L'oreille : organe d'orientation dans le temps et dans l'espace / par Élie de Cyon.
- Date:
- 1911
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Credit: L'oreille : organe d'orientation dans le temps et dans l'espace / par Élie de Cyon. Source: Wellcome Collection.
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![à titre d’objets de comparaison, devant les yeux, les cadres des fenêtres et les parois du wagon : aussitôt les poteaux télégraphirpies apparaissent tous droits. 11 sulFit même de regarder les arbres et les poteaux, qui semblent obliques, à travers une jumelle de théâtre, pour les voir de nouveau dans la position verticale. Inutile de dire que les cadres des fenêtres ne doivent pas se trouver dans le champ visuel. Lorsqu’on fait l’ascension d’une montagne en chemin de fer à crémaillère, les montagnes, les maisons et les poteau.x télégraphiques apparaissent obliques, dès que l’ascension de- vient appréciable, leur obliquité se dirigeant dans le sens de l’ascension. Il ne peut naturellement être question ici ni de courbes, ni d’accélération du train. La même illusion se pro- duit naturellement pendant la descente. J’ai fait ces observations des centaine; de fois, entre autres au cours de l’ascension de Glion à Gaux. Pendant la dernière étape, alors qu’on approche de Gaux, quelques édifices tout à fait libres (il ne peut donc pas être question d’une erreur produite par une différence de niveau) apparaissent complè- tement obliques. Il en est de même de l’iiôtel de Gaux. Si on fait Vascension dans une voiture découverte nayant ni fenêtres, ni portières, l’illusion ne se produit pas. Elle ne se produit pas davantage, si l’on se tient pendant l’ascension sur la plate-forme de devant. J’ai très souvent interrogé tà ce sujet mes compagnons de voyage aussi bien en wagon fermé qu’en wagon découvert. Le résultat a toujours été le même ; l’illusion se manifestait en wagon fermé, et nullement en wagon découvert. Mon fils âgé de quatre ans, et quelques autres enfants n’ont |)as été sujets à cette erreur et voyaient tou- jours, même dans les ascensions les ])lus fortes, les maisons et les poteaux télégraphiques dans la position verticale. J’ai montré ensuite à mon fils les modèles de Züllner: il remarqua aussitôt que les lignes parallèles se rapprochaient ou s’éloi- gnaient en haut ou en bas. Il s’agit donc, dans la position oblique des corps et des poteaux, non d’une illusion des sens, mais d une eri’eur de jugement, qui ne se produit même pas chez les cidanls non prévenus. Sur les montagnes, le môme enfant attribuait une position oblique à des maisons qui sem-](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21930818_0083.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)