont les acJdes sulfuriipie, chlorhydrique, azotiijue, acétique, etc. ; d’autres, comme les tannins, sont surtout astringents et sont employés soit seuls, comme l’acide quercitannique, soit mélangés ou comhinés à d’autres substances, comme les acides kramérique du ralanhia, kinii[ue des kiuos, cachoutan- ni([ue du cachou, cafétanni(jue <lu café, etc. Etendus, les acides conslilmuit les acidulés.C’est sous c.ette forme qu’ils sont employés comme médicaments pour l’usage interne, et que, ainsi (|ue le dit Delioux, ils ont eu deux époques glorieuses ; c’est sous cette forme aussi que de nos jours leurs propriétés physio- logiques trouvent les plus nombreuses applications. .\ux acides étendus ou acidulés, il faut joindre les acides alcoolisés, acides dulcifiés des anciens thérapeu- tistes. Ils désignaient par ce nom des mélanges d’a- cides avec des proportions variables d’alcool devin; cette adjonction d’alcool avait non seulement |iour elfet de diminuer l’activité de l'acide en le diluant, mais encore d’en faire disparaitre une [lartie par suite de la formation de prodiiils secondaii'es, aussi les jinqiriétés physiolugii|ues et les usages des acides alcoolisés sont ceux des acidulés. Fort nombreux anli'cfois, ces médi- caments sont aujourd’hui réduits à un petit nombre: les principaux d’entre eux sont : l’acide sulfnri(|ue al- coolisé (eau de llaliel), acide chlorhydri(|iie (alcoid mu- riatique, esprit de sel dnlcilié), acide nitri(|ue (alcool nitrique, es|irit de nitre dnlcilié), etc. (Deynai i.d, in Dirt. enciicl. défi ne. méd., 1, l8Gi, p. .oiO.) Enfin du grou|ie des acidulés, on ne peut séparer les fruits dont on a cherché à distinguer les propriétés physiologiques d’après leur couleur, ainsi les fruits jaunes seraient sinqdemeiit acides, les fruits rouges, acides et astringents, les fruits violacés ou noirâtres, acides et relâchants. (Vihey, Ilist. nat. das médica- ments.) Action |iiiy»iioioKi«|iie. Los acidules ont une saveur spéciale caractéristique, qu’accompagnent une sensation de fraîcheur particulière et l’apaisement de la soif. Lo- calement, ils provoquent la contraction des capillaires, fait qu’il est facile de constater directement en plaçant sous le microscope un mésentère de grenouille, par exemple, (jue l’on touche avec une solution acide éten- due ; 011 voit aussitôt se produire la contraction des capillaires touchés. Lue autre action locale que tout le monde a pu constater à ses dépens, est l’agacement dentaire produit piar ces agents. L’encroûtement de sels terreux, carhonate et phosjihate, qui entoure les dents, est soluble dans les acides étendus ; de l’action chimique de l’acide résulte la production d’un courant électrique (|ui impressionnerait le Inilhe (Gubler) ; que cette ex- plication soit vraie ou fausse, il est en tous cas difficile d’admettre que l’acidulé ait pu traverser l’émail et l’ivoire pour aller agir directement sur le Idilhe dentaire. I ne fois passés dans le torrent circulatoire, les acidules agissent comme teni|)érants, c’est-à-dire (ju’ils ahaissent la température, diminuent la fréquence du pouls, etc. Toutefois, il faut savoir que l’action prolongée des aci- dules, ou leur emploi à doses exagérées, peut entraîner certains troubles, tels que gastralgie et dyspepsie, en- téralgie et diarrhée, dus à l’irritation des intestins qui se contractent ; mais ces désordres sont le résultat d’une action purement locale sur l’estomac et les in- testins, ipii permellent d’exjdi(|uer commentles acidules ingérés à haute dose et d’iiiie manière continue exercent à la longue une iniluence si fâcheuse sur l’éco- nomie. (IliitTZ, iii Dirt. de méd. et de rhit urgiepraliqnes. 1, 1861.) On a cherché à expliijuer l’action tenqiérante des aci- dules, par les phénoiiiènes chimiques auxquels ils don- nent naissance en présence des matières alhuminoïdes ; les acides minéraux ralentiraient le cours du sang en diminuant sa Iluidité par la condensation de son alhu- miiie ; ijuaiit aux acides végétaux, qui souvent au con- traire tluidifient ralbumine, leur mode d’action serait bien ditférent : ils saturent d’abord les hases alcalines du sang; ces nouveaux sels se transforment en carbo- nates, ils SC trouvent agir ainsi à la façon des alcalins. (Dehoux, in Gazette med. de Paris, 18.01, p. 338.) Mais la totalité de l’acide ne subit pas ces transfor- mations et une partie pourra s’éliminer en nature par les li([uides normalement acides, tels que l’urine et la sueur. Il en résulte (|ue les acides végétaux seuls pour- raient partiellement être éliminés en nature, tandis ([uc los acides minéraux, formant un coagnlum ijui ne cède son acide (|ue peu à peu aux bases du sang, ne passe- l'ont dans l’urine i|u’à l’état de sels (Mialhe). Cependant des expériences d’Orfila, faites, il est vrai, avec des acides concentrés, sont en contradiction avec cette théorie; il a montré ([u’on peut retrouver dans l’iirine non seulement des traces des acides acéti([ue, tartrique, oxali((ue, mais aussi des acides minéraux, tels (|ue le acides sulfuri(jue, azoti(|ue et (dilorhydri(|ue. (Traité de iaxicolagie, A® (ûlition, I, p. 86.) (jiioi (pfil eu soit de l’étal sous lequel on les trouve dans rurine, il est certain (jue sous leur iniluence on voit augmenter la ((uanlité de ce li(|uide. Un des plus usités comme diuréti(jues est l’acide carljonique. En Uussie, le D’’ Trinkousky a répandu l’usage de l’acide citri([ue comme diurétiiiue ; il prescrit le citi'on lui-même cou|)é par tranches et dépouillé de sa ]ienu, il arrive à eu faire manger ainsi avec, du sucre sc|d ou huit par jour à ses malades. Il aurait ainsi obtenu des succès remarquables dans des cas m'i Ions les autres diuréti-](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b2490613x_0001_0035.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)