Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas.
- Chopart, François, 1743-1795.
- Date:
- 1841
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Credit: Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas. Source: Wellcome Collection.
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![la rotule, ou le ligaracnl inférieur tle cet os, ce jeune homme clail forcé de s'ar- rôlcr subitement; il éprouvait une dou- leur si aiguë qu'il aurait pu tomber à la renverse s'il n'eût été retenu. M. Desaull reconnut bientôt la nature de celte ma- ladie, qu'il avait déjà observée surd'.iu- tres personnes. Il proposa l'extraction de ce corps étranger qu'il annonça être une production cartilagineuse. Cet étudiant se détermina peu de jours après à subir cette opération. Voici la manière dont M. Desault y procéda. Le malade étant couché et la jambe étendue, ce chirur- gien amena avec les doigts le corps étran- ger au côté interne de l'articul.ilion près de l'insertion de la capsule, au-dessus du condyle du fémur. Il fit tirer par un aide la peau, autant qu'il fut possible, vets le côté externe. Tenant fixé le corps étranger , il incisa verticalement sur son trajet les téguments de la capsule articu- laire dans l'étendue d'environ un pouce et demi. Aussitôt le corps étranger parut, et fut extrait au moyen des doigts. La peau abandonnée à elle-même vint re- couvrir la solution de continuité faite à la capsule. Les bords de la division ex- térieure furent maintenus rapprochés par des bandelettes agglutinalivts, sur les- quelles on appliqua de la charpie imbi- bée d'eau végéto-minérnle, et des com- presses soutenues par un bandage circu- laire. La jambe resta dans l'extension, et six jours de traitement ont été l'espace de temps suffisant pour le cicair salion parfaite de la plaie, et la cure radicale de la maladie. Le corps étranger était car- tilagineux , d'une couleur blanchâtre , d'une forme elliptique, dont le plus grand diamèt e avait quatorze lignes, le plus petit neuf, et l'épais eur une liijne et demie. De ses deux faces , l'une était en stalagmite, et l'autre légèrement liosse- lée ; celle-ci offrait deux sillons qui sem- blaient partager le cartilage en trois par- lies unies par une substance ligamen- teuse. Un corps de la même nature , que M. Desaull avait extrait de l'nrticulatiou du genou d'un officier, était long Oe dix- huit lignes, concave î» l'une de ses f.ices, convexe sur l'autre , et dentelé dans sa circonférence. Cet officier avait eu le genou pris entre une porte et un mur, en poursuivant trop vivement une per- sonne. Depuis cet instant, il sentit dans cette partie une douleur dont l'intensité et les progrès furent assez rapides, et qui céda en partie à des remèdes généraux } mais il se forma dans l'articulation un corps étranger, dont la présence mani- festée par une légère tumeur et par des douleurs plus ou moins vives gêna beau- coup les mouvements de progression. M. De.sault, consulté sur cette maladie, en connut promplement la nature : il proposa l'extraction du corps étranger comme le moyen le plus convenable et le plus sùr pour la guérison. L'officier se soumit à l'opération ; sa plaie fut guérie le cinquième jour, et dès le huitième , il commença à marcher. Il est peu d'exem- ples d'une guérison aussi prompte en pa- reille occurrence. S'il survient quelque- fois des accidents, c'est par l'inobserva- tion des soins prescrits , ou par une dis- position morbifique et cachée. La collection de toutes ces observations pratiques prouve que la formation des cor[?s étrangers et cartilagineux dans l'arliculalion du genou n'isl point aussi rare qu'on pourrait l'imaginer. Elle in- struit suffisamment sur l'existence et la nature de ce mal ])our prévenir les er- reurs ; elle fait connaître les moyens de le guérir radicalement. MM. Henckel et Bromfield sont les seuls praticiens qui aient trouvé deux de ces corps cartilagi- neux dans celte même articulation. Il ne s'y rencontre ordinairement qu'un seul corps étranger. Presque tous provien- nent d'une cause extérieure. Ils se ma- nifestent par une tumeur à l'un des côtés de l'articulation ; ils y sont mobiles, et peuvent en purcourir les dilTérenles par- ties : niais, pendant la marche du malade, s'il se placent derrière la rotule ou le ligament inférieur de cet os, ils empê- chent alors subitement la progression. La fré(iuence de celle incommodité et les douleurs qui l'accompagnent détermi- nent à souffrir l'extraction ducorps étran- ger. Cette opération est la seule méthode curalive préférable ; et le procédé de M. Desault nous parait le plus simple et le plus sùr. Après l'extraclion , on doit réunir promptement les bords de l'inci- sion comme ceux d'une simple plaie , pour emiiêcher la communication de l'air dans l'iirliculation. On évitera tout ce qui peut irriter les parties (|ui la forment, et l'on recommandera un repos parfait. Quoique la plaie se consolide en peu de temps, il est prudent et utile de ne per- mettre la marche que plusieurs jours après la guérison. La Société des méde- cins de Londres a été informée que dans lilusicars cas il n'y a eu aucun accidenl, et que dans d'autres il est survenu une](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22272197_0102.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)