Histoire des plantes d'Europe et étrangères. Les plus communes, les plus utiles et les plus curieuses, ou, Élémens de botanique pratique : ouvrage dans lequel on donne le signalement précis, suivant la méthode et les principes de Linné, des genres et des espèces leur synonymie, leurs propriétés, et une suite d'observations rédigées d'après nature / Par Jean-Emmanuel Gilibert.

  • Gilibert, Jean Emmanuel, 1741-1814.
Date:
1806
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Credit: Histoire des plantes d'Europe et étrangères. Les plus communes, les plus utiles et les plus curieuses, ou, Élémens de botanique pratique : ouvrage dans lequel on donne le signalement précis, suivant la méthode et les principes de Linné, des genres et des espèces leur synonymie, leurs propriétés, et une suite d'observations rédigées d'après nature / Par Jean-Emmanuel Gilibert. Source: Wellcome Collection.

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    mort que par un stratagème ; des bergers avoient ré- solu de le jeter au fond des précipices. Combien d’autres Naturalistes célèbres, à la suite d’une fatigue excessive ou d’une étude trop opiniâtre, ont été victimes de leur zèle î L’Ecluse, le père de la saine Botanique dans le seizième siècle, en traversant les Pyrénées, se cassa un bras; quelques années après il a la jambe rompue ; cependant sans se dégoûter de tant d’accidens, il entreprend un troisième voyage sur les Alpes du Tirol, dans lequel, s’étant précipité sur des rochers, il se casse la cuisse, et cet accident le rend perclus le reste de la vie. Mais si les recherches, en Europe, ont causé ou la mort ou de grandes maladies aux plus célèbres Bota- nistes , il est aisé de juger que les voyages dans les au- tres parties du globe , leur ont été encore pins funestes ; nous osons meme dire qu’il n’y a pas un genre de plantes nouvellement découvertes, qui ne rappelle ou la mort tragique ou les malheurs de leurs inven- teurs. Le Père Plumier , après avoir parcouru deux fois l’Amérique ; après avoir enrichi la Science de plusieurs genres et d’une multitude d’espèces, succombe des suites d’une inflammation de poitrine. Joseph Jussieu , envoyé au Pérou par ordre de Louis XV, excite la ja- lousie de quelques Espagnols, qui, après avoir attenté plusieurs fois à sa vie, le font succomber sous l’effet d’un poison terrible, qui lui ôte ses facultés intellec- tuelles ; nous l’avons vu semblable à un être végétant, n’ayant pas même la réminiscence de son ^voyage. De nos jours, pour ne pas perdre de vue ces funestes con- trées, que n’ont pas souffertdeux de nos illustres com- patriotes ! Je veux parler des célèbres Comerson et Dombei ; le premier , dont le génie ardent lui faisoit braver tous les périls, après avoir recueilli les produc- tions du globe entier , va périr en Asie, sans avoir la consolation de publier ses découvertes ; Dombei, dont